Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Daniel : une lumière à Babylone

Mon Père, s’il est possible que cette coupe s’éloigne…

9 Juin 2023 , Rédigé par Misha Publié dans #Réflexions

A Gethsémané, en Jésus-Christ, l’humanité et la divinité avancent main dans la main vers le salut du monde et le rétablissement de la paix dans l’univers. Mais ce n’est pas sans un déchirement intérieur que la famille divine consent à livrer un de ses membres aux affres de la malédiction éternelle qui frappe l’humanité déchue.

Ce n’est pas sans lutte que le Souverain de l’univers a consenti à livrer un des trois membres de la famille divine à la mort. Cette décision remonte « aux temps anciens », avant même que les univers existent. Michée 5.2 ; 2 Timothée 1.9. Mais, quand le moment est venu de passer à l’action, vers l’an 31 de notre ère, à Gethsémané, la lutte a été plus difficile encore. Pourtant ce sacrifice était nécessaire afin que l’univers soit sécurisé pour l’éternité. Ésaïe 32.17. L’un des trois membres de la famille divine devait faire personnellement l’expérience d’accompagner l’humanité dans la mort. Après concertation, c’est le Fils, « l’image de Dieu » (2 Corinthiens 4.4), le représentant visible du Dieu invisible (Colossiens 1.15 ; Jean 1.18) qui s’est proposé. Le récit de cette tragédie, par les apôtres Matthieu et Marc est complété par le récit de Luc. Nous prendrons ici comme trame le récit de Matthieu (26.36-46).

« Jésus alla avec eux au lieu dit Gethsémané et il dit aux disciples : Asseyez-vous ici, pendant que je m’éloignerai pour prier. » Matthieu 26.36. Jésus a besoin de prier et d’être à distance de ses frères humains. La divinité a besoin de prier ! Quelle épreuve elle doit affronter ! Jésus s’éloigne de ses disciples car, ce qu’il va porter, il doit le porter seul. Lui seul peut le porter : aucun être humain ordinaire n’en est capable. Seul un être divin peut avoir cette force. Mais seul un être divin ayant totalement embrassé l’humanité, portant l’intégralité de la nature humaine déchue, est légitime pour nous représenter dans cette épreuve maudite.

« Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée, et il commença à être saisi de tristesse et d’angoisse. Il leur dit alors : Mon âme est triste jusqu’à la mort, restez ici et veillez avec moi. » 26.37-38. Jésus limite la présence humaine à Pierre, Jacques et Jean, les disciples les plus proches de lui, les futures « colonnes » de l’Église apostolique à venir. Galates 2.9. Ils sont surtout les trois témoins de la manifestation de sa pleine divinité sur la montagne de la transfiguration. Marc 9.2. Car l’épreuve de Gethsémané est bien celle de la divinité avant tout. Voilà que l’angoisse de la malédiction divine sur l’humanité saisit le Fils éternel de Dieu. L’épreuve si longtemps attendue, préparée par tant de jeûnes et de prières, est là. C’est bien autre chose maintenant ! Le mal qu’il déteste tant, qui lui répugne tant, est là, en lui, sur ses épaules. Il EST maintenant l’humanité déchue, celle qui est coupable de trahison envers le Ciel, celle qui est condamnée sans recours possible à la mort éternelle. Cf. Hébreux 2.9. Il EST la malédiction. Galates 3.13. L’horreur absolue est là. « Veillez avec moi, demande-t-il, car c’est votre sort, celui de l’humanité qui se joue cette nuit ! »

« Puis il s’avança un peu, se jeta la face (contre terre) et pria ainsi : Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! Toutefois, non pas comme je veux, mais comme tu veux. » 26.39. Il s’éloigne encore de quelques pas. Il faut que les trois disciples entendent et voient ce qui va se passer, mais avec un peu de distance, car ils seront impuissants à intervenir. Seule la divinité peut mener à bien le combat pour le salut de l’humanité et de l’univers. L’homme n’a pas à y ajouter son grain de sel. « S’il était possible, que cette épreuve soit évitée ! » Tant pour sa nature divine qu’humaine, être ainsi, comme « dévoué par interdit », c’est presque inconcevable. Et pourtant c’est nécessaire pour que la mort soit anéantie pour toujours et que l’Éternel puisse essuyer les larmes de tous les visages. Ésaïe 25.8. Luc précise qu’au moment où Jésus dit : « Toutefois que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne, qui soit faite », un messager du Ciel lui apparaît et le réconforte. Luc 22.42-4. Il en est de même pour nous, à notre niveau. Quand nous renoncons aux envies que nous savons être contraires à celles de Dieu, le Ciel nous envoie du secours. Quand nous acceptons avec joie de subir les contrariétés de la vie quotidienne et de boire les petites « coupes » de notre voyage terrestre, les anges du Ciel sont là pour nous réconforter et nous guider. Dès que nous sommes d’accord avec le Ciel, le Ciel est avec nous. Tout cela grâce à Emmanuel, « Dieu avec nous ». Ésaïe 7.14 ; Matthieu 1.23.

