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Daniel : une lumière à Babylone

Jésus : trois jours et trois nuits dans les griffes de la mort

24 Décembre 2017 , Rédigé par Misha Publié dans #Réflexions

Jésus-Christ est mort un vendredi, vers trois heures de l’après-midi, et il est ressuscité le premier jour de la semaine, correspondant à notre dimanche actuel, peu avant l’aube. Il est donc resté décédé, inconscient, pendant environ tout un sabbat plus une nuit, approximativement (nous en examinerons les données évangéliques et exégétiques dans un prochain article). Or, selon Matthieu 12.39-40, Jésus est censé avoir passé « trois jours et trois nuits » « dans le sein de la terre ». C’est le fameux « signe de Jonas », répété dans Matthieu 16.4 et mentionné dans Luc 11.29-32. Comment résoudre cette contradiction apparente ?

« Dans le sein de la terre » est une expression hébraïque imagée pour parler de la mort. Pour parler de la mort réelle et non d'une mort purement « physique » (sic), ou virtuelle, ou seulement « spirituelle ». En effet, les auteurs bibliques refusent tous la croyance dualiste en l’immortalité de l’âme ou de l’esprit humain.

Cependant, à première vue, Jésus aurait passé seulement deux jours et deux nuits, à l’ombre de la mort : le vendredi, jour de la crucifixion, et le samedi. Certains croyants ont essayé de résoudre le problème de façon mathématique, occidentale, en supposant que Jésus était mort un jeudi et ont essayé de retrouver l’année correspondante où la pâque juive tombait un jeudi. Bien que logique, cette approche nous égare car elle nous empêche de voir une dimension importante de l’amour agapè de Dieu, qui aime ses ennemis jusqu’à livrer sa vie pour eux.

La pensée biblique n’est pas occidentale mais moyen-orientale, elle n’est pas mathématique mais symbolique (au sens le plus large du terme). Elle est plus volontiers analogique qu’analytique, associative que dissociative. Nous posons cette affirmation à partir de la simple observation littéraire des textes bibliques. Ces textes, aux auteurs et aux époques si dissemblables, sont pourtant si harmonieux. Malgré des modes d’expressions très variés, leurs idées sont très convergentes.

Par exemple, dès le récit de la Création, le jour de 24 heures est défini comme l’association d’un soir (nuit) et d’un matin (journée). La pensée occidentale, au contraire, face au même phénomène, a tendance à dissocier la journée de la nuit pour en analyser les caractéristiques séparément, ou à considérer le jour de 24 heures comme une durée en soi, sans aucune référence au jour et à la nuit. Dieu lui-même a séparé la lumière des ténèbres, c’est vrai, mais dans un but bien différent ! Voir notre série d’article sur le sujet de la Création ici.

Il est vrai que « trois jours et trois nuits » n’équivalent pas, dans la pensée sémitique, à 72 heures exactes. Mais, ici, nous avons, entre le décès de Jésus, vendredi vers trois heures de l’après-midi, et sa résurrection, le dimanche un peu avant l’aube, largement moins de 48 heures seulement ! Il doit donc manquer quelque chose et ce quelque chose c’est la réalité de la mort expiatoire du Christ. Cette expiation doit nécessairement commencer AVANT sa mort, car, selon la Bible, une fois que l’on est décédé on ne peut plus rien faire, plus rien sentir, plus rien expier. Jésus a achevé d'expier nos fautes juste avant de décéder. Tout était alors accompli, selon ses propres termes.

Il faut comprendre que, dès que le Christ a mangé la pâque, le jeudi soir, dès qu’il s’est engagé résolument sur la voie qui va le mener à la mort, il entre dans le processus de l’expiation, que la pâque hébraïque symbolisait à merveille. Donc, dans son esprit, il commence à affronter la mort dès le jeudi soir, et c’est cela qui compte pour lui et pour son Père qui a consenti, non sans hésitation et sans douleur, à ce grand sacrifice, à cette grande fracture au sein de l'être divin. 

Notre conception de l’expiation, quand nous en avons une, souffre parfois de graves lacunes et d’un manque d’appréciation de l’amour de Dieu. 

— sur le plan individuel, cela résulte de notre orgueil auquel nous pouvons encore être attaché, et qui nous empêche d’accepter et de recevoir l’amour de Dieu pour toute l’humanité. En conséquence nous cherchons toujours à nous faire valoir devant Dieu, ce qui est une forme bien cachée de mépris à son égard.

— sur le plan collectif, cela provient de notre rejet de la véritable justice reçue par la foi (Philippiens 3.9), par nos dirigeants adventistes, à Minneapolis, en 1888.

