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Daniel : une lumière à Babylone

Le Serviteur de YAHVEH (7) : L'agneau immolé ou le sang vital

6 Août 2011 , Rédigé par daniel-lumiere-a-babylone.over-blog.com Publié dans #Le Messie

Chaque année, pour commémorer la sortie de l’esclavage égyptien, les Hébreux sacrifiaient un agneau. Cet agneau avait été initialement préparé pour leur dernier repas au pays de la rébellion au Dieu Créateur. Cette nuit là, la nuit de la pâque, du passage, le sang de cet agneau, badigeonné sur les montants des portes de leurs maisons égyptiennes, les avait protégés de l’ange exterminateur. La vie de cet agneau, sacrifié pour la libération des descendants de Jacob, constitue un symbole messianique important. C’est une véritable prophétie en images qui nous parle du salut de YAHVEH et nous aide à comprendre quelle réponse donner à ce salut initié par le Créateur et réalisé par son Oint.

Le calvaire des Hébreux, persécutés en Égypte, touche à sa fin. Une dernière et terrible plaie va frapper les Égyptiens. Mais, suite à ce tragique événement, les fils d’Israël vont pouvoir sortir librement du pays de leur esclavage. Le rituel de la pâque commémorera cette délivrance et le sacrifice de l’agneau pascal fera de cette fête religieuse une préfiguration du Messie à venir.

Le calvaire des Égyptiens, accablé de fléaux apocalyptiques à cause de l’obstination de leur pharaon, touche également à sa fin. Bientôt la vie normale pourra reprendre dans l’Égypte sinistrée. On pourra faire comme si rien ne s’était passé, voire effacer tout hiéroglyphe rappelant le règne de ce souverain de la honte. Le châtiment de YAHVEH contre le pays d’Isis et Osiris sera terrible. Lors de la dixième et dernière plaie, Dieu fera mourir tous les fils aînés des Égyptiens, à commencer par le digne successeur du divin pharaon ! Et, au terme de la folle poursuite engagée pour ramener au bercail les esclaves émancipés, YAHVEH engloutira le pharaon et son armée qui s’étaient imprudemment engagés sur les traces des Hébreux entre les flots de la mer Rouge. Ainsi YAHVEH prévient l’humanité rebelle du résultat final de son obstination méprisante : l’effacement à la fois de la descendance (les premiers nés) et de l’ascendance (le pharaon et ses soldats), soit l’effacement complet de leur souvenir dans la mémoire des univers.

Cependant les Hébreux étaient des êtres humains de la même nature et de la même valeur que les Égyptiens. Il fallait donc qu’ils soient protégés d’une manière particulière, sinon ils auraient péri eux aussi, à commencer par leur premiers-nés. Ils auraient été eux aussi frappés par l’ange exterminateur, mortellement atteints par la sainteté de YAHVEH. Car la sainteté de Dieu régit les univers : sa bonté parfaite est incompatible avec la méchanceté qui anime les anges déchus et qui nous a tous contaminés. Comment les Hébreux ont-ils été épargnés par le châtiment divin sur l’Égypte ? La Torah, au chapitre 12 de l’Exode (Shemot), nous raconte comment.

1 YAHVEH dit à Moïse et à Aaron dans le pays d’Égypte : 2 Ce mois sera pour vous le premier des mois, c’est lui que vous mettrez au commencement de l’année.
3 Parlez ainsi à toute la communauté d’Israël : Le dix de ce mois, que l’on prenne une bête par famille, une bête par maison. 4 Si la maison est trop peu nombreuse pour une bête, on la prendra avec le voisin le plus proche de la maison, selon le nombre des personnes. Vous choisirez la bête d’après ce que chacun peut manger.
5 Vous aurez une bête sans défaut, mâle, âgée d’un an. Vous la prendrez parmi les agneaux ou les chevreaux. 6 Vous la garderez jusqu’au quatorzième jour de ce mois. Toute l’assemblée de la communauté d’Israël l’égorgera au crépuscule.
7 On prendra du sang ; on en mettra sur les deux montants et sur le linteau des maisons où on la mangera.
8 On mangera la chair cette nuit–là. On la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. 9 N’en mangez rien cru ou cuit à l’eau, mais seulement rôti au feu, avec la tête, les pattes et les abats.
10 Vous n’en aurez rien laissé le matin ; ce qui resterait le matin, brûlez–le.
11 Mangez–la ainsi : la ceinture aux reins, les sandales aux pieds, le bâton à la main. Vous la mangerez à la hâte. C’est la pâque* de YAHVEH.
12 Je traverserai** le pays d’Égypte cette nuit–là. Je frapperai tout premier–né au pays d’Égypte, de l’homme au bétail. Et je ferai justice*** de tous les dieux d’Égypte. C’est moi YAHVEH.
13 Le sang vous servira de signe, sur les maisons où vous serez. Je verrai le sang. Je passerai par–dessus**** vous, et le fléau destructeur ne vous atteindra pas quand je frapperai le pays d’Égypte.
* En hébreu, la pâque, pessah, vient d’une racine, passah, qui signifie passer par-dessus, passer outre, d’où épargner.
** Racine avar, passer à travers, à l’accompli ; le mot hébreu vient de cette même racine.
*** Hébreu shephet, qui désigne un jugement et son résultat (racine shaphat).
**** En hébreu, racine passah à l’accompli.

