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Daniel : une lumière à Babylone

Salut et sainteté : le juste rapport

26 Juillet 2023 , Rédigé par Misha Publié dans #Réflexions

Par Jack Sequeira —

Comment sortir de la confusion dans laquelle l’adventisme reste plongé au sujet de la relation entre la foi et les œuvres ? Comment éviter l’alternance sans fin entre le péché et le repentir ? En comprenant comment Dieu a déjà réglé ce problème. En nous identifiant avec Christ, nous nous soumettons à sa mort totale et à sa vie parfaite, par le Saint-Esprit. La vraie justification par la foi est le début d’une vie sainte.
 
« Étant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, 2à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu. 3Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, 4la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. 5Or, l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. » Romains 5.1-5, NEG.
La relation entre la justification et la sanctification, ou entre la justice du Christ imputée et impartie, est confuse pour les adventistes et beaucoup d’autres chrétiens. Portons notre attention sur cette question clé en rapport avec l’évangile et l’adventisme. Cette question est étroitement liée avec le salut objectif et subjectif, dont nous avons déjà parlé1.
Nous commencerons par rappeler brièvement l’enseignement qui a été donné majoritairement au sein de l’adventisme sur la justification et la sanctification. Ce point de vue traditionnel est toujours enseigné par la plupart des ministères indépendants, défenseurs de l’adventisme historique. Ensuite nous définirons les deux termes, avant d’examiner comment ils sont employés dans les Écritures, particulièrement dans le Nouveau Testament.
 
Justification et sanctification dans l’adventisme
Dans un article précédent, nous avons vu que les adventistes ont souvent enseigné l’évangile d’Arminius2. Pour ce théologien du XVIe siècle, le salut obtenu par le Christ sur la croix n’a été que provisionnel ou provisoire : pour qu’il devienne une réalité, l’être humain doit d’abord se repentir et se détourner du mal, croire en Jésus-Christ et confesser toutes ses fautes passées. Cette compréhension du salut a fortement influencé notre enseignement sur la justification et la sanctification et même certaines de nos doctrines principales.
En résultat, nous avons limité la justification au pardon des péchés passés. Mais le pardon des péchés, si merveilleux qu’il soit, n’est que l’effacement d’une dette : il ne nous rend pas justes et ne peut donc pas nous sauver. Ainsi comprise, la justification doit s’accompagner de sanctification si l’on souhaite se faire accepter par le Ciel : c’est donc la justification et la sanctification qui nous donneront accès au Ciel.
Cependant nous savons que la sanctification est un processus continu et qui, malheureusement, peut se heurter à des échecs. Qu’en est-il de ces nouveaux péchés commis, si la justification n’est que le pardon des péchés passés ? Nous avons répondu que chaque nouveau péché commis nous fait revenir au statut de condamné jusqu’à ce que nous nous repentions et confessions ce péché. En résultat, la vie chrétienne de la plupart des adventistes s’est réduite à un yo-yo entre la justification et la condamnation. Frustrant pour le moins !
Cette conception de la justification et de la sanctification nous a volé en grande partie notre assurance du salut et a poussé beaucoup de personnes à quitter l’Église. Qui a envie de rester dans une Église qui n’offre aucune paix réelle avec Dieu et qui vous maintient dans la voie de la culpabilité ?
Cette confusion au sujet du salut a conduit Ellen White à reprendre ainsi les pasteurs, à Battle Creek en 1890 : « Le danger d’entretenir, en tant que peuple, de fausses conceptions de la justification par la foi m’a été présenté maintes et maintes fois. Pendant des années, il m’a été montré que Satan agirait d’une façon particulière pour semer la confusion dans les esprits sur ce point… Il m’a été montré que beaucoup de personnes ont été tenues à distance de la foi à cause de conceptions hétérogènes, confuses, du salut, parce que les pasteurs ont travaillé d’une façon erronée pour atteindre les cœurs. La justice du Christ imputée : voilà le point qui m’a été présenté avec insistance pendant des années3. »
Triste à dire, mais cette conception confuse du salut est toujours enseignée par les tenants de l’adventisme historique. Pour eux, la justification ou justice imputée se limite au pardon des péchés passés. Pour justifier ce point de vue, ils s’appuient sur deux textes des Écritures, sortis de leur contexte : 1 Jean 1.9 et Romains 3.25. Replaçons-les dans leur cadre.
Nulle part, l’Écriture ne réduit la justification au pardon des péchés passés. Nulle part dans la Bible, nous n’apprenons que la justification doit être additionnée de sanctification pour nous donner droit au Ciel.
Il est vrai que, selon la Bible, la vraie justification par la foi produit toujours de la sanctification, des œuvres bonnes. mais ces œuvres ne sont que la démonstration de notre salut, elles témoignent de la réalité de la justification et de la foi. L’apôtre Jacques est clair : la foi est « morte », inexistante ou inactive, si elle ne produit pas de résultats. Jacques 2.14, 17, 20. Cependant ces œuvres ne contribuent en rien à notre droit d’accès au Ciel.
 
