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Daniel : une lumière à Babylone

Hébreux 11.1 : la foi et l’évidence de ce que l’on ne voit pas

13 Décembre 2017 , Rédigé par Misha Publié dans #Textes commentés

Ce verset paraît clair à première vue. Lisons d’abord deux traductions dynamiques :

TOB : La foi est une manière de posséder déjà ce que l’on espère, un moyen de connaître des réalités que l’on ne voit pas.

Parole de Vie : Croire en Dieu, c’est une façon de posséder déjà les biens qu’on espère, c’est être persuadé que les choses qu’on ne voit pas existent vraiment.

Voilà des textes de bonne qualité sur le plan littéraire. Cependant le verbe posséder a une connotation égocentrique. Le salut est-il un enjeu de possession ? « Moi, mon salut, mon Église… » Le salut peut-il être comparé à une simple régression infantile ? Ce serait donner raison à l’athéisme et au rationalisme. Bien qu’utilisé aussi par la version Semeur (ci-dessous), le verbe posséder est totalement absent de l’original.

Semeur : La foi est une façon de posséder ce qu’on espère, c’est un moyen d’être sûr des réalités qu’on ne voit pas.

Une traduction dynamique est forcément plus interprétative qu’une traduction littérale. Alors voici maintenant trois versions protestantes plus classiques qui, elles, ont misé sur l’assurance, la certitude plutôt que sur la possession, mettant en valeur une foi plus cérébrale qu’expérimentale, plus réfléchie qu’émotionnelle :

Louis Segond : Or la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas.

Darby : Or la foi est l’assurance des choses qu’on espère, et la conviction de celles qu’on ne voit pas.

La Colombe : Or la foi, c’est l’assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas.

Démonstration ou conviction (Darby) ? En tous cas l’assurance est ici au cœur de la foi, selon une vision typiquement protestante. Néanmoins, voilà qui donne du grain à moudre au rationalisme : être persuadé que quelque chose que l’on ne peut pas vérifier existe, cela peut être facilement jugé défavorablement comme trop irrationnel ! Cependant la version Martin de 1744 semble indiquer qu’une forme de « vérification » existe aussi chez le croyant, sous forme de conviction intérieure, d’expérience spirituelle :

Martin : Or la foi rend présentes les choses qu’on espère, et elle est une démonstration de celles qu’on ne voit point.

De même pour la très récente Nouvelle Bible Segond :

Nouvelle Bible Segond : Or la foi, c’est la réalité de ce qu’on espère, l’attestation de choses qu’on ne voit pas.

Une version catholique, déjà ancienne, allait dans le même sens avec plus de « réalisme » encore, grâce au terme substance :

Crampon : Or la foi est la substance des choses qu’on espère, une conviction de celles qu’on ne voit point.

Substance est un terme juste étymologiquement (pour rendre le terme grec) mais, dans un contexte catholique, il évoque le dogme de la transsubstantiation. Aussi, plus récemment, une traduction catholique de référence a préféré, de façon plus œcuménique, se rapprocher de la formulation protestante tout en s’en distinguant avec élégance :

Bible de Jérusalem : Or la foi est la garantie des biens que l’on espère, la preuve des réalités qu’on ne voit pas.

Quant à la traduction de la Watch Tower Society (Témoins de Jéhovah), elle se veut cumulative et explicative, pourquoi pas, et rassemble donc des éléments existant dans d’autres traductions :

Traduction du monde nouveau : La foi est l’attente assurée de choses qu’on espère, la démonstration évidente de réalités que pourtant on ne voit pas.

Alors que dit le texte grec ?

 Ἔστιν δὲ πίστις ἐλπιζομένων ὑπόστασις, πραγμάτων ἔλεγχος οὐ βλεπομένων

 

Ἔστιν δὲ πίστις : Or la foi est.

Nous sommes bien en présence d’une définition de la foi. Alors restons attentifs, car la foi est une démarche vitale, salutaire. Même si c’est bien Dieu qui nous sauve, et non notre foi, une bonne compréhension du phénomène de la foi, en tant qu’approbation et appréciation de l’action salvifique de Dieu et de la foi qu’il a Lui-même exercée dans la personne de son Fils Jésus, est essentielle. Définissons donc d’abord le mot πίστις, d’après son champ sémantique et son étymologie.

 

πίστις

Confiance, croyance, garantie, assurance, πίστις, en grec, désigne aussi bien la confiance en autrui que la bonne foi et la fidélité. Par extension πίστις désigne aussi l’objet ou le serment, gage de caution ou de garantie, et tout moyen ou preuve susceptible d’inspirer la confiance. En résumé, πίστις est à la fois la foi et ce qui fait foi, la confiance en la promesse et la promesse elle-même, l’acte (divin) qui garantit la promesse et la valeur que l’être humain attribue à cet acte.