« Il revint vers les disciples, qu’il trouva endormis ; il dit à Pierre : Vous n’avez donc pas été capables de veiller une heure avec moi ! Veillez et priez, afin de ne pas entrer en tentation ; l’esprit est bien disposé, mais la chair est faible. » 26.40-41. Heureusement que le jeune Marc est bien réveillé, lui, pour être témoin du drame qui se déroulait (cf. Marc 14.50-52), parce que même la garde rapprochée des disciples dort à poings fermés, Pierre le premier. Aucun réconfort humain pour Jésus dans ces instants insoutenables. L’homme de douleur est certes habitué à la souffrance (Ésaïe 53.3), mais là cela dépasse toute capacité humaine. Luc, médecin de formation, précise qu’au cours de ses prières, sa sueur se mêle de grumeaux de sang, sous l’effet de l’angoisse. Luc 22.44. Ce fait indique probablement une rupture de petits vaisseaux sanguins périphériques, sous l’effet d’une tension psychique hors norme. La vision du visage de Jésus ainsi maculé a dû saisir d’horreur les disciples quand Jésus est venu les réveiller. Voir Ésaïe 52.14. La chair est faible, ô combien, Jésus ne l’a sans doute jamais autant ressenti. Pourtant, dans un sursaut surhumain, proprement divin, l’admirable Messie trouve encore la force de se soucier de ses disciples et de les exhorter. « Vous ne pouvez pas comprendre ce qui m’arrive. Vous ne pouvez rien faire pour moi, mais veillez quand même. Montrez au Ciel que vous êtes concernés par ce qui se passe ! Votre sort éternel est entre mes mains. Je vous l’ai dit tout à l’heure pendant le repas (Matthieu 26.31) : dans les heures, qui vont suivre, vous allez être soumis à une rude épreuve et vous allez avoir besoin de l’aide du Ciel. Recherchez cette aide dès maintenant ! Veillez et priez ! »

« Il s’éloigna une deuxième fois et pria ainsi : Mon Père, s’il n’est pas possible que cette coupe s’éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite. » 26.42. « Ce que tu veux, Père, c’est le Bien, c’est le meilleur pour l’autre. C’est ta cause qui doit triompher, ce n’est pas le parti de l’égo, le parti de Lucifer. » Il s’agit de répondre pour toujours à la contestation lancée par le satan, l’ange qui a détourné et dévoyé la parole (Genèse 3.1-5). « Père, je veux que toutes les créatures des univers soient convaincues à jamais de ta bonté inaltérable et de la justice de ta loi, de la légitimité de ton autorité et de ton gouvernement. Toi seul est digne d’être adoré, toi, YAHVEH, famille divine unique ! » Apocalypse 4.11 ; cf. 5.12.

« Il revint et les trouva encore endormis ; car leurs yeux étaient appesantis. » 26.43. Jésus est Dieu mais il est aussi à ce moment un homme de la même nature que nous. Hébreux 2.14. Sa nature humaine a besoin d’être soutenue et réconfortée par une présence humaine. Mais rien à faire ! Les disciples sont « endormis de tristesse », comme le formule le docteur Luc dans son évangile. Luc 22.45. Dieu foule seul au pressoir : tous les pécheurs, tous les êtres humains sont comme broyés en Jésus, mais il reste seul. Voir Ésaïe 63.3.

Un amour divin totalement déraisonnable

Face à l’angoisse, à la tristesse ou au découragement, la nature humaine a tendance à fuir. L’inconscient et le sommeil sont des régulateurs puissants pour nous aider à tenir le coup face aux difficultés de la vie. Mais il y a des circonstances où il vaut mieux renoncer temporairement à cet anxiolytique naturel, car, pour faire face à la tentation qui vient, nous aurons besoin de forces particulières. Nous aurons besoin, comme les disciples à Gethsémané, de ces forces morales qui s’établissent en nous suite au contact de notre esprit avec les forces surnaturelles du bien, celles que le Saint-Esprit dirige vers nous et pour nous. Veillez et priez ! Même une minute, même cinq secondes, même s’il est quatre heures du matin et que vous sentez que vous allez enfin vous rendormir !

