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Daniel : une lumière à Babylone

Deux alliances en concurrence au pied du Sinaï

5 Juillet 2023 , Rédigé par Misha Publié dans #Réflexions

L’ancienne et la nouvelle alliances coexistent depuis la chute d’Adam et Ève jusqu’à aujourd’hui, avec Caïn et Abel, avec Agar et Sarah… Cependant, au pied du Mont Sinaï, alors que Dieu formule lui-même à haute voix, en direct, les dix principes éternels fondateurs de son autorité, voilà que l’ancienne alliance supplante la nouvelle. C’est le monde à l’envers ! Par quelle incrédulité obstinée, un tel renversement des valeurs a-t-il pu se produire ?  — Adapté du DVD L’Alliance éternelle, disponible auprès de la Sentinelle des temps.

Dans les deux premiers numéros de Jésus Revient, nous avons vu qu’être sous l’ancienne ou sous la nouvelle alliance est une question de condition spirituelle et de motivation du cœur. Sous la nouvelle alliance, je suis libéré du péché, de l’incrédulité, du salut par les œuvres et de l’orgueil qui l’accompagne (voir Jean 8.33-34). Je suis né de l’Esprit, né de la parole, comme Isaac, et non de la chair, comme Ismaël. Ainsi Dieu accomplit par moi sa volonté et forme en moi son caractère. Je suis allié avec une puissance surnaturelle : le royaume de Dieu, la justice, la paix et la joie s’établissent à l’intérieur de moi (Luc 17.21, cf. Romains 14.17).

Au contraire, sous l’ancienne alliance, l’amour de Dieu et des autres (Matthieu 22.37-40) n’est pas en moi. J’obéis à la loi pour ne pas être perdu ou pour avoir quelque reconnaissance. Je peux être critique ou intolérant vis-à-vis de ceux qui n’observent pas la loi ou la religion comme moi.

Si mon cœur a été bouleversé par l’histoire de Jésus et que j’ai goûté à la paix avec Dieu par le Saint-Esprit, je suis devenu une nouvelle création en Christ, je suis sous la nouvelle alliance. Mais si ma vie intérieure n’a pas changé, je suis sous l’ancienne alliance. Pourtant Dieu m’aime et il n’est pas trop tard pour connaître le Christ et la joie de vivre pour lui.

Obéir au commandement ou croire au commandement ?

Les deux alliances étaient déjà en jeu lors de l’Exode des Hébreux. Que s’est-il passé, alors que Moïse et les Hébreux étaient assemblés au pied du Mont Sinaï, pour que l’ancienne alliance triomphe, empêchant les Hébreux d’être convertis (cf. Matthieu 13.15) et d’entrer de suite en Canaan ?

Au chapitre précédent, Dieu leur avait dit, par Moïse : « Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte : je vous ai portés sur des ailes d’aigle et fait venir vers moi. Maintenant, si vous écoutez ma voix et si vous gardez mon alliance, vous m’appartiendrez en propre entre tous les peuples. » Exode 19.4-5. Or le texte hébreu, jamais correctement traduit ici, dit pourtant clairement : « Si vous écoutez ma voix, vous garderez mon alliance et vous m’appartiendrez… » « Vous garderez mon alliance » : c’est une certitude, c’est une promesse. La conjugaison hébraïque est sans ambiguïté ici. La seule condition pour être conquis par l’amour de Dieu et entrer dans son alliance était donc d’écouter sa voix. Le texte hébreu exprime l’importance de cette écoute en employant une expression emphatique : « Si écouter vous écoutez*… ».

C’est pourquoi, au Sinaï, YAHVEH parle directement aux Hébreux, sans l’intermédiaire de Moïse (Exode 20.1). Il prend la peine de prononcer lui-même les dix paroles par lesquelles il s’engage publiquement à garder le peuple dans la soumission à ses principes divins. Il l’a libéré de l’esclavage de l’Egypte (Exode 20.2), et maintenant il s’engage à le maintenir libre de toute servitude, surtout de l’esclavage du péché (Jean 8.34) et de la transgression de la loi (1 Jean 3.4). Dieu parle à voix haute, car il veut graver ces dix paroles dans le cœur des Hébreux (Jérémie 31.33), et non sur de la pierre. La déclaration d’alliance du Sinaï est une déclaration d’amour. YAHVEH veut toucher les cœurs, il veut se marier avec son peuple, le faire entrer dans la nouvelle alliance.