Ainsi YAHVEH délivre ses fidèles au travers d’une crise violente pour leurs ennemis, comme dans les derniers jours (voir Daniel 12 et l’Apocalypse de Jean). Et, comme dans les derniers jours, cette délivrance est précédée d’une épreuve pour son peuple : il s’agit de faire confiance à la vertu protectrice du sang de l’agneau immolé pour la pâque. Accorderont-ils à la parole de YAHVEH, qui demande à chacun de se mettre sous la protection de ce sang, tout le crédit qu’elle mérite ? Redoutable enjeu. Que signifie, pour eux et pour nous qui vivons à la fin des temps, mettre sa foi dans le pouvoir protecteur du sang de «l’agneau pascal» ?

Le sang de cet agneau sacrifié par les Hébreux n’était rien d’autre que le fluide qui contenait sa vie. Car la vie d’une créature est dans le sang, selon la Torah (Lévitique 17.11 ; Genèse 9.4-5). Le mot vie traduit ici le mot hébreu nephesh, souvent traduit par âme, c’est-à-dire être vivant. Pas de mysticisme ni d’immortalité de l’âme, pas de dualisme néoplatonicien dans la Bible : rien que la véridique quoique mystérieuse réalité biologique : le sang, la vie. Plus de sang, plus de vie, plus d’âme vivante (Genèse 2.7), seulement une âme morte, c’est-à-dire un cadavre*.

* Voir la note sur la terminologie hébraïque de la mort en fin d’article.

Le sang de l’agneau de la pâque avait une valeur protectrice parce qu’il représentait la vie, une autre vie. Seule la vie peut apporter la vie. Seule la vie peut apporter le salut et seul Dieu peut apporter la vie donc le salut, comme nous l’apprend déjà le récit de la création. Grâce à cette autre vie, cette vie autre, la sienne, Dieu peut sauver de la mort même des êtres humains déchus comme nous. Grâce à cette autre vie, représentée par le sang de l’agneau pascal, l’ange de la mort est passé (sens du mot pâque) par-dessus les maisons des Hébreux sans s’y arrêter : il n’y a pas eu de morts chez eux cette nuit-là. C’est pourquoi cette vie offerte par Dieu à l’humanité, symbolisée par le sang de l’agneau, est extrêmement précieuse.

Comprenons alors qu’avoir la foi c’est accorder à cette vie-là la même valeur que Dieu lui confère. Car Dieu accorde beaucoup de valeur à la vie qu’il nous donne et, cette vie, il nous la donne par le Messie ou Oint, c’est-à-dire par l’homme qu’il a consacré ou oint de son Esprit, celui qu’il appelle, dans un sens particulier, son Fils. C’est pourquoi, dans les saints écrits, Pierre, un des premiers disciples du Messie, parlant de la vie que cet Oint nous apporte déclare : «Ce n’est pas par des choses périssables, argent ou or, que vous avez été rachetés de la vaine manière de vivre héritée de vos pères, mais par le sang précieux, comme d’un agneau sans défaut et sans tache, celui du Christ [Oint en grec], prédestiné avant la fondation du monde et manifesté à la fin des temps à cause de vous.» (1 Pierre 1.18-20). Cette vie très précieuse, parfaite, du Messie nous donne accès à la Vie. Le Messie rétablit la filiation entre nous et notre Créateur, c’est pourquoi il mérite vraiment le nom de Fils de Dieu. Sortant directement de YAHVEH et le représentant en tous points, il possède par essence la vie même de Dieu. Son existence même nous protège, d’ores et déjà, sans que nous ayons fait quoi que ce soit pour le mériter.