« Il les quitta, s’éloigna de nouveau et pria pour la troisième fois en répétant les mêmes paroles. » 26.43-44. Il y a des décisions dans la vie qui ont besoin d’être clairement formulées et répétées. La parole renforce notre volonté et affermit notre détermination, surtout quand il existe, comme ici, un conflit entre notre désir instinctif de conservation et un but plus noble qui exige une abnégation. Pour prendre certaines décisions difficiles, en effet, il faut non seulement de la détermination mais aussi et d’abord une puissante motivation. Cette motivation est souvent liée à l’amour de quelqu’un ou de quelque cause. Ici l’amour qui motive la divinité à faire l’expérience de la mort dépasse toute raison humaine. Il s’agit pour le Père de donner son Fils (Jean 3.16) pour toujours à l’humanité déchue, de renoncer à la pleine communion avec lui en le limitant à un corps humain pour l’éternité ! Il s’agit pour le Fils d’accepter d’accompagner l’humanité jusque dans l’anéantissement total. Il s’agit d’assumer jusqu’au bout sa position de représentant de l’humanité et donc de devenir l’objet de la malédiction universelle, d’être l’incarnation humaine du mal. Le but poursuivi est d’éradiquer pour toujours le doute concernant la justice et l’amour divins dans l’esprit des êtres célestes, tout en communiquant de nouveau la vie à l’espèce humaine, dans l’espoir que quelques-uns au moins apprécient cette oblation totale que fait la divinité, par pur amour et en pure perte pour elle-même.

« Puis il revint vers ses disciples et leur dit : Vous dormez maintenant, et vous vous reposez ! Voici que l’heure est proche, où le Fils de l’homme va être livré aux mains des pécheurs. Levez-vous, allons ; celui qui me livre s’approche. » 26.45-46. Le combat est terminé. Dieu a remporté l’épreuve, la divinité a réussi l’impossible. Plus d’hésitation à présent sur les lèvres du Maître. « Levez-vous, allons ! » « En marche ! La Mort est là pour moi mais la Vie est là pour vous ! » L’humanité va être arrachée, réellement, concrètement, à l’obligation de mourir pour toujours. Le droit de vivre va lui être restitué officiellement. Romains 5.18. Car, en Jésus, l’humanité va pouvoir subir en toute légalité sa peine de mort éternelle, sans que la race soit anéantie.

Seule la pleine divinité pouvait réussir un tel prodige. Seul celui qui a reçu le pouvoir de donner sa vie et de la reprendre pouvait faire cela. Jean 10.18. Et non content de mourir ainsi, il va rester dans le tombeau plus de 24 heures, régnant même sur la mort dans la mort ! Car Dieu est le maître de la vie et de la mort, le Prince de la lumière et le Prince des ténèbres. Daniel 2.22 ; cf. Psaume 139.12. Puis Jésus va donner à tous « une preuve digne de foi » (Actes 17.31) de sa divinité en se ressuscitant des morts, tout seul ! En même temps, sur la parole de son Père, il va faire naître du tombeau une nouvelle humanité (Luc 24.39), glorifiée, apte à vivre pour l’éternité, dans la pureté, la bonté et la sainteté de la divinité même.

Admirable mystère ! Merveilleuse adoption de notre race, vouée à la mort depuis l’Eden mais à présent restaurée dans les lieux célestes en Christ. Éphésiens 1.3 ; 2.6. Sublime mariage entre l’humanité et la divinité, union si longtemps voilée ou dénaturée dans les mythologies antiques, mais à présent devenue réalité en Christ pour chaque être humain.

Comment refuser un pareil cadeau ? Pourquoi refuser un pareil cadeau ? Seule l’obstination dans la folie, dans l’orgueil, peut nous empêcher d’aller vers la divinité aujourd’hui, en esprit et en vérité, pour nous jeter dans ses bras. Jean 4.23-24. Levons-nous donc et, au lieu de nous débander comme les disciples tirés brusquement de leur sommeil, marchons avec assurance vers la croix, là où tous nos crimes ont reçu leur juste punition, afin de constater avec Paul cette réalité puissante : « un seul est mort pour tous, donc tous sont morts » 2 Corinthiens 5.14. Que l’amour du Christ nous étreigne, nous qui avons discerné cela ! Alors nous ne vivrons plus pour nous-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour tous. 2 Corinthiens 5.15. Gloire à son nom, YAHVEH, le nom qui est au dessus de tout nom, le nom de famille de Jésus ! Philippiens 2.9.        Gabriel Stauber

Article publié initialement dans Jésus, Reviens ! journal bimestriel de l'association Sentinelle des temps. Reproduit avec autorisation. 
Retrouvez tous les sommaires de Jésus, Reviens ! dans la Trousse de secours pour les temps de la fin, ou en contactant directement l'association.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article