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Daniel : une lumière à Babylone

1 Jean 2.15 : Pourquoi l’on refuse l’amour de Dieu

5 Mai 2023 , Rédigé par Misha Publié dans #Textes commentés, #Réflexions

« N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui. » NBS. Voilà un de ces propos radicaux qui abondent dans la première lettre de l’apôtre Jean. En voici un autre exemple : « Celui qui ne fait pas ce qui est juste n’appartient pas à Dieu, pas plus que celui qui n’aime pas son frère. » 1 Jean 3.10, Semeur.

Renoncer à aimer le monde pour aimer l’autre, c’est renoncer au mal, à la convoitise, à l’égoïsme, à la haine, à vouloir passer avant l’autre, bref à tout ce qui nous détruit. Pourquoi cela semble-t-il difficile ? Certes, nous sommes nés dans une nature égocentrée, prompte au mal, mais cette même nature a été portée par Jésus-Christ, habitée par l’Esprit, soumise à Dieu et finalement crucifiée, anéantie pour toujours. Une nouvelle humanité est ressuscitée en Christ pour la remplacer ! Alors, de quoi avons-nous peur ? Cette vieille nature est comme un simple fantôme spirituel. Pourquoi nous obstiner à aimer le monde, par peur de ne pas être aimés, si l’amour parfait de la divinité pour l’humanité est capable de bannir toute crainte ? 1 Jean 4.18.

Présenté avec clarté, l’amour de Dieu a le pouvoir de libérer nos cœurs de l’emprise du mal, en nous apaisant vis-à-vis de Dieu, de nous-mêmes et des autres. L’Esprit nous libère ainsi de ce qui nous entrave et il nous conduit vers Dieu, vers les autres et vers le Ciel. Il semble que nous ayons du mal à croire à cet amour divin. Pourtant cet amour est fort et évident, si l’on s’y arrête, dans les lois divines, les prophètes, les Psaumes, les autres écrits, les évangiles, les Actes des apôtres, les lettres apostoliques. Dans l’Apocalypse de Jean, Dieu nous invite même à partager son trône et sa table ! Cependant, en y réfléchissant, je trouve en moi deux obstacles qui peuvent empêcher l’amour de Dieu de conquérir toutes mes affections.

Dire oui à Dieu, c’est avouer en même temps que, pour la première fois de notre vie, nous nous sentons réellement aimés, inconditionnellement. Cette prise de conscience est plus ou moins facile selon les individus. C’est pourquoi les personnes qui ont le plus souffert dans cette vie sont les plus promptes à répondre à l’amour de Dieu. Elles n’ont pas de mal à avouer quelles ne se sont jamais vraiment senties aimées avant leur rencontre avec Dieu.

Dans la Bible, le manque d’amour et d’affection, le manque de reconnaissance, le manque de respect envers soi-même et envers les autres s’appelle le péché. Sous la plume des auteurs bibliques, le péché s’exprime à l’aide d’une grande variété de mots et prend divers visages : échec, fausseté, méchanceté, révolte, déloyauté, offense, négligence… Les prophètes hébreux ont employé l’image de l’infidélité amoureuse pour en parler. Le mal résulte en effet d’une rupture entre la divinité, source universelle de l’amour, et l’humanité, sa créature favorite.

Cette rupture est racontée dans le troisième chapitre de la Bible. L’humanité a été conçue pour jouir de ce que le Ciel peut offrir de meilleur. Mais une créature pervertie s’attaque à l’humanité dans le jardin d’Eden pour la corrompre. Invisible, Satan joue au ventriloque à l’aide d’un magnifique serpent, multicolore et ailé1, niché dans l’arbre défendu. La parole est normalement au service de l’amour et de la vie, mais ici Satan en fait un outil de séduction et de destruction. Adam et Ève vont-ils justifier l’amour de Dieu ou voter pour Lucifer ? Ève croit que le serpent a acquis la parole. Elle doute de l’amour de Dieu et se convertit à l’égocentrisme et l’auto-exaltation. Adam est désespéré. Plutôt que d’appeler le Ciel au secours, il baisse les bras et se range lâchement du côté de sa femme. C’est la honte pour Dieu. Les anges sont atterrés.

Le mal est fait, la peur est là, l’amour ne passe plus. Plus de confiance spontanée entre l’humanité et Dieu. Dieu persévère : il continue à aimer l’humanité et ne la détruit pas, contrairement à ce qu’il avait dit (Genèse 2.17). Mais Dieu est en problème devant l’univers. Il va devoir se justifier d’avoir laissé la vie à Adam et Eve, et cela va lui coûter cher, très cher, toute sa richesse en fait. Mais quand on aime, on ne compte pas !

Que de souffrances parmi les descendants d’Adam et Ève depuis des milliers d’années ! Que de ruptures entre nous et Dieu, entre nous et les autres, et jusqu’à l’intérieur de nous-mêmes ! Nous ne pouvons pas nous sentir aimés ainsi. Mais quand nous découvrons, à l’incarnation et à la croix, à quel point le Père, le Fils, l’Esprit, toute la famille céleste nous aime, quoi de plus facile que de se jeter à leurs pieds et de se laisser prendre dans les bras ? Reconnaître que quelqu’un nous aime, suprêmement, c’est se laisser aller à la joie de la relation amoureuse.

Pourtant l’individu résiste à cet amour car il ne s’est pas senti beaucoup aimé depuis sa venue au monde, et il veut que cela soit reconnu. Alors qu’il a tant souffert, de façon visible ou non, renoncer à entretenir ce malheur, renoncer à s’attarder sur le souvenir qu’il en a peut lui paraître difficile. Si le premier obstacle — avouer que l’on n’a pas été vraiment aimé en dehors de Dieu — est assez facile à surmonter, le second l’est moins. Car il faut maintenant admettre que tout ce qui précède, aussi pénible et douloureux que cela ait pu être, est fini, est aboli. C’est du passé, cela n’existe plus en Christ !

Je dois maintenant renoncer à me positionner comme un mal-aimé. Je dois laisser tomber tous les tristes « avantages » que je pensais retirer de cette situation de victime, dans laquelle sont nés tous les êtres humains. Il me faut renoncer à toute haine, à tout ressentiment pour n’avoir pas été aimé comme j’aurais voulu, à toute culpabilité entretenue pour n’avoir pas réussi à aimer. Tout cela est annulé, définitivement. J’ai trouvé quelqu’un qui m’aime et qui m’aimera toujours. Je vois toute souffrance inutile, tout regret, toute impuissance, toute auto-dévalorisation fondre comme neige au soleil de l’amour et de la justice.

« Veux-tu être guéri ? » demandait Jésus à des malades qui rêvaient de cela depuis des dizaines d’années. « Veux-tu de moi ? » me dit le Saint-Esprit constamment, depuis mon réveil jusqu’à mon coucher. « Laisse-toi aimer. Tu es aimé, tu as trouvé le bonheur. Le malheur ? c’est comme s’il n’avait jamais existé ! » Alors, j’y vais ?     Gabriel Stauber

1. Semblable à celui des représentations amérindiennes.

Article publié initialement dans Jésus, Reviens ! journal bimestriel de l'association Sentinelle des temps. Reproduit avec autorisation. 
Retrouvez tous les sommaires de Jésus, Reviens ! dans la Trousse de secours pour les temps de la fin, ou en contactant directement l'association.

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