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Daniel 2.1 — La deuxième année de son règne[1], Nabuchodonosor fit des rêves. Il fut troublé, et le sommeil le quitta.
Daniel avait fini ses trois années de formation supérieure. Alors Yahveh lui fournit une occasion d’aider les Babyloniens, qui ignoraient la vérité sur Dieu et sur sa bonté. Dans le projet divin, les Hébreux devaient devenir des missionnaires, des porteurs de bonne nouvelle dont les lumières dissiperaient l’obscurantisme de leur époque. Mais ils avaient repoussé ou négligé leur Seigneur. Pourtant Yahveh allait maintenant contourner magistralement leur incrédulité.
Daniel 2.2-4 — Le roi fit appeler les magiciens, les astrologues, les sorciers et les Chaldéens, pour faire connaître au roi ses rêves. Ils vinrent et se tinrent devant le roi (Colombe). 3Le roi leur dit : J’ai fait un rêve, et je suis troublé, parce que je voudrais comprendre ce rêve. 4Les chaldéens répondirent au roi, en langue araméenne : O roi, puisses-tu vivre toujours ! Dis-nous le rêve, à nous, tes serviteurs, et nous en donnerons l’interprétation[2].
Nabuchodonosor était fier de son empire et de sa somptueuse capitale, Babylone. Son vœu était de les faire durer toujours. Cependant, comme tous les êtres humains, il savait que la mort l’attendait, à plus ou moins brève échéance. Que deviendrait son royaume alors ?
De part sa culture, il ignorait presque tout du véritable Souverain de l’univers. Il ne le connaissait que par l’intermédiaire des Judéens, les fidèles infidèles du Tout-Puissant. Or il avait été capable de les vaincre et de les déporter : personne ne pouvait donc lui reprocher de se considérer comme supérieur à leur Dieu.
Les descendants d’Israël s’estimaient supérieurs aux autres nations ; à leurs yeux, le salut de Yahveh leur était réservé. Pauvre Nabuchodonosor ! Prisonnier de sa culture mésopotamienne, il n’avait aucune chance d’amender sa mauvaise conduite, n’ayant pas accès à de meilleures informations. Mais Yahveh, lui, voyait l’honnêteté de son cœur.
Bien éduqué selon la sagesse de son temps, le monarque ignorait tout cependant de la sagesse céleste. Aussi fut-il profondément impressionné par ce rêve, au point d’en oublier les détails. Pourtant Dieu restait à l’œuvre : il préparait un moyen de rabattre l’orgueil des sages babyloniens. Ceux-ci affirmaient connaître la véritable science, mais, grâce à Daniel, leurs prétentions allaient être confrontées à la réalité. Soyons attentifs à la méthode divine employée ici.
La sagesse des Babyloniens n’était qu’une illusion. Certains sages prétendaient communiquer avec les défunts. D’autres affirmaient lire l’avenir dans le mouvement des astres. Cependant, dès que le roi leur soumettait un problème, ils lui posaient moult questions, adroitement tournées, afin de deviner le fond de sa pensée. Ils n’avaient plus ensuite qu’à inventer un réponse de leur cru, dans l’espoir de le satisfaire. Ils utilisèrent alors la même méthode.
Daniel 2.5-13 — Le roi répondit aux Chaldéens : Voici ce que j’ai décidé (ou : « La chose m’a échappé ») : si vous ne me faites pas connaître le rêve et son interprétation, vous serez mis en pièces, et vos maisons seront réduites en un tas d’immondices. 6Mais si vous me dites le rêve et son interprétation, vous recevrez de moi des dons, des présents et de grands honneurs. Aussi dites-moi le rêve et son interprétation. 7Ils répondirent pour la seconde fois : O roi, dis-nous le rêve, à nous, tes serviteurs, et nous en donnerons l’interprétation ! 8Le roi reprit : Je sais, en vérité, que vous voulez gagner du temps, parce que vous voyez ce que j’ai décidé. 9Si donc vous ne me faites pas connaître le rêve, il y aura une même sentence pour vous tous ; vous êtes prêts à me dire des paroles mensongères et erronées, en attendant que les temps changent. Aussi dites-moi le rêve, et je saurai que vous êtes capables de m’en donner l’interprétation. 10Les chaldéens répondirent au roi : Il n’est personne sur terre qui puisse faire ce que demande le roi. C’est pourquoi aucun roi, si grand et puissant soit-il, n’a exigé pareille chose d’aucun mage, envoûteur ou chaldéen. 11Ce que le roi demande est difficile, il n’y a personne d’autre qui puisse le dire au roi, sinon les dieux, dont la demeure n’est pas parmi les êtres charnels. 12Là-dessus le roi entra dans une violente colère. Il ordonna de faire disparaître tous les sages de Babylone. 13La sentence fut publiée ; les sages allaient être mis à mort, et l’on vint chercher Daniel et ses compagnons pour les mettre à mort.