Mais le peuple va-t-il écouter la voix de Dieu ? L’amour divin est si fort qu’il est aussi « un feu dévorant » (Hébreux 12.29) ; les grandes eaux ne peuvent l’éteindre (Cantique 8.7). Il peut terrifier ceux qui prétendent le mériter par leur bonne conduite. « Tout le peuple voyait : les coups de tonnerre, les éclairs, le son de la trompe, la montagne fumante… ils tremblèrent et se tinrent à distance. Ils dirent à Moïse : Parle-nous toi-même, et nous écouterons ; mais que Dieu ne nous parle pas, de peur que nous ne mourions. » Exode 20.19.

Hélas ! ils ont refusé d’entendre Celui qui leur parlait du haut des cieux (Hébreux 12.25). Privés de la puissance de la Parole, ils se sont retrouvés seuls avec leurs propres promesses pour obéir à Dieu (Exode 19.8 ; 24.7). Dans ces conditions, les dix commandements ne pouvaient plus être des promesses de Dieu mais de simples ordres. Le cœur du peuple n’avait pas été changé par la Parole : l’échec était garanti. Quelques jours après, ils dressaient le veau d’or (Exode 32).

Sauvé par la foi, avant comme après le Sinaï

« Il y a un seul Dieu, qui déclarera les circoncis justes sur la base de la foi et qui déclarera aussi les incirconcis justes au moyen de la foi. » Romains 3.30, Segond 21. Cela s’applique aussi au peuple assemblé devant le Sinaï. Quelle que soit l’époque ou l’on vive, la libération du péché ne s’obtient que par l’adhésion du cœur à la parole de Dieu (Romains 10.10). La foi jaillit dans le cœur humain à l’ouïe de cette parole (Romains 10.17). Or, de la Genèse à l’Apocalypse, la Parole révèle que le sacrifice du Christ est nécessaire et suffisant pour sauver l’humanité. Ce sacrifice a été consenti par Dieu avant même la fondation du monde (Apocalypse 13.8), car le Père nous aime (Jean 16.27). La justification et l’héritage de la vie éternelle ne peuvent donc s’obtenir que par la foi en la bonté de Dieu, avant comme après la croix.

Au mont Sinaï, le peuple de Dieu ne pouvait obtenir l’héritage de Canaan que s’il était délivré de ses péchés par le sacrifice du Christ. L’ancienne alliance qu’ils ont proposée alors à Dieu était donc inutile. Car, dès la traversée de la mer Rouge, les Hébreux avaient été « baptisés en Moïse » (1 Corinthiens 10.2). C’est le sens du cantique de Moïse, composé à l’issue de la traversée (Exode 15). A ce moment, du point de vue de Dieu, le peuple hébreu était sauvé, de l’esclavage, de l’Égypte et de la mort éternelle. Le peuple était placé par Dieu sous la nouvelle alliance. Il n’était donc pas indispensable que la loi soit promulguée et gravée sur des tables de pierre : Dieu aurait pu les conduire directement au mont Sion.

Mais, si les Hébreux ont été ensevelis avec Christ dans la mer Rouge, dans le baptême, ils ont été ensevelis vivants ; ils ne sont pas vraiment morts en Christ, ils n’ont pas été ressuscités en lui (Colossiens 2.12 ; 3.1-3). Le cœur des Hébreux n’ayant pas été touché, ils n’ont pas marché en nouveauté de vie (Romains 6.4). Ils n’ont pas permis à l’Esprit d’établir la justice de la loi en eux (Ésaïe 63.10 ; Romains 8.1-4).

Aussi, dès leur entrée dans le désert du Sinaï, les Hébreux ont commencé à murmurer car leurs cœurs étaient restés en Égypte, dans le monde du péché. Ils se sont plaints d’être abandonnés par Dieu, sans nourriture ni eau. Alors Dieu leur a donné de l’eau, la manne, et même des cailles. Il a profité de l’occasion pour leur rappeler la pérennité du sabbat de la Création (Exode 16). Puis, avec une patience infinie, il les a conduits au mont Sinaï pour leur dire ses lois. Dieu espérait leur faire prendre conscience de la majesté de sa sainteté et de leur incapacité à observer les lois par eux-mêmes.