La justification par la foi est distincte de la justification légale que Dieu a généreusement octroyé à TOUS les hommes (Romains 5.18 ; Tite 2.1 ; 1 Timothée 2.4 ; 1 Timothée 4.10). Elle correspond à un vrai changement du cœur et non à un simple garantie légale. Car c’est en croyant du cœur que l’on parvient à la justice ou au salut (Romains 10.10). Ce changement du cœur s’opère lorsque l’on considère, intelligemment et avec cœur, ce qu’il en a coûté au Christ de porter nos péchés, de porter notre malédiction jusqu’à devenir malédiction pour nous (Galates 3.13), jusqu’à devenir péché pour nous (2 Corinthiens 5.21). Car c'est cela l'expiation.

Notre cœur commence à changer (cela s’appelle la conversion) lorsque nous prenons totalement en compte ce que Dieu a fait pour obtenir la justification légale de tous les hommes. Le changement s’opère lorsque l’on entend la bonne nouvelle du salut déjà réalisé en Christ pour tous les hommes et que l’on y croit profondément. La réception du Saint Esprit et le début de son influence transformatrice sur notre caractère accompagne ce changement. 

Ainsi ce changement du coeur, appelé justification par la foi, se produit lorsque l’on apprécie vraiment ce que cela a coûté à la divinité d’obtenir la justification légale. Or pour obtenir notre salut, pour expier nos fautes devant tout l'univers, Dieu a dû, en Jésus-Christ, devenir péché pour nous.

 

Alors à partir de quand Jésus est-il devenu péché pour nous ? Le salaire du péché, c’est la mort (Romains 6.23), la mort éternelle qui résulte de la séparation définitive d’avec Dieu. Mais pour que celui qui était la majesté du Ciel, l'expression parfaite et visible de l'Être invisible (Hébreux 1.3), puisse mourir, il a fallu d'abord qu'il devienne péché. Il a fallu qu'il devienne l'incarnation parfaite du pécheur perdu pour toujours : cela ne s'est fait pas en un clin d’œil, par un coup de baguette magique, surtout pour un être pur comme Jésus.

Jésus portait certes notre nature humaine déchue depuis sa conception miraculeuse. Il a été rendu semblable en toutes choses à ses frères (Hébreux 2.17). Mais son Père lui faisait constamment sentir sa présence à ses côtés et sa pensée se révoltait constamment contre le mal que la nature humaine qu’il portait le poussait à faire. Il faisait toujours ce qui est agréable à son Père (Jean 8.29) et il recevait, dans ses longues nuits de prière, la certitude d’être agréé par Dieu, ce qui l’aidait à supporter cette lutte intérieure constante et le soutenait dans ses combats quotidiens. L'homme de douleur et habitué à la souffrance d'Esaïe 53, c'était lui.

Mais, dès que Jésus a commencé à devenir péché pour nous, il a commencé à ressentir le poids, la culpabilité, l’abandon de Dieu et le désespoir qui devraient résulter normalement du péché, y compris pour nous ! Jésus est entré alors dans l’agonie sans espoir que connaîtront les réprouvés avant d’être détruits, anéantis par la seconde mort (Apocalypse 20.13-15). Dès qu’il est entré dans cette agonie psychique et mentale, intense (qui a des conséquences physiques : la sueur mêlée de sang à Gethsémané en témoigne), il est entré dans les trois et jours et trois nuits pendant lesquels il allait traverser la vallée de l’ombre de la mort et l'angoisse qui y règne. Il a goûté à la mort bien avant de décéder, comme David l’annonçait dans le Psaume 22 :

Ma force se dessèche comme l'argile, et ma langue s'attache à mon palais; tu me réduis à la poussière de la mort. (Psaume 22.16) Pour pouvoir dire cela, il faut encore être vivant et en chair et en os !

Mes forces s'en vont comme l'eau qui s'écoule, et tous mes os se disloquent; mon coeur est comme de la cire, il se liquéfie au fond de moi. (Psaume 22.15) Jésus devient comme un mort vivant ! Le summum de l'horreur.

Ce que les Psaumes et les autres écrits préfiguraient (relisez le psaume de Jonas par exemple) dans un langage hyperbolique, imagé, Jésus l’a vécu réellement. D’où la sueur mêlée de sang à Gethsémané, d’où sa mort prématurée une fois crucifié, d’où le sang mêlé d’eau qui a coulé de son flanc percé par la lance d’un soldat après son décès, qui indique un éclatement des organes vitaux, un décès d'un violence inimaginable qui a mis fin à une angoisse insupportable et physiquement destructrice.

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Aucun autre être humain, même le pire des criminels, n’est mort en étant totalement abandonné de Dieu. Aucun jusqu’à présent. Jésus a goûté réellement à la mort POUR TOUS (Hébreux 2.9 ; 2 Corinthiens 5.15). C'est ainsi qu'il a pu expier nos fautes. C'est ainsi que nous, en tant qu'humanité déchue, maudite, avons pu recevoir en lui notre juste châtiment, notre juste mort, et ainsi échapper dans les faits à cette juste mort.