Pour les Hébreux, en Égypte, il s’agissait d’être protégés du châtiment divin. Le fait d’être enfants d’Abraham en effet ne les mettait pas à l’abri de la mort qui menace tout être humain déchu. La seule chose qui compte devant Dieu et devant son gouvernement, c’est la vie parfaite, pure et sans tache du Messie, ce que Pierre appelle son sang précieux. Quand le Messie s’est laissé mettre à mort, ses disciples ont été plongés dans un désarroi total, car ils se croyaient privés de lui pour toujours. Mais lorsqu’il est ressuscité des morts, ils ont compris que sa vie parfaite, même en tant qu’être humain, ne pouvait être effacée devant Dieu. Le Créateur avait rejoint ses créatures. Ils ont compris que l’agneau de la pâque représentait le Messie Jésus : «Christ notre pâque a été immolé» dira l’apôtre Paul (1 Corinthiens 5.7). Déjà Jean-Baptiste, lui-même oint de l’Esprit de Dieu, avait compris que l’Oint Jésus serait l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde (Jean 1.29), celui grâce auquel la mort et le mal qui nous affligent seraient un jour définitivement anéantis, miracle que seul la divinité peut produire.

Ainsi, l’agneau de la pâque hébraïque représentait à l’avance le Messie dans sa dimension de sacrifice. Sa mort ne pouvait donc être un accident malheureux ni même un assassinat. Par sa mort, cet agneau-là fait couler sur les portes de nos maisons, sur le bois affligeant de nos vies, une vie protectrice qui, non seulement nous préserve de la destruction définitive qui menace tout pécheur, mais aussi et surtout nous ouvre l’esprit au salut de Dieu, fait de pureté, d’absence de défaut ou de tache. Il déverse ainsi sur nous la spiritualité de Dieu lui-même, ouvrant ainsi la voie à notre réintégration physique future aux autres univers restés libres de tout mal.

 

Le rituel pascal hébraïque projette dans notre esprit des images lumineuses.

Le sang aspergé sur les portes des maisons des Hébreux en Égypte nous parle de la façon dont les qualités spirituelles du Messie sauveur sont attribuées à ceux qui lui font confiance. Placés d’emblée sous la protection de son sang, les croyants n’ont aucun mérite à faire valoir, sinon le sacrifice de celui qui est passé par la mort pour la leur éviter. La vie parfaite du Messie, appliquée sur eux, est leur seul sujet de gloire, leur seul honneur. Mais que cet honneur est grand, puisqu’il nous rattache à la vie même du Fils de Dieu, donc à la vie même de Dieu, seule source de vie dans l’univers, faisant à nouveau de nous de dignes fils et filles du Créateur, soit une nouvelle création ! Messie et Créateur ne font qu’un.

Une branche d’hysope (plante aromatique de la famille des labiées, qui comprend aussi les menthes) trempée dans le sang de l’agneau servait à en asperger les montants des portes des maisons (Exode 12.22). Dans le rituel hébraïque, l’aspersion est associée à la purification. David lui-même, dans son psaume de repentir implore YAHVEH en disant : «Purifie-moi avec l’hysope* et je serai sans tache» (Psaume 51.9) Et Jean, parlant de Dieu, affirme que le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché (1 Jean 1.7).

*A noter que le terme ‘ezob employé dans le texte original est probablement d’origine étrangère, non hébraïque. Cela peut indiquer que la pureté ne peut venir du peuple lui-même, fut-il hébreu, ni du cœur humain, mais d’une source extérieure, extrahumaine, divine.

L’agneau pascal devait être préparé sans qu’aucun de ses os ne soit rompu (Exode 12.46) car cet agneau devait représenter un être parfait qui devait donner tout le meilleur de lui-même. L’évangile de Jean précise que le corps de Jésus sur la croix a été préservé de toute fracture (Jean 19.36). C’est dans son esprit que Jésus devait être brisé par la souffrance causée à Dieu par nos perversités et nos égarements. C’est dans notre esprit, et non dans notre corps, temple du Saint-Esprit, que notre mal doit être brisé pour céder la place à la paix avec Dieu apportée par le Messie. Aucune ascèse, aucune mortification n’a le pouvoir de nous faire accéder à plus de pureté d’esprit. En revanche le bon fonctionnement de notre esprit dépend largement du bon fonctionnement de notre corps. Satan sait que s’il parvient à nous pousser à négliger notre corps ou à en abuser, nos facultés mentales seront plus fragiles et plus faciles à altérer.