Enfin, Nabuchodonosor sort de sa torpeur ! Il prend conscience de la supercherie. Il le sent : quelque être surnaturel essaye de lui communiquer un message important. Préoccupé par ce rêve, il ne trouve plus le repos depuis plusieurs jours. A présent il s’emporte contre ses conseillers. Ces « sages » n’ont-ils pas prétendu communiquer avec « les dieux, dont la demeure n’est pas parmi les êtres charnels » ? Or, voilà qu’ils avouent l’ignorance ordinaire commune à tous les humains ! Puisque le songe est d’origine surnaturelle, l’explication doit l’être également.
Ici, la sagesse de ce monde et la sagesse d’origine divine entrent en conflit. D’un côté, les sages les plus éminents de Babylone, instruits dans toutes les branches de la connaissance de leur époque. De l’autre, Daniel, un jeune sans prestige, originaire d’un peuple servile. Mais Daniel a été éduqué dans la connaissance du vrai Dieu.
Nous ne pouvons approuver la colère et la cruauté de Nabuchodonosor à l’égard de ses « sages ». Rappelons cependant qu’il s’agit d’un monarque absolu, furieux d’avoir été abusé par son entourage. Ses mobiles sont honnêtes.
Ce tableau des mœurs de l’époque est confirmé par l’histoire. Des auteurs tels qu’Hérodote (484-420 av. J.-C.) nous décrivent la barbarie des souverains du Moyen-Orient, des Assyriens et des Perses en particulier. L’écartèlement, supplice auquel Daniel fait allusion ici, est représenté sur des bas-reliefs assyriens ; il est même inclus dans les législations babyloniennes et assyriennes.
Pour les penseurs païens de l’époque, Dieu ne pouvait demeurer « parmi les êtres charnels ». La fin du verset 11 se lit d’ailleurs mot à mot : « dont la demeure avec la chair n’existe pas ». Au contraire, selon la Bible, cette demeure existe et est l’ouvrage divin[3]. Le Fils de Dieu « s’est vidé de lui-même en se faisant vraiment esclave » et « tout en lui montrait qu’il était bien un homme »[4]. « Dieu, en envoyant son propre Fils dans une condition semblable à la chair du péché, en rapport avec le péché, a condamné le péché dans la chair[5]. » « En effet, comme nous, il a été tenté en toutes choses, mais lui n’a pas péché[6]. » Toute sa vie, il a renoncé à l’autosatisfaction, afin d’accomplir les volontés de Celui qui l’avait envoyé, jusqu’à Gethsémané, jusqu’à la croix[7].
Les sages babyloniens, au contraire, ne croyaient pas possible un contact entre la divinité et « la chair ». Dans leur optique, le Fils de Dieu n’aurait pas pu revêtir notre humanité déchue, réceptive au mal. Il aurait dû être coupé génétiquement des hommes par quelque immaculée conception. Ses tentations ne seraient donc pas comparables aux nôtres et il ne pourrait pas nous sauver de nos péchés. Il devrait se contenter de nous sauver dans nos péchés.
Ces deux façons de définir les relations entre l’humanité et la divinité se côtoieront jusqu’à la fin du monde[8].
Daniel 2.14-18 — Alors Daniel parla d’une manière avisée et sensée à Ariok, chef des gardes du roi, qui était sorti pour mettre à mort les sages de Babylone. 15Il dit à Ariok, commandant du roi : Pourquoi la sentence du roi est-elle si sévère ? Ariok exposa la chose à Daniel. 16Alors Daniel se rendit auprès du roi et le pria de lui accorder un délai pour donner au roi l’interprétation. 17Puis Daniel rentra chez lui et fit connaître l’affaire à Hanania, Micaël et Azaria, ses compagnons, 18pour implorer la compassion du Dieu du ciel au sujet de ce mystère, afin qu’on ne fasse pas disparaître Daniel et ses compagnons avec le reste des sages de Babylone.