Πίστις occupe donc un champ sémantique aussi large que aman (אמן) en hébreu, quoique différent. Aman en effet se fonde sur l’image de la nourrice et les notions concrètes de soutien et de support (Dans 2 Rois 18.16, aman désigne les piliers de la porte du temple).

Ajoutons que le verbe πιστεύω (croire), qui dérive de l’adjectif πιστός (que l’on peut croire, digne de foi), signifie aussi confier. Le radical πείθω dont tous ces mots dérivent signifie persuader, mais aussi fléchir, apaiser, gagner les bonnes grâces, et même stimuler, mettre en mouvement. Autant de notions qui entrent en jeu dans le travail que le Saint Esprit accomplit parmi les humains pour rétablir un lien entre Dieu et l’individu déchu, travail pleinement justifié par le sacrifice de Jésus. Apaiser l’être humain, gagner ses bonnes grâces, le stimuler, le motiver par l’amour divin, ce sont-là des manifestations concrètes de « la foi de Dieu » (Romains 3.3, KJV), en quelque sorte.

 

Voilà pour une définition générale de πίστις. À présent voyons comment le texte en question définit plus particulièrement cette foi-πίστις :

A. d’une part cette foi est ἐλπιζομένων ὑπόστασις,

B. d’autre part cette foi est πραγμάτων ἔλεγχος οὐ βλεπομένων.

Examinons tour à tour ces deux caractéristiques de la foi données par l’auteur de l’épître aux Hébreux.

 

A. ἐλπιζομένων ὑπόστασις

Intéressons-nous d’abord à ὑπόστασις, celui des deux mots qui est au nominatif, celui qui définit premièrement cette foi-πίστις. Pour suivre l’ordre des mots habituel en français, nous aurions écrit en effet ὑπόστασις ἐλπιζομένων et non ἐλπιζομένων ὑπόστασις comme le fait l’auteur de l’épître aux Hébreux.

Comme πίστις, ὑπόστασις est un substantif féminin, traduit, dans les versions recensées plus haut, par : substance, garantie, assurance, ferme assurance, attente assurée, réalité, et même à l’aide du verbe posséder (TOB, Parole de Vie et Semeur).

ὑπόστασις possède une grande variété de significations en grec ancien, mais étymologiquement, fondamentalement, il signifie ce qui est placé dessous, fondation, substance. Le verbe ὑφίστημι dont il dérive est également très riche de sens, parmi lesquels mettre sous, poser comme fondement, mais aussi se charger de, prendre sur soi, soutenir, supporter, résister à, et même aller au fond de, toutes actions qui évoquent l’attitude héroïque du Christ pendant son incarnation puis à Gethsémané et à Golgotha, véritable descente aux enfers tout en restant vivant. Pour Jésus, l’auteur et le modèle de la foi (Hébreux 12.2), le décès fut réellement une délivrance de l’enfer du péché et non le début d’un voyage aux enfers. Sa Passion héroïque manifeste concrètement la foi de Dieu.

Donc avoir la foi, selon Hébreux 11.1, c’est, pour Jésus d’abord, se placer en dessous pour soutenir (ὑπόστασις). Du coup, les croyants qui s’appuient sur lui s’appuient sur un fondement très solide, mais Celui qui les soutient porte tout le poids et prend tous les coups. Il a intérêt à avoir une foi solide !

En temps d’épreuve, par exemple aux temps de la fin du monde, les croyants ne vont-ils pas eux aussi avoir le sentiment d’être en-dessous de tout, d’être au fond du trou, d’être sous une chape de plomb ? Heureux les croyants qui, dans ces circonstances difficiles, garderont non seulement les « commandements de Dieu » mais aussi « la foi de Jésus », et non la foi en Jésus seulement ! (Apocalypse 14.12).

Pendant la phase finale de l’histoire des civilisations, les vrais croyants s’accrocheront aux promesses et aux actes de Dieu avec la même ténacité que Jésus l’a fait pendant son incarnation et jusqu’à la croix. Cette foi-là tient bon pour Dieu, même quand le doux espoir de la résurrection et de la vie éternelle ne se fait plus, mais alors plus du tout, sentir ! Cette foi tient bon, même quand on s’écrie : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

« Celui qui perdra sa vie à cause de moi, la retrouvera », disait Jésus (Matthieu 10.39 et par.). Jusque dans quelle situation extrême pourriez-vous continuer de croire en cette parole et en ce Dieu ? Seriez-vous prêts à continuer de croire en Dieu et à lui rester fidèle envers et contre tous, même si vous n’aviez plus, temporairement, la certitude absolue de « posséder » la vie éternelle ? Jésus l’a fait, sur la croix, car il nous aimait inconditionnellement et il aimait son Père. Il ne voyait plus au-delà de la tombe : il ne pouvait que s’accrocher à sa foi en les promesses de son Père ou bien tout abandonner et remonter immédiatement au Ciel.