La chair de l’agneau devait être mangée, intégralement : on ne devait pas laisser de reste (Exode 12.8-10). De même la vie du Messie doit être reçue dans notre esprit et notre cœur dans son intégralité. On ne peut prendre ce qui intéresse notre spiritualité personnelle et laisser le reste. L’esprit du Messie doit pénétrer et soumettre tout notre esprit. C’est dans ce sens, spirituel, que Jésus a enseigné à ses disciples lors de sa dernière pâque avec eux de manger sa chair et de boire son sang, et non dans le sens d’un sacrement. Déjà, pendant le reste de sa vie publique, il faisait tous ses efforts, souvent en vain, pour faire admettre cette réalité vitale aux religieux de son époque : «Amen, amen, disait-il, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas de vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.» (Jean 6.53-54) Nous devons donc nous imprégner de ce que Jésus a dit et fait dans sa vie humaine. Alors nous serons sous son influence spirituelle directe et sa vie parfaite se développera en nous. Nous nous transformerons à son image et nous reproduirons ses divines qualités. Cette collaboration quotidienne entre notre esprit et l’Esprit divin du Messie peut seule nous ouvrir les portes de la Vie.

Les herbes amères qui accompagnaient le repas de départ des Hébreux (Exode 12.8) devaient rappeler aux générations futures l’amertume de la servitude égyptienne. De fait, plus tard, les Hébreux, fatigués de leur errance dans le désert, ont été tentés plusieurs fois de retourner sous le joug du pharaon. Mais l’austérité du désert est préférable à la jouissance éphémère du péché qui nous asservit. La vie avec Dieu manque peut être de prestige, elle n’en est que plus paisible et plus fructueuse sous l’angle de la justice, de la bonté et de la vérité. Se nourrir de la vie de l’Agneau de Dieu c’est parfois avoir un goût amer dans la bouche : mais cette amertume est libre de tout ressentiment envers Dieu. Elle produit donc un fruit paisible de justice, car elle nous rappelle, discrètement mais efficacement, les souffrances que nos fautes ont causées au Fils de Dieu. Ne regrettons pas l’Égypte et ses plaisirs vides de sens. Souvenons-nous plutôt de nos erreurs afin de leur donner un sens et d’éviter de les répéter, grâce à la vie de l’Agneau qui nous a rendu capables de nous en libérer et de les dépasser. Voilà l’utilité de ces «herbes amères».

Les pains sans levain qui devaient compléter le repas pascal représentaient la rupture complète avec le mal que le sacrifice de l’Agneau devait apporter aux hommes qui l’accepteraient. Dans la culture hébraïque en effet, le levain et la fermentation représentaient le mal ou l’impureté. C’est pourquoi le levain était banni des maisons pour la pâque et même toute boisson fermentée pendant la très solennelle fête des expiations. Gardez-vous du levain des Pharisiens, disait Jésus à ses disciples pour les mettre en garde contre la religiosité factice, privée de l’Esprit divin et donc impuissante face au mal. Un peu de levain fait lever toute la pâte, rappellera Paul, pour prévenir contre le pouvoir corrupteur de la moindre indulgence envers nos inclinations au mal ou envers nos bas instincts. Paul, formé aux pieds des meilleurs rabbins de l’époque, écrit, après sa conversion au messie Jésus : «Purifiez–vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain. Car le Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non pas avec du vieux levain, ni du levain de méchanceté et de perversité, mais avec des pains sans levain : dans la pureté et dans la vérité.» (1 Corinthiens 5.7-8, Paul ici s’adresse à une communauté de croyants particulièrement en danger de céder à l’apparente facilité du mal).