Si Jésus n’avait pas connu cette agonie de l'homme perdu pour toujours, en crescendo de Gethsémané à Golgotha, il n’aurait pas vraiment porté nos péchés et donc il ne serait pas le Sauveur du monde (Jean 4.42 ; 1 Jean 4.14). Dans ce cas, soit il ne serait pas entièrement Dieu (option choisie par les Témoins de Jéhovah) soit il ne serait pas vraiment homme, soit encore il serait un homme d'une nature spéciale et n’aurait pas porté notre nature humaine déchue, mais une nature immaculée (option choisie, initialement, par l’Église catholique romaine). Or Jésus a porté la nature humaine qui est irréversiblement contaminé par le principe du mal et qui doit donc mourir, pour toujours. Notre vieil homme a été réellement crucifié avec lui ! (Romains 6.6) Quelle Nouvelle ! Une telle nouvelle doit produire des fruits dans notre âme : lire par exemple Colossiens 3.9 et Ephésiens 4.22.

 

C’est donc à partir du moment où Jésus commence à devenir malédiction pour nous qu’il faut commencer à compter les trois jours et trois nuits que Jésus à passés dans l’antre de la mort, « dans le sein de la terre » comme Jonas a été dans le ventre du poisson. C’est à partir du moment où il commence « à perdre juridiquement son innocence », comme l’explique l’avocat Frédéric Michel, qu’il perd le regard bienveillant de son Père et commence à éprouver de la frayeur et des angoisses (Marc 14.33). Alors il commence à prendre réellement et totalement la place du pécheur (ce qui constitue la véritable substitution). Il va donc vivre tout ce que le pécheur devrait vivre si Dieu ne contenait pas le mal. Il va donc vivre tout ce que les réprouvés vivront à la fin du millénium.

À côté de cela, les tortures de l’enfer éternel imaginé par les esprits tordus de Rome, c’est du pipeau, du théâtre, une simple hyperbole littéraire. Car porter le péché, ce n’est pas une parabole spirituelle pour Jésus, c’est une horrible réalité, pour lui et pour son Père.

 

Est-ce que cela touche votre cœur ? Si oui, il y a de l’espoir pour vous. Si non, Dieu ne peut rien faire de plus, il a déjà tout donné. Le Ciel a été vidé pour vous. L’Éternel a consenti à connaître ce que c’est d’avoir un début et une fin. Le Créateur, YAHVEH, est devenu un avec ses créatures déchues et rebelles (c'est exactement cela que les Témoins de Jéhovah manquent d'apprécier). Alors que nous étions ennemis, Christ est mort pour nous (Romains 5.10). En Christ, Dieu a connu la mort de ses ennemis pour que ceux-ci puissent éviter de la connaître. Quel Dieu !

Jésus est donc bien resté trois jours et trois nuits « dans le sein de la terre », du jeudi soir au dimanche matin. Cela d’un point de vue « symbolique »ou signifiant, plutôt que mathématique.

Quand Satan a vu Jésus ressusciter, quelle terrible défaite ! Car il semblait impossible que Jésus ressuscite puisqu'il était mort d'avoir porté notre nature déchue jusqu’à sa destination ultime, la mort éternelle. Aussi, quand Satan a vu Jésus glorifié, il a compris qu'il avait été vaincu, même dans la mort. Il a compris qu’il devrait lui aussi mourir un jour, de cette même mort sans espoir. Et il sait que, contrairement au Fils de Dieu, il ne reviendra pas de cette mort là. A la résurrection Satan a reçu, en Jésus, la preuve qu'il cessera d'exister un jour, pour toujours. Terrible constat ! Car Satan, lui, sait bien que l’âme n’est pas immortelle. La mort lui fait beaucoup plus peur qu’elle ne nous fait peur. C'est bien pourquoi, de rage, il multiplie ses efforts pour nous tromper au sujet de la mort.

Joyeux Noël à tous et à toutes ! Profitons de cette occasion que nous fournit le calendrier romain pour célébrer l'amour inimaginable de Jésus-Jéhovah pour l’humanité. À coup sûr, Noël est le jour de l’année que Satan déteste le plus : la naissance de Jésus, cela lui rappelle de trop mauvais souvenirs ! C’était le début de la fin pour lui car Jésus, pendant toute sa vie terrestre et jusque dans la mort, a été plus fort que lui. C'est bien pour cela qu'il met autant d'ardeur à pervertir ou détruire le sens que devrait avoir cette célébration.

En Jésus-Christ, l’amour a triomphé de l’égoïsme et de l’orgueil, pour toute la race humaine déchue. Alors qu’il en soit de même dans notre vie !

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J
Je remercie le Seigneur de cette éclairage qui me semble très cohérent. Soyez bénis!
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M
merci, vous aussi ! Pour allez plus loin, explorer ce DVD, publié partiellement sur Youtube : Une percée dans le message des trois anges de Julius Brown : https://www.youtube.com/watch?v=YXDxMb38R5Y
M
Merci beaucoup pour votre retour. Nous restons à votre disposition pour toute question. Soyez bénis du Seigneur.