Et vous, aimez-vous Dieu à ce point-là ? Appréciez-vous à ce point l’intensité avec laquelle il a aimé la race humaine en Jésus-Christ, jusqu’à porter notre malédiction sur la croix, jusqu’à devenir malédiction pour nous (Galates 3.13), plus grave, jusqu’à devenir LE péché, pour nous (2 Corinthiens 5.21) ? Si oui, alors, pas de souci, vous êtes prêts pour affronter la crise finale de l’histoire de l’humanité.

Dans cette crise sans précédent, vous ne vous sentirez pas toujours prêts. Vous n’aurez pas tout le temps la certitude absolue d’être parfaitement en règle avec Dieu pour l’éternité. Mais en réalité vous serez prêts parce que vous serez animés de la foi DE Jésus, une foi aussi inconditionnelle que la sienne aux promesses divines et au Saint Esprit, une foi qui s’accroche à la certitude de l’amour de Dieu, même si vos sentiments vous crient le contraire. Vous vous sentirez parfois très mal, comme le prophète Élie fuyant devant les menaces de Jézabel, mais, finalement, votre foi tiendra bon et Dieu sera glorifié. Dieu sera justifié de tout le mal qu’il s’est donné pour vous, notamment en Jésus-Christ, et de tout le mal qu’il s’est donné avec vous, alors que son Esprit luttait en vous contre votre propre mal (Genèse 6.3, Darby). Vous serez alors prêt à monter au Ciel directement, corps et âme, comme Élie (2 Rois 2.11).

L’action héroïque et persévérante entreprise par Dieu, pour l’humanité dans sa globalité et pour chaque individu, est la substance (ὑπόστασις) à partir de laquelle un espoir peut se construire, le fondement sur lequel tout ce que l’on peut espérer (ἐλπιζομένων) repose.

 

Voyons maintenant ἐλπιζομένων, ce qui est espéré, attendu, le complément de nom de ὑπόστασις. Il s’agit du participe présent, au pluriel, du verbe ἐλπίζω, qui signifie espérer, attendre, se fier à, s’attendre à. Comme en hébreu, le participe est utilisé ici comme substantif, ce qui nous rappelle que le texte est pensé par une personne de culture hébraïque, même s’il est écrit avec des caractères et des mots grecs.

Dans la LXX, ἐλπίζω a servi à traduire plusieurs racines hébraïques signifiant espérer, s’attendre à (יִחֵל), comme dans Ésaïe 42.4 (voir ci-dessous), faire confiance (בָּטַח), et chercher un refuge (חָסָה). Ces trois verbes hébreux servent notamment dans les Psaumes à exprimer la prière du malheureux qui crie à Dieu pour être délivré de la mort et de la destruction totale. Or le Christ, le Fils de Dieu, engendré et non créé, s’est totalement identifié à ce malheureux. Entre Gethsémané et Golgotha, Jésus est même devenu la quintessence de notre malheur, comme on peut le lire bien sûr dans le Psaume 22, mais aussi dans les Psaumes 18.4-25, 55, 88 et d’autres.

Dans le NT, un bon exemple d’utilisation du verbe ἐλπίζω dans un cadre messianique se trouve dans Matthieu 12.20-21 : « Il ne brisera point le roseau cassé… et les nations espéreront en son nom », citation de Ésaïe 42.3-4 d’après la traduction grecque*. Jésus ne casse pas les autres, mais il accepte d’être brisé pour les autres. C’est cela l’agapè de Dieu, le fondement de toute foi, que ce soit la foi de Jésus ou celle de ses sujets.

* Texte hébreu : « et que les îles espèrent en sa loi » (וּלְתוֹרָתוֹ אִיִּים יְיַחֵלוּ), littéralement pour ou vers sa loi). Ce lien entre le nom (la parole) et la loi est essentiel dans tout l'univers, notamment dans le psychisme humain.

Ici, dans Hébreux 11.1, ἐλπίζω est modulé au moyen-passif, décliné au génitif pluriel neutre, pour devenir ἐλπιζομένων et prendre le sens de « de ce qui est espéré », sachant que ce qui est espéré est pluriel d’où la traduction « des choses qu’on espère », même si le mot choses est insatisfaisant parce que vague.

Ainsi, selon Hébreux 11.1, la foi est premièrement ἐλπιζομένων ὑπόστασις, de ce qui est espéré la substance. En d’autres termes, la foi est le fondement du refuge espéré, la condition d’existence du salut espéré. Il s’agit donc bien de la foi de Dieu d’abord, incluant ses interventions au sein de l’humanité motivées par son amour inconditionnel, et, en second lieu, de la foi de l’homme, motivée par les interventions de Dieu et par son amour, en réponse à la foi de Dieu.