Ne l’oublions pas, à la fin de ses trois années d’études supérieures, Daniel avait reçu toutes les félicitations du jury ; il avait été reconnu, à l’unanimité, « dix fois supérieur » aux autres candidats. Pourtant, il sollicite humblement les conseils divins et ne s’en cache pas à ses amis, auxquels il demande de prier avec lui et pour lui. La véritable éducation ne rend personne orgueilleux.
Apparemment le roi n’avait pas jugé bon de convoquer les Hébreux avec les autres sages de Babylone. S’il l’avait fait, les prétentions de ces hommes n’auraient pu être démasquées. Daniel a pu alors se rappeler cette promesse tirée d’un Psaume de David : « Les secrets du Seigneur sont pour ceux qui le craignent, pour leur faire connaître son alliance. » (Psaume 25.14) Il a pu aussi se souvenir du proverbe de Salomon : « Ne crains ni la frayeur soudaine, ni la tourmente des méchants, quand elle arrive ; car le Seigneur sera ton assurance, il préservera tes pieds de tout piège. » (Proverbes 3.25-26) Daniel, dans ce moment critique, choisit de croire les bonnes nouvelles, c’est-à-dire les promesses de Yahveh. C’est pourquoi il fait partie des héros bibliques qui ont plu à Dieu parce qu’ils ont pris ses paroles au sérieux (voir Hébreux 11.6, 32-33).
Daniel 2.19-23 — Alors le mystère fut révélé à Daniel dans une vision, pendant la nuit. Alors Daniel bénit le Dieu du ciel. 20Daniel dit : Béni soit le nom de Dieu, depuis toujours et pour toujours ! 21A lui sont la sagesse et la force. C’est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse les rois et qui établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la connaissance à ceux qui ont de l’intelligence. 22C’est lui qui révèle ce qui est profond et caché, qui connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure avec lui. 23Dieu de mes pères, je te célèbre et je te loue pour la sagesse et la force que tu m’as données, car tu m’as fait connaître ce que nous t’avons demandé, et tu nous as fait connaître l’affaire du roi !
L’assurance de Daniel est impressionnante. Convaincu que Yahveh lui a révélé le songe du roi, il remercie avec enthousiasme son Dieu pour cette révélation, avant tout entretien avec le monarque. Il ne se présentera pas devant le souverain avec timidité, lui demandant si la vision qu’il a reçue correspond bien à son rêve. Sa confiance en Dieu lui autorise toutes les audaces. Nous aussi, lorsque nous parlons au Tout-Puissant, remercions-le pour ce qu’il a accompli en notre faveur par pure bonté.
Daniel, d’autre part, voit dans cette révélation une réponse aux prières de ses amis, autant qu’à la sienne. Il ne s’en attribue pas tout le mérite. Aujourd’hui de même, un croyant authentique accordera toujours aux autres le crédit auquel ils ont droit.
Remarquons avec quelle emphase Daniel attribue au Dieu créateur seul la source de toute sagesse. Dans cette affaire, Daniel n’a rien utilisé ici de ses connaissances en magie ou en astrologie. Ces croyances, parfois populaires, font parties en effet des « pseudo-sciences », mentionnées par l’apôtre Paul (1 Timothée 6.20). Elles reflètent à la fois l’ignorance des gens de l’Antiquité et celle de nos contemporains. Le livre de Daniel est encore d’actualité !
Daniel 2.24-25 — Là-dessus, Daniel entra chez Aryok, que le roi avait chargé de faire périr les sages de Babylone ; il alla et lui parla ainsi : « Ne fais pas périr les sages de Babylone ! Introduis-moi en présence du roi, et j’exposerai l’interprétation au roi. » 25Alors Aryok, en hâte, introduisit Daniel en présence du roi et lui parla ainsi : « J’ai trouvé un homme, parmi les déportés de Juda, qui fera connaître l’interprétation au roi. »
Daniel demande au roi d’avoir pitié des piètres sages babyloniens. Quelle grandeur d’âme ! C’est au contact de Dieu qu’il a appris à faire preuve de miséricorde envers ceux qui ne le méritent pas. Daniel espère sans doute qu’il se trouvera parmi eux quelques hommes qui écouteront avec intérêt l’explication du rêve et apprendront ainsi quel salut Yahveh peut leur offrir. Grâce à Daniel, un collaborateur du Créateur, les mages de Babylone ont la vie sauve. Déjà à l’époque des patriarches, Dieu travaillait de cette façon : Lot échappa à la destruction de Sodome, grâce à l’intercession de son oncle Abraham (voir Genèse 18.26-32). Aujourd’hui encore, Dieu épargne beaucoup de gens à cause de la présence de quelques « justes » parmi eux.