Justification et sanctification dans la Bible
Comme le mot condamnation, le mot justification est un terme utilisé dans la juridiction pénale. Deutéronome 25.1 en donne un bon exemple : « Quand il y aura eu un différend entre quelques-uns, et qu’ils viendront en jugement afin qu’on les juge, on justifiera le juste et on condamnera le méchant4. »  Justifier signifier déclarer juste. Dans un contexte évangélique, ce terme désigne deux réalités : un fait objectif et une expérience personnelle.
En tant que fait objectif, la justification s’applique à toute l’humanité, rachetée en Christ. Romains 5.18. C’est la bonne nouvelle de l’évangile. Mais cette justification effective est aussi le cadeau suprême de Dieu à l’humanité : elle doit donc être reçue, accueillie, si l’on veut en faire l’expérience personnelle. C’est pourquoi la justification, en tant qu’expérience personnelle, s’applique seulement à ceux qui croient et se soumettent à cet évangile5 : ils sont alors baptisés en Christ6. La Bible parle d’être « justifiés par la foi ». Romains 5.1 ; cf. Marc 16.15, 16.
Le mot sanctification ou sainteté, de même, désigne deux réalités. Dans la Bible, la sanctification désigne le fait de mettre à part, de consacrer à un usage ou une fonction particulière. Dans le NT, ce terme peut désigner une vérité objective (1 Corinthiens 1.2 ; 6.11) ou une expérience personnelle (2 Thessaloniciens 2.13 ; 1 Pierre 1.2).
En Christ, le monde entier a été sanctifié, rendu saint, réintégrable au reste de l’univers. Éphésiens 1.4. C’est un fait objectif. Mais, en tant qu’expérience personnelle, la sanctification ne se réalise que dans les croyants, dans ceux qui ont été justifiés par la foi et c’est un processus en cours de réalisation. La justification par la foi (croire en l’évangile, vivre une conversion) implique de se reconnaître mort et ressuscité en Christ. Cette foi-là sanctifie le croyant : il est mis à part pour un saint usage. Galates 2.20 ; 5.13, 14.
Lors de la justification par la foi, Dieu déclare justes les pécheurs qui croient en Christ. Romains 4.5. Cela veut dire qu’il les déclare parfaits, en actes, en caractère et en nature. Comment Dieu peut-il faire cela tout en restant intègre par rapport à sa législation, qui condamne les pécheurs à mort ?
La justification peut s’appliquer légalement dans deux cas. D’abord l’accusé peut être trouvé innocent ou non coupable. Bien entendu, ce premier cas ne s’applique pas à nous, puisque tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu (Romains 3.23). Mais la justification peut avoir lieu aussi lorsque le coupable a répondu à toutes les exigences pénales de la loi, lorsqu’il a purgé sa peine.
En tant que pécheurs, la loi nous condamne à mort. Mais lorsque nous sommes baptisés en Christ, nous sommes baptisés dans sa mort, une mort par rapport au péché justement. Dieu peut donc légalement déclarer les pécheurs justes puisque la foi, manifestée par le baptême, signifie une identification avec la mort du Christ. Romains 6.3, 7, 8.
Ainsi la justification par la foi implique que nous sommes parfaits en Christ et pleinement qualifiés pour le Ciel, maintenant et lors du jugement. Colossiens 2.10. Mais elle signifie aussi que nous devons nous considérer comme morts pour le péché et vivants pour Dieu. Colossiens 2.6 ; Romains 6.10, 11. Il en résulte une vie sainte, sanctifiée, qui est le fruit de la justification par la foi.    Jack Sequeira
 
1. Voir Jésus revient, vol. 1, n° 2, p. 4-5.
2. Voir Jésus revient, vol. 1, n° 1, p. 4.
3. Manuscrit 36, 1890, publié intégralement dans Jésus revient, vol. 1, nos 1 à 3, pp. 6 et 7.
4. Version Martin. Darby : « on déclarera juste le juste, et on déclarera méchant le méchant ». Chouraqui : « Justifiez le juste, incriminez le criminel ». Voir aussi la version Ostervald. C’est le terme hébreu tsadaq (ּצדק) qui est employé ici pour juste et pour justifier. Ce même terme est appliqué au sanctuaire dans Daniel 8.14, texte fondateur du mouvement adventiste. Ndlr.
5. C’est ce que Paul appelle « obéir à la bonne nouvelle» : Romains 6.17 ; 10.16. Ndlr.
6. Il s’agit avant tout du baptême de l’Esprit, de l’entrée du Saint-Esprit dans la personne lors de sa conversion. Ndlr.

Article publié initialement dans Jésus, Reviens ! journal bimestriel de l'association Sentinelle des temps. Reproduit avec autorisation. 
Retrouvez tous les sommaires de Jésus, Reviens ! dans la Trousse de secours pour les temps de la fin, ou en contactant directement l'association.

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