Pour Dieu, ce qui est espéré c’est de mettre fin à la présence du mal dans l’univers. Le fondement de cet espoir, c’est son amour inconditionnel. Cet amour actif n’attend pas notre initiative pour agir (Romains 5.7-10) ; il ne se laisse pas rebuter par notre nature peu aimable (Romains 8.3-4 ; Hébreux 2.14-17). Sur la foi de cet amour, Dieu espère regagner la libre allégeance de ses créatures. Par cet amour aussi, il devra se résoudre à laisser ses créatures obstinément rebelles à son amour s’anéantir, hommes et anges, victimes de leur propre mal faute d’avoir été préservées et guéries de leur révolte par son amour. Ainsi l’univers sera purifié du mal (Apocalypse 20.7-10). À l’humanité, Dieu a manifesté cet amour en Jésus-Christ, portant la mort éternelle de tous (Hébreux 2.9 ; 2 Corinthiens 5.14-15 ; Romains 5.18), prenant le risque de perdre son Fils unique dans sa « folle » (1 Corinthiens 1.25) tentative de préserver, racheter et restaurer sa création, se déchirant d’une partie de lui-même.

Pour les humains, ce qui est espéré c’est de pouvoir rencontrer à nouveau ce Dieu incroyablement amoureux de l’humanité et pouvoir vivre avec lui toujours, c’est l’espoir de retrouver la paix et l’harmonie avec lui. Le fondement de cet espoir c’est son amour inconditionnel qu’il a démontré et accompli dans le sacrifice qu’il a offert en Jésus-Christ, qui a pris notre place dans la mort éternelle qui nous échoit.

Il apparaît alors que la foi de Dieu et la foi de l’homme reposent sur le même fondement : l’amour inconditionnel et actif de Dieu (qui est ce qui fait foi, ce qui garantit les promesses de l’alliance éternelle). La foi de Dieu et la foi de l’homme devraient donc être animées par la même motivation, non pas par l’espoir égocentrique de jouir d’une terre restaurée, de la vie éternelle ou de la quiétude du paradis retrouvé, mais par le désir ardent de communier à nouveau ensemble, Créateur et créatures, de partager une relation d’amour sans heurts et sans obstacles. Pour les créatures, il s’agit aussi de pouvoir adorer de nouveau sans restriction et sans arrière-pensée ce Créateur admirable : il s’agit pour l’être humain d’être libéré enfin du poison des insinuations malveillantes sur le Créateur que Lucifer a semées autrefois parmi les esprits célestes.

Voilà pour ἐλπιζομένων ὑπόστασις, la substance de ces « choses » que l’on espère.

B. πραγμάτων ἔλεγχος οὐ βλεπομένων

Dans cette deuxième proposition pour définir ou qualifier la foi, l’auteur de l’épître aux Hébreux met le substantif principal, ἔλεγχος, en valeur en l’encadrant entre ses deux compléments de nom. On reconnaît là une mini structure en arche comme celles dont tous les écrits hébraïques sont émaillés. L’ordre des mots logique en français serait ἔλεγχος πραγμάτων οὐ βλεπομένων (le nom suivi des compléments de nom) : mot à mot la preuve des choses non visibles.

 

ἔλεγχος désigne à la fois la preuve, ce par quoi quelque chose est éprouvé ou testé, et la conviction qui résulte de cette preuve. Ce caractère englobant du terme ἔλεγχος est analogue à celui de πίστις, qui, nous l’avons vu, désigne à la foi la garantie et la confiance qui naît de cette garantie. Il semble que les mots grecs anciens aient possédé des champs sémantiques assez larges pour que des personnes de culture hébraïque puissent les utiliser pour exprimer leurs idées. Les auteurs du NT ont dû également choisir spontanément les mots de la langue grecque qui répondaient le mieux à leur mode de pensée associatif.

Dans la LXX, ἔλεγχος est utilisé pour traduire l’hébreu תּוֹכַחַת, souvent traduit en français par correction, mais aussi instruction (Martin, NBS, Darby) notamment dans le livre des Proverbes (par exemple 12.1 ; 13.18 ; 15.10). À propos de ce dernier passage, on observe dans la LXX que le même mot hébreu תוֹכַ֣חַת, dans le même contexte, n’a pas été traduit en grec par ἔλεγχος à peine cinq versets plus haut, en 15.5, mais par ἐντολὰς, qui a un sens très différent, ordre, commandement. Quelle que soit la pertinence de cette traduction, elle nous indique que la traduction des LXX n’est pas une traduction littérale et qu’elle est aussi une interprétation qui reflète les préoccupations des juifs du IIIe siècle av. J.-C.

Dans le NT, néanmoins, ἔλεγχος est utilisé une seule autre fois, en 2 Timothée 3.16 (Toute Écriture est inspirée…), où il est généralement traduit par convaincre (πρὸς ἐλεγμόν : vers une conviction), mais aussi par reproof (reproche, blâme) dans la version King James. Ce dernier sens de ἔλεγχος provient du verbe ἐλέγχω, convaincre, qui a aussi le sens de réfuter, corriger ; ἐλέγχω est employé 17 fois dans le NT.

