Daniel 11 : Roi du Nord contre roi du Sud : Rome contre l'islam ou contre l'athéisme ?
Faut-il voir dans le roi du Sud de la fin du chapitre 11 de Daniel (verset 40 et suivants : «Au temps de la fin…»), une puissance politique ou une puissance spirituelle, ou les deux ? Son antagoniste écrasant, le roi du Nord, Babylone spirituelle, a pour caractéristique de mêler le politique et le religieux. Le roi du Sud pourrait donc aussi présenter les mêmes caractéristiques, politico-religieuses. A partir de là, l'islam traditionnel, conquérant, politisé, intolérant et persécuteur, comme la Rome-Babylone des temps de la fin, pourrait correspondre à la description. C'est l'hypothèse défendu par Tim Roosenberg dans son ouvrage Islam et Christianisme dans la Prophétie. Voir notre billet précédent : Daniel 11 : Roi du Nord contre roi du Sud, et après…
Cependant l'interprétation actuelle la plus courante, en milieu adventiste, soutient plutôt que le roi du Sud représente les puissances athées et matérialistes, franchement hostiles à Dieu (par opposition à Babylone qui prétend représenter Dieu sur la Terre). Le pasteur Paul Scalliet défend brillamment cette hypothèse dans sa prédication-exposé du mois d'avril, intitulée «Quand Michaël se lève». Nous vous conseillons vivement de l'étudier et de noter les versets clés, car c'est une mine d'informations spirituelles et bibliques essentielles.
2019-04-06 (Pr.Paul Scalliet) Quand Michaël se lève...
et, au milieu des sept chandeliers, quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme, vêtu d'une longue robe, et ayant une ceinture d'or sur la poitrine. (Apocalypse 1:13)
Il nous semble que cette interprétation spirituelle de la fin de Daniel 11 a un léger avantage sur l'interprétation précédente. La mise en valeur de l'islam radical en tant que roi du Sud est peut-être réductrice. Surtout le roi du Sud, l'Égypte, n'a, dans la Bible, aucun lien avec la puissance islamique, mais bien pharaonique. Aucun rapport avec le monothéisme donc.
C'est vrai, la défaite finale et totale de l'islam radical face au pouvoir écrasant des puissances occidentales soutenues par le christianisme traditionnel est prévisible. Elle peut paraître bien correspondre à la défaite totale du roi du Sud à la fin du chapitre 11. Mais cette défaite imminente de l'islam radical n'est peut-être qu'une conséquence secondaire géopolitique de la lutte du roi du Nord contre le roi du Sud, et pas le cœur du conflit. La défaite de l'islam conquérant pourrait bien n'être qu'un dommage collatéral dans la guerre spirituelle entre le Nord («Babylone») et le Sud («l’Égypte»).
Gardons aussi à l'esprit que, dans la Bible et surtout dans le livre de Daniel, un «roi» ou un «prince» désigne aussi et peut-être d'abord une puissance surnaturelle (voir Daniel 10 notamment).
Donc, dans le jeu satanique, l'islam, simple variante orientale du christianisme occidental, n'est peut-être qu'un simple outil pour se débarrasser du pion athée (le Sud), devenu trop encombrant, désuet (le monde a changé depuis l'époque des Lumières), et surtout incompatible avec la domination universelle de Babylone et de son culte qui cherche à s'implanter « vers la glorieuse et sainte montagne» (Daniel 11.45), c'est à dire le temple, le sanctuaire, le lieu du culte rendu au Créateur, au Dieu unique, le centre névralgique de l'univers. Notons que le roi du Nord (Babylone-Rome) ne peut que s'implanter vers (hébreu לְ , pour, au sujet de) le sanctuaire, et non dans le sanctuaire ni sur la montagne sainte, car ce poste de commandement de l'univers où est le trône de Jésus est au Ciel et Babylone n'a aucun pouvoir réel dessus ! Gloire à Dieu.