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Daniel : une lumière à Babylone

Malachie 2.2 : Quand Dieu maudit notre malédiction

22 Avril 2023 , Rédigé par Misha Publié dans #Textes commentés

« Si vous n’écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur de donner gloire à mon nom, dit le Seigneur le tout-puissant, je lancerai contre vous la malédiction et maudirai vos bénédictions. — Oui, je les maudis, car aucun de vous ne prend rien à cœur. » TOB.

Cette traduction, même si elle est plus fidèle que celle de Louis Segond, voile une extraordinaire bonne nouvelle, que nous allons découvrir à l’aide du texte original hébreu. N’ayez crainte, nous allons rester basiques !

« Si vous n’écoutez pas. » Tout part de là : écouter puis obéir aux paroles de Dieu… ou pas ! Le verbe hébreu utilisé pour écouter, shama’ (שמע), englobe  plusieurs notions : il s’agit d’une écoute attentive, qui prend en considération ce qui est dit et qui agit en conséquence. C’est ainsi que l’on donne gloire au nom de Dieu, car derrière le nom se tient la personne, sa réputation, sa crédibilité. Donner gloire en hébreu se dit donner du poids. Donner du poids à ce que Dieu dit, en lui obéissant de bon cœur, en prenant les choses à cœur, c’est lui donner raison dans le conflit cosmique devant les anges. Cette confiance totale dans les paroles divines était déjà l’enjeu dans le jardin d’Éden.

« Le Seigneur le tout-puissant » est une traduction interprétative. L’hébreu yahveh tsevaot signifie Yahveh des armées célestes : le chef suprême et le créateur des anges, celui qui fonde leur existence, comme le suggère le sens probable du nom propre Yahveh, celui qui est. Cet être majestueux, cette famille de trois personnes distinctes, nous appelle à lui donner plus de gloire, plus de poids devant les anges. Par là, il nous indique qu’il ne veut pas faire de la toute-puissance le principe directeur de son action. La toute-puissance est rarement bienveillante en effet.

Dans le jardin d’Éden, la famille humaine, fondée sur deux personnes distinctes, n’a pas pris à cœur de défendre l’honneur de Yahveh, l’honneur de son nom. Adam et Ève n’ont pas écouté, ils ont trahi la Parole, chacun à sa façon. Alors le jardin fut perdu, le sol maudit, puis 1 650 ans plus tard (environ) la planète entière fut maudite à nouveau par le déluge universel.

« J’enverrai parmi vous la malédiction. » (Segond) Ce processus s’est répété dans l’histoire du peuple hébreu, d’où la prophétie de Malachie. Son appel est destiné à éveiller les consciences, afin que l’histoire cesse de se répéter dans la vie du peuple de Dieu. Ce serait une bénédiction pour notre époque, si nous le voulions. Par quel moyen ? La suite du verset va nous en parler, discrètement. Mais voyons d’abord quelle est cette malédiction.

Maudire c’est dire du mal. Le racine hébraïque correspondante, arar (ארר), porte l’idée d’exécration, d’aversion profonde. Dieu hait réellement le mal, mais ce n’est pas dans son caractère de dire du mal d’autrui. Pour lancer la malédiction contre nous, pour la laisser nous atteindre, il doit se faire violence. Le texte hébreu dit littéralement qu’il lancera en nous la malédiction, c’est plus factuel et plus neutre que contre nous (TOB).

Dieu n’est pas contre nous, il est seulement contre le mal. Aussi il a été profondément affecté par la venue du mal en Adam et Eve. Si l’on se réfère au début de la phrase (Si vous n’écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur de donner gloire à mon nom), l’on comprend que cette malédiction qui nous atteint résulte du refus des paroles du Créateur, de l’abandon de sa gloire, de l’oubli de son nom, du rejet de son amour. Lui qui est la source de toute bonté, le voilà mis à la porte, banni de nos cœurs ! Au point qu’aujourd’hui il nous semble parfois nécessaire de faire des efforts pour l’aimer et donc le respecter. C’est une vraie malédiction en effet cette malédiction-là, particulière, celle dont on vient de parler, comme le suggère le texte hébreu (את-המארה).

Cette malédiction est si profonde qu’elle détruit même la valeur de nos efforts pour bénir, pour dire du bien. C’est pourquoi Yahveh annonce ici qu’il va devoir maudire nos bénédictions. Car nos meilleurs mouvements vers le bien sont naturellement entachés d’égoïsme. Notre nature est entièrement maudite, inaméliorable. Tout cela pour n’avoir pas eu à cœur de donner gloire à son nom ! Remarquez que ce sont nos bénédictions qui sont maudites et non la bénédiction en général, car Dieu, qui est la source de toute bénédiction dans l’univers ne peut se maudire lui-même. « Si nous sommes sans foi, Lui [Jésus-Christ], il continue d’être plein de foi, car il ne peut pas se renier lui-même.» Traduction libre de 2 Timothée 2.13.

A un mal aussi radical, il faut un remède radical. Dieu va-t-il être à la hauteur ? Ou bien doit-il se résigner à tout détruire, prouvant ainsi son incapacité à gérer la situation et à démasquer la fausseté des accusations de Lucifer ? Heureusement, Dieu a des ressources. Mais cela va lui coûter cher, très cher, l’évangile nous le révèle. En fait, cela va lui coûter tout ce que le Ciel a de plus précieux : lui-même en personne. Un des trois membres de sa famille va être sacrifié. Pourquoi ? Comment ? La suite du verset nous en donne un indice, qui a dérouté les traducteurs.

« Oui, je les maudis » se lit en hébreu : «Et même je la maudis», ou «je l’ai maudite», ou «je la maudirai ». Le fait n’est pas situé dans le temps mais il est considéré comme accompli, résolu, certain. Le pronom personnel la est au féminin singulier en hébreu, et non au pluriel comme dans la plupart des traductions. Or les bénédictions sont bien au féminin pluriel, en hébreu aussi. Un seul mot est au féminin singulier : la fameuse malédiction dont nous avons parlé. C’est donc notre malédiction que Dieu entend maudire pour mettre le comble à son courroux contre le mal !

Mais comment le Créateur va-t-il s’y prendre pour maudire notre malédiction ? Il n’y a qu’un moyen : il lui faudra la porter lui-même, jusqu’à l’anéantissement total. Seul un être 100 % divin pourra réaliser un tel exploit. En se laissant pendre au bois de la croix, symbole de la malédiction divine (Deutéronome 21.23 ; Galates 3.13), le Créateur des univers acceptera de porter notre nature maudite à sa destination ultime :  la malédiction universelle, la mort et la destruction définitive.

« Oui, annonce-t-il, je vais même la maudire, cette fichue malédiction qui me sépare de vous que j’aime tant, car personne de vous ne prend la chose à cœur. » « Aucun de vous n’est récupérable : alors je vous emmène tous à la croix, car maudit est quiconque est pendu au bois ! C’est le seul moyen de pouvoir vous bénir ! » Sacré Dieu qui trouve moyen de bénir des êtres irrécupérables même au plus fort de sa colère !        Gabriel Stauber

Article publié initialement dans Jésus, Reviens ! journal bimestriel de l'association Sentinelle des temps. Reproduit avec autorisation. 
Retrouvez tous les sommaires de Jésus, Reviens ! dans la Trousse de secours pour les temps de la fin, ou en contactant directement l'association.

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