Des promesses peu fiables

Dans la Bible, une alliance est constituée de promesses, prononcées par un plus fort qui s’engage ainsi à protéger un plus faible. Les termes « alliance, pacte, testament, promesse » sont synonymes. Dans le cas de l’alliance avec Abraham, Dieu fait plusieurs promesses à Abraham, mais Abraham ne fait aucune promesse à Dieu (Genèse 12, 15, 17 et 22), contrairement aux Hébreux devant le Sinaï. Les deux alliance se distinguent donc au niveau de la promesse : celle de Dieu ou celle du peuple.

« Maintenant, Jésus a obtenu un ministère d’autant supérieur qu’il est le médiateur d’une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses. » Hébreux 8.6. Les promesses de cette alliance sont « meilleures » ou plus fiables que d’autres promesses. Or Jésus-Christ ne peut être à la fois le médiateur d’une alliance « excellente » et l’auteur d’une alliance moins bonne, car il est le même hier, aujourd’hui et éternellement (Hébreux 13.8) « Si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde. » Hébreux 8.7. Autrement dit, si les premières promesses avaient été fiables, il n’aurait pas été question de les remplacer par d’autres promesses. Or Dieu ne commet pas d’erreur : il est trop sage pour se tromper. Si les premières promesses ont été défectueuses, elles n’ont pas été formulées par Dieu, mais par le peuple hébreu.

« Car c’est avec l’expression d’un blâme, poursuit Paul, que le Seigneur dit à Israël : Voici les jours viennent dit le Seigneur, où je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle. » Hébreux 8.8. Le Seigneur reproche ici à Israël ses promesses, qui sont vaines. Car non seulement le peuple ne peut pas se sauver du péché par ses propres efforts ou mérites, mais il n’est pas capable de tenir ses promesses. Comme Ismaël et comme nous, il est naturellement esclave de la chair.

Tant que je ne serai pas né de l’Esprit, je ne tiendrai durablement aucun engagement. Car c’est le Saint-Esprit qui est le gage de l’obtention de l’héritage (Galates 4.6-7), c’est Lui qui accomplit en moi les promesses de Dieu. Jésus sait très bien que l’obéissance ne peut pas venir de nous, car l’auteur de l’obéissance en nous est le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit ne demande que notre accord pour produire cette obéissance en nous. C’est ce qu’il a le plus de mal à obtenir !

L’alliance du Sinaï est davantage l’alliance du peuple avec Dieu que l’alliance de Dieu avec le peuple. « Je livrerai, dit Dieu, les hommes qui ont violé mon alliance, qui n’ont pas observé les conditions du pacte qu’ils avaient fait devant moi. » Jérémie 34.18. Bien que Dieu consente à l’appeler ici « mon alliance », l’ancienne alliance se fonde sur « le pacte » que les hommes ont faits. Dans sa folie, Israël au Sinaï a imposé à Dieu « les conditions du pacte », il a proposé à Dieu des conditions de salut, une méthode de salut. En pratique cette alliance se manifeste par ce que Paul appelle les « œuvres de la loi » (Galates 2.16 et suiv.), qui ne valent guère mieux que les œuvres de Caïn (1 Jean 3.12).

Ainsi, au Sinaï, Israël va rendre les promesses de Dieu caduques. Les dix promesses de Dieu vont rester sans effet dans le cœur de ces croyants. Car si le peuple considère qu’il peut obtenir l’héritage en tenant ses propres promesses à Dieu, les promesses de salut de Dieu ne servent plus à rien.

En réalité les promesses de Dieu demeurent (Galates 3.17), elles ne sont ni vaines ni caduques. « Maintenant, si vous écoutez ma voix, vous garderez mon alliance », nous assure l’Éternel (Exode 19.5). Le verbe hébreu traduit par « garder » est le même que celui utilisé en Genèse 2.15, quand Dieu place Adam dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le « garder ». Ce terme est en partie synonyme du verbe « chérir » en français. Donc Dieu nous dit ici : « Si vous aimez mes paroles, si vous chérissez mes promesses, si vous croyez de tout votre cœur en mon alliance, alors c’est sûr, vous aurez à cœur de garder tous mes commandements ! »

d’après Frédéric Michel

 

* Certaines versions traduisent « si vous obéissez à ma voix », entendre et obéir étant associés dans la pensée hébraïque. Mais le sens premier du verbe hébreu employé (שמע) est entendre.

Article publié initialement dans Jésus, Reviens ! journal bimestriel de l'association Sentinelle des temps. Reproduit avec autorisation. 
Retrouvez tous les sommaires de Jésus, Reviens ! dans la Trousse de secours pour les temps de la fin, ou en contactant directement l'association.

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