Cette idée de réfutation ou de défense est intéressante en relation avec la foi et le salut car, si la foi est une preuve (ἔλεγχος) ou une démonstration de l’existence de Dieu et de son amour, c’est parce que l’existence et l’amour de Dieu ont besoin d’être prouvés, testés, défendus. Et si l’amour de Dieu a besoin d’être défendu, c’est parce qu’il est contesté, et s’il est contesté c’est que quelqu’un a eu la méchanceté et la fourberie de le contester, de renier partiellement ou totalement l’amour et la foi de Dieu, donc de renier Dieu lui-même. Et si quelqu’un a essayé de renier Dieu (dans le Ciel, imaginez !), alors c’est que, sans l’avouer, il souhaitait éliminer Dieu et son Fils (le représentant visible de Dieu) pour prendre leur place. Le rejet de l’amour ne peut qu’aboutir à la haine et au meurtre. L’avocat de métier qu’est Frédéric Michel aurait dit cela d’une manière plus claire et plus éloquente mais au fond c’est cela.

Ainsi l’existence de la foi prouve, démontre, défend, convainc, corrige (ἐλέγχω). Et, selon notre auteur, la foi est la preuve (ἔλεγχος), la défense juridique, des choses (πραγμάτων) invisibles (οὐ βλεπομένων).

 

Πραγμάτων, les choses, est le génitif pluriel de πρᾶγμα, qui peut se traduire par affaire, chose. Apparemment ce mot est insignifiant. Cependant lorsque l’on examine de plus près la définition du dictionnaire, on découvre que πρᾶγμα, en grec classique, peut désigner tout ce qu’on fait ou ce que l’on a à faire et quelquefois même, surtout au pluriel comme ici, embarras, difficultés. Ces choses invisibles dont la foi démontre l’existence ne sont pas des « choses », des objets statiques, mais des actes, des négociations, dans le cadre d’une difficulté apparue au gouvernement des mondes, dans le cadre d’une contestation, d’un procès (autre sens de πρᾶγμα recensé dans les dictionnaires), bref tout ce que l’amour divin peut mettre en œuvre pour se justifier face à la contestation perverse du mal. Notre foi témoigne donc de la réalité des enjeux du grand conflit cosmique entre certains anges et le gouvernement céleste. Ces choses ne sont pas une petite affaire pour Dieu, comme en témoigne aussi le livre de Job. Pourtant, objectivement, ces affaires (πραγμάτων) célestes, dont nous, en tant que terriens, sommes un enjeu, restent à nos yeux invisibles : on ne les voit pas (οὐ βλεπομένων).

Mais avant d’aborder ce dernier terme, mentionnons quatre exemples d’utilisation de πρᾶγμα dans le NT ayant un sens similaire (les textes sont tirés de la traduction Segond 21) :

Actes 5.4 : « Comment as-tu pu former dans ton cœur un projet pareil ? »

1 Corinthiens 6.1 : « Lorsque l’un d'entre vous a un litige avec un autre, comment ose-t-il demander justice devant les injustes, et non devant les saints ? »

Hébreux 6.18 : « Ainsi, par deux actes irrévocables dans lesquels il est impossible que Dieu mente… » Il s’agit de la promesse et du serment faits à Abraham.

Hébreux 10.1 : « La loi, en effet, possède une ombre des biens à venir, et non l’exacte représentation de la réalité ».

Ces versets confirment bien que « choses » est une traduction très insuffisante pour πραγμάτων.

 

Βλεπομένων est le participe présent moyen passif au génitif pluriel du verbe βλέπω, voir. Sous cette forme et précédé de l’adverbe de négation οὐ, il peut se traduire par non visibles. Les « choses » (πραγμάτων) que Dieu, son Fils et ses anges entreprennent pour résoudre le problème du mal dans l’univers sont certes souvent invisibles (οὐ βλεπομένων) à l’œil humain, comme l’Être divin et les êtres célestes sont la plupart du temps invisibles pour nous. Le gouvernement du Ciel échappe à l’observation scientifique, tant dans sa réalité physique que dans son œuvre. La plupart du temps, seule la foi témoigne ici-bas de son existence. C’est pourquoi notre foi, inspirée par la foi de Dieu et la foi des anges, revêt autant d’importance.

Cependant βλέπω ne signifie pas seulement voir avec les yeux mais aussi percevoir, ressentir. Si la foi doit prouver (ἐλέγχω) la crédibilité de ce qui est invisible ou imperceptible (οὐ βλεπομένων), alors la foi doit demeurer même quand nos sentiments, notre ressenti, ne perçoit plus rien de Dieu. Jésus lui-même a fait cette expérience, à un degré extrême, lorsqu’il était dans le jardin de Gethsémané et sur la croix, comme l’annonçait le texte prophétique du Psaume 22 et bien sûr l’incroyable prophétie d’Ésaïe 53.