 

Pour accéder à la liberté, les fils de Jacob et de Joseph devaient manifester leur foi dans la grande délivrance qui se préparait. Pour cela, non seulement ils devaient arborer le sang de l’agneau pascal sur les portes de leurs maisons égyptiennes mais ils devaient aussi se séparer des Égyptiens, eux et leurs enfants, en se cantonnant, cette nuit-là dans leurs demeures : «YAHVEH traversera l’Egypte pour la frapper et il verra le sang sur le linteau et les deux montants. Alors YAHVEH passera devant la porte et ne laissera pas le Destructeur entrer dans vos maisons pour frapper.» (Exode 12.23). Aucun Hébreu n’a dû se hasarder à passer la nuit dehors ce jour-là. Ce n’était pas le moment de faire la fête, ni même de se lancer dans de grandes célébrations religieuses. Noé lui est resté coupé du monde sept jours, enfermé dans l’arche, avant la catastrophe qui a anéanti le monde d’autrefois et les dinosaures.

L’apôtre Paul citant le prophète Ésaïe nous exhorte : «Sortez donc d’entre ces gens-là, et mettez-vous à l’écart, dit le Seigneur ; ne touchez à rien d’impur. Et moi je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout–puissant.» (2 Corinthiens 6.17-18) Dans l’Apocalypse de Jean, quand le quatrième ange appelle les fidèles de YAHVEH à «sortir de Babylone», il se réfère à cette magnifique prophétie d’Ésaïe 48.20 : «Sortez de Babylone ! Fuyez de chez les Chaldéens ! D’une voix retentissante annoncez-le, faites-le entendre, ébruitez-le jusqu’à l’extrémité de la terre. Dites : YAHVEH a racheté son serviteur Jacob !» Sortir de Babylone, c’est entrer dans le salut de Dieu et le proclamer haut et fort, par la parole et par l’exemple, quoiqu’il nous en coûte.

En agissant en accord avec les paroles du Créateur, les Hébreux manifestaient une foi qui donnait du poids à Ses paroles. Nous devons faire de même. Car seul Dieu, par son Messie, peut nous faire échapper à la destruction engendrée par notre mal et nos fautes : en lui obéissant nous lui donnons l’autorisation, en face de tout l’univers, de nous sauver du malheur qui doit résulter des civilisations humaines. La vraie foi est celle qui obéit à Dieu, prenant ses paroles au sérieux. Dans Romains 1.5, l’apôtre Paul parle d’ailleurs de cette obéissance qui provient de la foi, l’obéissance qui résulte de la confiance en Dieu et en ses promesses.

 

Le sang exposé sur les portes des maisons des Hébreux les a protégés de la destruction qui devait résulter de la manifestation de la justice et de la droiture divines. De même, dans les temps de la fin dont a parlé le prophète Daniel, les fidèles du Créateur auront besoin d’une protection spéciale :

«Ce sera un temps d’angoisse tel qu’il n’en est pas advenu depuis qu’il existe une nation jusqu’à ce temps là. En ce temps là, ton peuple en réchappera, quiconque se trouvera inscrit dans le Livre.» (Daniel 12.1) Le livre de vie est mentionné au moins huit fois dans la Bible. Mais l’apôtre Jean précise qu’il s’agit du livre de vie de l’agneau immolé dès la fondation du monde (Apocalypse 13.8, nouvelle version Segond révisée Colombe*). Pas de Dieu Créateur, pas de vie. Pas d’Agneau immolé, pas de vie !

* Une des très rares versions françaises à respecter l’ordre des mots du texte original pour ce verset. Les autres versions inversent complètement la construction, pourtant claire, de la phrase grecque pour traduire, avec un parti pris théologique peu compatible avec la pensée hébraïque biblique : «tous ceux dont le nom n’est pas écrit depuis la fondation du monde dans le livre de vie de l’agneau immolé». Même si cette théologie de la prédestination part d’une bonne intention et d’ailleurs n’est pas entièrement fausse, elle masque ici l’éternité et la divinité de la Parole, qui deviendra plus tard chair afin d’être immolée. Jean, étant juif, reconnaît ici en Jésus l’incarnation de la Torah, donc de YAHVEH lui-même.

