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Daniel : une lumière à Babylone

Hommage à Hannah Arendt

7 Mai 2013 , Rédigé par Daniel à Babylone Publié dans #Actualité

Hannah Arendt, d'origine juive allemande, professeur de théorie politique, couvre le procès d'Adolf Eichmann en 1961 à Jérusalem… Le début d'une vive controverse sur les responsabilités des uns et des autres dans l'exécution de la Shoah, notamment de certains religieux juifs. Dans l'exécution nous disons bien et non dans la préparation…Car il y a bien des manipulateurs et exécutants dans cette histoire, mais la frontière entre les deux n'est pas toujours nette, comme Hannah va très vite le constater…

Un film profond et sensible qui conduit le spectateur vers une réflexion fructueuse sur la nature du bien et du mal, réflexion non dénuée de fondements hébraïques et donc bibliques.

Courez voir ce film, si vous le pouvez !

Apparemment il va rester à l'affiche plus longtemps que Amen de Costa Gavras, ce film qui interrogeait la responsabilité du Vatican et du pape Pie XII (et de l'ambassade des Etats-Unis au Vatican !) dans le déroulement des événements. Le mentor (ou confesseur…) de ce pape controversé était de plus le général des jésuites, ordre dont le dernier plus illustre représentant vient d'Argentine, destination de nombreux responsables de guerre allemands catholiques, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Leur fuite a d'ailleurs été couverte par le Vatican, comme le montre la conclusion du film de Costa Gavras.

Rappelons qu'Amen est l'adaptation d'une pièce de théâtre de Rolf Hochhuth, Le Vicaire. Hannah Arendt a soutenu la création de cette pièce en son temps. La pièce, comme le film, fidèle à l'oeuvre, a en particulier la finesse de présenter un jeune jésuite dans le rôle du prêtre candide et défenseur des juifs. Cette subtile interversion des rôles a sans doute permis à l'oeuvre d'exister. Le film de Costa Gavras n'a été toléré à l'affiche qu'une semaine, néanmoins. On peut deviner pourquoi.

Quant au film Hannah Arendt, il a le mérite de montrer l'universalité du mal et sa banalisation, dès lors que l'individu fait partie d'un système clos et totalitaire qu'il ne conteste plus. Le mal est vu ici comme simple conséquence de l'abdication de sa conscience et de ses facultés critiques ! Voilà bien un enjeu d'actualité, alors que l'on formate chaque jour davantage les populations dans un moule conformiste et dans un système d'auto-surveillance constante, à l'image de celui expérimenté dans les camps de concentration. Au passage rendons hommage au philosophe Jorge Semprun, adaptateur de la pièce de Hochhuth pour le public français, qui a si bien dépeint le quotidien des camps dans son magnifique roman auto-biographique Le mort qu'il faut. A lire !

Dans un système fermé, où l'individu est dispensé de penser, et de contester, toute horreur devient possible et banale. Le mal est un résultat du vide de la pensée humaine, de l'abdication servile de la raison. Ce vide fait alors place à l'esprit satanique, inhumain, angélique. Et quand cet esprit trouve des collaborateurs parmi les humains, surtout parmi les religieux, cela peut donner l'organisation de la Shoah, comme projet politique et non comme simple conséquence des événements.

Par contraste, comme Hannah Arendt nous le découvre vers la fin du film, le bien, lui est absolu, conquérant, volontaire et finalement victorieux. VIVE LE BIEN et vive YAHVEH, le grand promoteur du bien dans l'univers !

 

Source des informations factuelles : Wikipedia, fondation à but non lucratif et sans publicité. Faites un don.

 

Exemple de critique du film intéressante :

http://blogs.mediapart.fr/blog/berjac/020513/hannah-arendt-rapport-sur-la-banalite-du-film

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