Donc, en tant que croyants, restons humbles et modestes, ne nous considérons pas comme supérieurs aux autres à cause de notre foi. Si, par la foi, nous ressentons bien souvent la présence réconfortante de Jésus et de ses anges, bien souvent aussi l’action de Dieu ne nous est pas ou plus perceptible (οὐ βλεπομένων), à cause de la faiblesse de notre foi et de la discrétion de Dieu ou à cause des contingences dans lesquelles nous évoluons à ce moment. Cependant derrière cette limitation, derrière cette invisibilité des choses célestes (οὐ βλεπομένων), se cache une très bonne nouvelle de nature à nous encourager à persévérer à croire aux garanties et aux promesses divines : Dieu, son Fils, son Esprit et ses esprits (les anges) agissent jour et nuit pour le bien ultime de l’univers et le triomphe final de l’amour sur la haine et l’égocentrisme, que nous en ayons conscience ou non, que nous en voyons les résultats immédiats (car il y en a aussi) ou non. À ce sujet, une auteure inspirée de la fin du XIXe siècle écrivait :

C’est à la mort du Christ que nous devons même la vie terrestre. Le pain que nous mangeons nous a été acquis au prix de son corps rompu. L’eau que nous buvons a été payée de son sang répandu. Personne, qu’il soit saint ou pécheur, ne mange sa nourriture quotidienne sans être nourri du corps et du sang du Christ. Chaque miche de pain porte l’empreinte de la croix du Calvaire. Cette croix se reflète dans chaque source d’eau. Le Christ a enseigné toutes ces choses en établissant les emblèmes de son grand sacrifice. La lumière qui émane de ce service de communion, célébré dans la chambre haute, communique un caractère sacré aux provisions de notre vie quotidienne. La table de famille devient la table du Seigneur, et chaque repas est élevé à la hauteur d’un sacrement. Ellen WHITE, Jésus-Christ, chapitre 72, p. 664.

Si l’incrédulité refuse de voir Dieu, dans les merveilles de la Création ou dans l’organisation prodigieuse des éléments naturels, la foi, elle, voit Dieu dans toutes les bénédictions de la vie. En réponse à la foi de Dieu, notre foi voit ce qui n’est pas visible et elle ressent parfois ce qui ne relève pas du ressenti pur seulement mais aussi de notre relation avec le monde surnaturel. Cependant n’oublions jamais que notre foi ne peut être réelle et valable que s’il elle se fonde premièrement, indépendamment de tout ressenti, sur des faits objectifs, sur des garantiesίστις) prouvant l’amour sans bornes de Dieu pour sa création. Ces garanties sont :

  • Des paroles d’abord, sous forme de promesses ou de commandements, comme la promesse d’une postérité faite à d’Adam et Ève dans le jardin d’Éden, les dix paroles prononcées en public par Dieu au Sinaï, les merveilleuses promesses de Jésus à ses disciples rapportées par les quatre évangélistes et, bien sûr, les promesses fondatrices de l’alliance éternelle, répétées trois fois par Dieu en direct à Abraham (Genèse 12.1-3 ; 15.1-6 ; 17.1-2 ;) et transmises à l’humanité par les descendants d’Abraham ;
  • Des actes ensuite, tels que le sacrifice d’un animal fait par Dieu dans le jardin d’Éden pour fournir à nos ancêtres leur premier vêtement de peau, le bélier fourni par Dieu à Abraham en échange de son fils Isaac sur le mont Morija, la délivrance spectaculaire des descendants d’Abraham (l’Exode d’Égypte), les révélations faites à Moïse sur le caractère divin (Exode 33 et 34), le dévoilement de l’avenir du monde à Daniel et surtout, évidemment, l’incarnation, la vie et la passion du Fils de Dieu.
    À ces garanties, nous pouvons nous fier constamment, sans risque, dans les circonstances les plus dramatiques, en dépit de nos sentiments les plus sombres, en dépit de notre vision (βλέπω) limitée. Ce sont des faits (πραγμάτων), sur lesquels notre foi repose.

Prenons maintenant un peu de temps pour profiter d’autres passages intéressants du NT par rapport à l’emploi du verbe βλέπω, voir, percevoir, discerner (textes Segond 1910).

  • Matthew 6.6 : Ton Père qui voit dans le secret te le rendra.
  • Matthieu 13.13-14 : je leur parle en paraboles, parce qu'en voyant ils ne voient point […] et pour eux s'accomplit cette prophétie d'Esaïe : Vous entendrez de vos oreilles, et vous ne comprendrez point; Vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point.
  • Marc 13.33 : Prenez garde [βλέπετε], veillez et priez; car vous ne savez quand ce temps viendra. Cf. Luc 8.18. Même usage dans 1 Corinthiens 3.10 ; 8.9, 10.12 ; Philippiens 3.2 ; Colossiens 2.8 ; Hébreux 3.12.
  • Jean 9.39-41 : Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient point voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. […]Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites : Nous voyons. C'est pour cela que votre péché subsiste. À noter que l’évangile de Jean utilise aussi un autre verbe pour voir, ὁράω, notamment dans Jean 14.9 : celui qui m’a vu a vu le Père.
  • Romains 8.24-25 : Car c'est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l'espérance qu'on voit n'est plus espérance : ce qu'on voit, peut-on l'espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec persévérance.
  • 1 Corinthiens 13.12 : Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure, mais alors [nous verrons] face à face. Aujourd'hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j'ai été connu.
  • 2 Corinthiens 4.18 : nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles.