Moïse annonce aux Hébreux qu’il y aura «un grand cri dans tout le pays d’Egypte, tel qu’il n’y en eut jamais et qu’il n’y en aura jamais plus.» (Exode 11.6) Et, de même, Jésus, en harmonie avec le prophète Daniel annonce qu’il y aura aux temps de la fin «une grande détresse, telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à maintenant et qu’il n’y en aura jamais plus.» Matthieu 24.21

 

La protection spéciale que YAHVEH accorde à ses fidèles pendant le temps de détresse est représentée dans l’Apocalypse de Jean par l’image du sceau de Dieu. Cette marque du caractère divin, reproduit dans l’esprit des fidèles, les préservera des prémices de la réprobation divine qui s’abattront sur la terre. «Gardez-vous de nuire à la terre, à la mer ou aux arbres, avant que nous ayons marqué du sceau le front des serviteurs de notre Dieu», demande l’ange qui tient le sceau de Dieu aux quatre vents qui ont reçu le pouvoir de nuire à la terre et à la mer, c’est-à-dire à ses habitants (Apocalypse 7.1-3). Or, précise l’Apocalypse, ce sceau divin sera apposé sur les fidèles parce qu’ils auront purifié («lavé» en langage hébraïque imagé) leurs consciences grâce au sang de l’Agneau (Apocalypse 7.14).

Les Hébreux devaient trouver refuge dans leur maisons, protégées par le sang de l’Agneau. Noé a trouvé refuge dans l’arche (sorte de grand coffre organisé en étages) que Dieu lui a demandé de construire. Quand les Hébreux ont quitté l’Egypte, Dieu leur a demandé de construire un sanctuaire au fond duquel se trouvait également une arche (même mot hébreu tebah), un coffret qui contenait : les tables de la loi, une preuve de l’autorité divine qui les avait conduits (le bâton d’Aaron) et une preuve de la bonté divine (un récipient contenant de la manne). C’était une représentation imagée du temple céleste, mentionné aussi dans les Psaumes.

Dans le temple céleste, YAHVEH traite les affaires de la Terre en face de l’assemblée générale de l’univers. Aujourd’hui les croyants doivent trouver force et refuge dans ce sanctuaire céleste, où Dieu défend la validité de ses lois, suite à la révolte de Lucifer, tout en tentant de sauver de la mort les humains, transgresseurs de cette loi, grâce à la vie de l’Agneau immolé.

«Elle est là [dans le temple céleste], la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus.» (Apocalypse 14.12, notre traduction). Quand Jean dit : elle est là ou c’est ici, il nous indique le temple de Dieu et l’arche du témoignage, dont il nous a déjà parlé précédemment (11.19). Garder les yeux fixés sur Jésus, comme nous y invite l’auteur de l’épitre aux Hébreux, c’est faire confiance au travail inouï que YAHVEH accomplit pour nous dans le temple céleste, en la personne de son Messie. Son sang, sa vie, nous protège de la mort éternelle qui frappera finalement l’humanité rebelle. Si nous le laissons transformer nos pensées et notre vie nous pouvons affirmer avec Paul : «Maintenant que nous sommes justifiés par son sang, à plus forte raison serons-nous sauvés par lui de la colère.» (Romains 5.19)

Comment collaborer avec le Messie-Dieu, le seul vrai prêtre, qui intercède pour l’humanité dans le temple céleste en face de l’assemblée générale de l’univers ? Que tout ce que nous pensons, disons ou faisons soit pour donner plus de poids à Dieu, et d’abord pour révéler l’intérêt intense qu’il porte aux êtres humains déchus. L’amour de Dieu, manifesté par des êtres humains est le plus grand besoin de l’humanité, écrivait Ellen White poussée par le Saint-Esprit (Puissance de la Grâce, p. 188, Les Paraboles de Jésus, p. 367). Notre corps ne sera pas le temple du Saint-Esprit sans notre collaboration active. Par conséquent, respectons-le et entretenons-le au mieux de nos possibilités et évitons soigneusement tout ce qui pourrait en altérer le fonctionnement, altérant également par effet induit notre esprit : tabac, alcool, excès, y compris dans le travail. Et veillons avec une grande attention sur la qualité de tout ce qui nourrit notre esprit : images, sons, idées. L’effort critique de réflexion et d’analyse en vaut la peine, déjà pour notre santé psychique présente. Et le couronnement de nos efforts, dans la vie éternelle, sera un bonheur sans limite et des facultés qui ne cesseront de se développer (voir les révélations qu’en a reçu Ellen White dans La Tragédie des siècles, p. 699 et  736). (egwwritings.org, site multilingue)

Les Hébreux sont la seule collectivité de l’histoire des civilisations à nous révéler nos origines : la parole du Créateur. La sortie de l’Égypte est un événement clé de leur histoire qui va jusqu’à déterminer leur calendrier : «Ce mois sera pour vous le premier des mois, c’est lui que vous mettrez au commencement de l’année.» (Exode 12.2). La vie ne peut s’organiser en effet que sur la base de la libération et de la protection engendrées par la parole du Créateur. Car cette parole est génératrice d’actes. C’est pourquoi le récit de l’Exode s’intitule en hébreu shemot*, les noms, l’ascendance et la descendance, l’engendrement, LA TRANSMISSION DE LA VIE, originaire du Créateur et Sauveur. Dépassant la simple histoire sainte, le récit de la pessah devient alors un symbole de la délivrance du mal et de la mort, délivrance que YAHVEH veut apporter à l’humanité, à tout être humain qui la reçoit comme telle. Puissiez-vous être de ceux et de celles-là !

* Shemot deuxième mot du texte hébreu est en effet le premier mot porteur de sens du texte ; celui qui le précède, eleh (voici) étant un simple accessoire grammatical, une sorte de «préfixe».

 

Note sur la terminologie hébraïque de la mort

Dans Nombres 35.30, la nephesh peut être assassinée ou condamnée à mort (voir le texte hébreu). De même, dans Deutéronome 19.11, l'âme peut être assassinée. Dans ces deux passages, dans le texte original, le mot «âme», nephesh (נֶפֶשׁ), , est placé juste à côté du mot «mort», muth (מוּת) et ses dérivés. Dans Juges 16.30, Samson s’écrie, dans une tournure typiquement hébraïque : «Que mon âme meure avec les philistins», c’est-à-dire que JE meure avec les philistins. Dans 1 Samuel 20.3, le mot David prend l’âme vivante (חַי) de Jonathan à témoin pour prêter serment, ce qu’il ne pourrait faire si son ami était décédé, donc si son âme était morte (מוּת). Dans Psaume 78.50, nous voyons l’âme échapper de peu à la mort. Ainsi de nombreux textes de la Bible attestent que l'âme est indissociable de la personne.

La Bible ne dit pas explicitement ce qu’il advient de la personne après la mort, en dehors du livre du souvenir tenu par Dieu lui-même, mentionné par exemple par le prophète Malachie (3.16). Le contact avec les «âmes» des défunts est en tous cas interdit et passible de la peine de mort. Le contact même avec le cadavre est l’objet de nombreuses lois de puretés rituelles, pour bien marquer l’impossibilité qu’il y a à communiquer réellement avec les morts : voir Lévitique 5.2 et Lévitique 11.8 pour les cadavres d’animaux ; Lévitique 21.11, Nombres 5.2 et Nombres 9.7 pour les défunts.

Dans Lévitique 24.17, celui qui tue une «créature humaine» (en hébreu «une âme d'Adam», nephesh adam) est mis à mort (muth) et dans Nombres 19.11-13, cette même «âme d'Adam», nephesh adam, est explicitement utilisée comme synonyme pour désigner un cadavre, en hébreu une âme d'Adam dans la mort (בְּמֵת בְּנֶפֶשׁ הָאָדָם, verset 13).

Nephesh désigne donc un être humain dans sa globalité, qu’il soit vivant ou mort.

A noter que l’hébreu possède aussi un mot spécifique, nabelah, pour parler du cadavre lui-même, sans préoccupation particulière pour la personne ou l’animal concerné. Voir Lévitique 5.2 ou nephesh désigne le vivant et nabelah le cadavre et comparez avec Lévitique 22.4nephesh est employé pour désigner la personne qui a touché un cadavre (en hébreu : טְמֵא-נֶפֶשׁ, une âme impure).

Il existe aussi chalal (חָלָל), qui désigne le cadavre d’une personne tuée avec violence, à la guerre (Nombres 19.16). Voir aussi Deutéronome 21.3 et 6 et comparez avec 21.23 ou nabelah est employé.

Enfin gaviyah, venant de gevah, le dos, par extension le corps, désigne aussi parfois un cadavre, par exemple celui du lion tué par Samson (Juges 14.8 où le mot mappeleth, ce qui est tombé, soit dépouille ou carcasse, est également employé). Dans 1 Samuel 31.10-12, gaviyah désigne encore le cadavre du roi Shaoul.

Richesse de la pensée analogique hébraïque !

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