Dans l’épître aux Hébreux, le verbe βλέπω est employé également pour parler de choses invisibles, que l’on « voit » néanmoins par la foi :

  • Hébreux 2.9 : Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'il a soufferte…
  • Hébreux 10.25 : N'abandonnons pas notre assemblée, comme c'est la coutume de quelques-uns; mais exhortons-nous réciproquement, et cela d'autant plus que vous voyez s'approcher le jour.
  • Hébreux 11.1, notre passage, et son corollaire, Hébreux 11.3 : Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par la parole de Dieu, de sorte que ce qui se voit n'a pas été fait de choses qui paraissent. (Darby)

Cette dernière affirmation montre la limitation de la pensée matérialiste athée, qui prétend ne voir que de la matière dans l’univers, alors qu’il y a aussi de la pensée, de la parole (qui ne se réduit pas au langage), de l’intelligence. Voir ou ne pas voir, tel est bien la question de la foi sur la Terre. Le récit de l’ânesse de Balaam est significatif à cet égard, car ce que Balaam ne voyait pas, sa monture, elle, le voyait ! Heureusement pour lui…
Enfin, toujours par rapport au visible et à l’invisible (οὐ βλεπομένων), à tout Seigneur tout honneur, accordons encore une attention particulière à la foi de Dieu (τὴν πίστιν τοῦ θεοῦ, Romains 3.3), qui appelle les choses qui ne sont pas comme si elles étaient (Romains 4.17), qui voit même l’avenir du monde. Or la foi de Dieu est aussi la foi de Jésus (Apocalypse 14.12, Darby, Martin, Segond 1910, King James ; Galates 2.16, Martin, King James). Jésus voyait en tout être humain, même tombé très bas, « un enfant de Dieu, une personne qui pouvait retrouver le privilège de communier avec Dieu ». Ellen WHITE, Éducation, p. 89 ; Évangéliser, p. 57. Jésus voyait au-delà des apparences, Jésus voyait ce qui ne se voit pas, ce qui n’existe pas encore : les potentialités d’une personne si elle se laisse régénérer et modeler par l’Esprit de Dieu.
Le discernement proprement surnaturel dont font preuve les représentants de la divinité n’est pas une simple faculté, un pouvoir personnel, mais c’est une dynamique qui leur permet d’entrer en relation avec les créatures et de nouer des liens épanouissants et bienfaisants avec elles. Le même auteur inspiré que nous avons cité ci-dessus poursuit :

Dans tout être humain, Jésus discernait des possibilités infinies. Il voyait les hommes comme ils pouvaient être : transfigurés par sa grâce, dans « la beauté de l’Éternel, notre Dieu ». (Psaume 90.17) Mettant en eux son espoir, il leur inspirait l’espoir. Allant à eux avec confiance, il faisait naître leur confiance. Offrant en sa personne le véritable idéal de l’homme, il suscitait le désir et l’assurance d’atteindre cet idéal. À son contact ceux qui étaient méprisés et déchus prenaient conscience d’être toujours des hommes, et aspiraient à se montrer dignes de son attention. Plus d’un cœur mort en apparence à toutes les choses saintes frémissait à des appels nouveaux. Plus d’un être désespéré voyait poindre devant lui l’aurore d’une vie nouvelle. – Ellen WHITE, Éducation, p. 90 ; Évangéliser, p. 487.

Étant rempli de foi, l’être divin peut inspirer à son tour la foi à ceux avec lesquels Il entre en contact. La version King James de Romains 3.3 l’affirme sans détour, en parfait accord avec le texte original : For what if some did not believe [ἠπίστησάν]? Shall their unbelief [ἀπιστία] make the faith [πίστιν] of God without effect? God forbid!

Ainsi, pour revenir à Hébreux 11.1 et nous acheminer vers la conclusion de cette étude, la foi est aussi et d’abord la ferme assurance des choses que Dieu espère. Dieu a la foi, foi dans son projet de Création et de Rédemption, foi dans sa justice, foi dans son amour, foi dans son Fils. Quand Dieu dit « faisons l’homme à notre image » (Genèse 1.26), les membres de la divinité ont déjà longuement réfléchi à tout ce que cela implique et le risque que cela représente, à cause de la révolte de Lucifer. Mais la foi de Dieu ne se laisse pas ébranler par le mal, elle résiste efficacement au mal, comme Jésus l’a prouvé en refusant de descendre de la croix. Sans la foi du Créateur dans son projet et dans son amour, nous n’existerions pas ou plus.

Au terme de cette étude nous pouvons mentionner la traduction King James de Hébreux 11.1 comme une des plus proches du texte original grec :

Now faith is the substance of things hoped for, the evidence of things not seen.

Or la foi est la substance des choses espérées, la preuve des choses qu’on ne voit pas.

Étonnamment la traduction d’André Chouraqui semble traduire mot à mot la King James :

L’adhérence est la substance de ce qui est espéré, la preuve de ce qui n’est pas visible.

Pourtant il est notoire que Chouraqui n’a pas traduit d’après l’anglais, mais d’après la reconstitution de l’hébreu/araméen qu’il fait à partir du grec. Les grands esprits se rencontrent ? En tous cas, il nous semble que ce verset de l’épître aux Hébreux est construit comme un parallélisme hébraïque, semblable à ceux partout présent dans l’AT (notamment dans les Psaumes). Selon cette lecture, la foi est (Ἔστιν δὲ πίστις) :

la substance de ce qui est espéré (ἐλπιζομένων ὑπόστασις)

la preuve de ce qui n’est pas visible (πραγμάτων ἔλεγχος οὐ βλεπομένων)

Les deux propositions de cette « définition » de la foi s’éclairent donc l’une l’autre, chaque proposition étant comme une « rime d’idée » de l’autre proposition, proche mais pas identique à l’autre. Chaque proposition vient compléter l’autre en la renforçant. C’est bien ce qui ressort de l’analyse du texte, telle que nous l’avons menée ci-dessus. La garantie (ὑπόστασις) vient susciter la conviction (ἔλεγχος) et cette conviction confirme ou prouve (ἔλεγχος) à son tour la crédibilité de la garantie (ὑπόστασις).

En clair, la foi de Dieu le pousse à fournir des garanties (promesses et actes). Ces garanties suscitent notre confiance ; puis notre foi, à son tour, confirme l’efficacité et la fiabilité des garanties divines et donne raison à la foi (à l’amour et la justice) de Dieu. Il ne s’agit pas d’une simple logique circulaire mais d’une dynamique, de merveilleux et réels échanges entre la divinité et l’humanité ! Expérimentez pour vérifier par vous-mêmes.

 

Pour conclure

Dans le best-seller Christ et sa justice, Ellet J. Waggoner, apôtre de la justification par la foi en milieu adventiste, nous livre un aperçu interpellant et heart-warming de la foi, qui a servi de point de départ à notre réflexion :

Now as to your believing His words, yet doubting if He accepts you, because you don’t feel the witness in your heart, I still insist that you don’t believe. If you did, you would have the witness. Listen to His word: "He that believeth on the Son of God hath the witness in himself; he that believeth not God hath made Him a liar, because he believeth not the record that God gave of his Son." 1 John 5:10. To believe in the Son is simply to believe His word and the record concerning Him.

And "he that believeth on the Son of God hath the witness in himself." You can’t have the witness until you believe; and as soon as you do believe, you have the witness. How is that? Because your belief in God’s word is the witness. God says so. "Now faith is the substance of things hoped for, the evidence of things not seen." Heb. 11:1. — Ellet J. Waggoner, Christ and His Righteousness, p. 75, Upward Way, 1992 (soulignement de l’édition originale).

Maintenant, quant à croire ses paroles tout en doutant qu’il vous accepte parce que vous ne sentez pas le témoignage [du Saint-Esprit] dans votre cœur, permettez-moi d’insister, vous ne croyez pas. Si vous croyiez, vous auriez ce témoignage. Écoutez ses paroles : « Celui qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même ; celui qui ne croit pas Dieu le fait menteur, puisqu’il ne croit pas au témoignage que Dieu a rendu à son Fils » (1 Jean 5:10). Croire au Fils, c’est simplement croire à sa parole et au témoignage rendu sur lui.

Or « Celui qui croit au fils de Dieu a ce témoignage en lui-même ». Vous ne pouvez pas avoir ce témoignage avant de croire ; et aussitôt que vous croyez, vous avez ce témoignage. Comment? Parce que votre foi en la Parole de Dieu est ce témoignage. C’est Dieu qui le dit. « Or la foi est la substance des choses qu’on espère, la preuve des choses invisibles » (Hébreux 11:1).

Comment savoir si l’Esprit rend bien témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ? Le fait même que nous croyons, du cœur, aux paroles de Dieu témoigne de cette divine réalité. Simple tautologie ou aperçu inspiré sur les réalités spirituelles ? Nous penchons pour la deuxième solution ! Your belief in God’s word is the witness. Votre foi en Dieu EST ce témoignage. Et quel témoignage ! Un témoignage de la puissance et de l’efficacité de la bonté de Dieu sur le cœur humain ; un témoignage rendu à la crédibilité de YAHVEH en face de l’Assemblée générale de l’univers. Un camouflet de plus à Satan, à ses accusations de despotisme et à sa promotion de l’égoïsme.

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