Daniel 2.26-30 — Le roi demanda à Daniel, qu’on nommait Belteshatsar : Es-tu capable de me faire connaître le rêve que j’ai vu et son interprétation ? 27Daniel répondit, devant le roi : Le mystère que le roi demande, ce ne sont pas les sages, les envoûteurs, les mages et les devins qui sont capables de le dire au roi ; 28mais il y a dans le ciel un Dieu qui révèle les mystères, et qui a fait connaître au roi Nabuchodonosor ce qui arrivera dans la suite des temps[9]. Voici ton rêve, les visions que tu as eues sur ton lit. 29Sur ton lit, ô roi, il t’est venu des pensées concernant ce qui arrivera dans la suite ; et le révélateur des mystères t’a fait connaître ce qui arrivera. 30Si ce mystère m’a été révélé, ce n’est pas qu’il y ait en moi une sagesse supérieure à celle de tous les vivants, mais c’est afin que l’interprétation soit donnée au roi, et que tu connaisses les pensées de ton cœur.
« Il t’est venu des pensées » : le souverain de Babylone se préoccupe de l’avenir. Dieu lui répond par un songe et lui révèle « ce qui doit arriver à la fin des jours » (2.28, Jérusalem). Il ne s’agit pas d’histoire ancienne seulement, mais ce rêve concerne aussi notre époque. Cette vision est plus d’actualité encore que les magazines en vogue.
Daniel se présente comme un simple serviteur de Yahveh : il ne s’attribue aucun mérite dans l’explication du songe, mais il en donne tout le crédit à Dieu. Que le roi aussi apprenne à croire au vrai Dieu, voilà ce qui le motive. Dès le début de ses déclarations, il s’efface pour attirer l’attention de son auditoire, probablement nombreux, sur le Dieu du ciel. Enfin, Yahveh a trouvé à Babylone un jeune sur lequel il peut compter !
Puis Daniel décrit le rêve et en donne l’explication. Le roi l’écoute captivé, anxieux mais plein d’espoir.
Daniel 2.31-35 — Toi donc, ô roi, tu regardais et voici une grande statue. Cette statue était très grande, et sa splendeur extraordinaire. Elle se dressait devant toi, et son aspect était terrifiant. 32Cette statue avait la tête d’or fin, la poitrine et les bras d’argent, le ventre et les cuisses de bronze, 33les jambes de fer, les pieds en partie de fer et en partie de céramique. 34Tu regardais, lorsqu’une pierre se détacha sans l’intermédiaire d’aucune main ; elle frappa la statue sur ses pieds de fer et de céramique, et elle les pulvérisa. 35Alors furent pulvérisés ensemble le fer, la céramique, le bronze, l’argent et l’or ; ils devinrent comme la bale sortant des aires en été : le vent les emporta et on n’en trouva plus aucune trace. Quant à la pierre qui avait frappé la statue, elle devint une grande montagne et remplit toute la terre.
Pour Nabuchodonosor, habitué aux représentations picturales du surnaturel, cette statue est de bon augure. Aussi est-il profondément choqué quand l’idole est détruite et dispersée à tous vents. « Si l’histoire doit finir ainsi, alors de quelle valeur est le culte des images ? » se dit-il sans doute. Et si les pieds de cette statue symbolique ne sont qu’une vulgaire poterie, c’est le fondement même des civilisations avec toutes leurs richesses qui se réduit à de la poussière, bonne à être balayée.
On peut donc imaginer avec quelle fascination l’intelligent monarque écoute à présent le jeune homme rapporter en détail le rêve oublié. On l’imagine s’exclamer : « C’est cela ! C’est exactement cela que j’ai rêvé. Je m’en souviens maintenant. Vite ! explique-le moi ! »
Daniel 2.36-38 — Tel est le songe, et nous allons en dire l’interprétation en présence du roi. 37Toi, ô roi, roi des rois, toi à qui le Dieu du ciel a donné la royauté, la puissance, la force et la gloire, 38toi dans la main de qui il a remis les hommes, les bêtes sauvages et les oiseaux du ciel, en quelque lieu qu’ils habitent, et qu’il a établi maître sur eux tous : c’est toi qui es la tête d’or.
A l’ouïe de ces dernières paroles, le souverain est saisi d’une fierté royale, car il comprend que son empire sera le plus glorieux de tous. Cependant Daniel a eu soin de lui préciser d’abord l’origine de sa puissance et la responsabilité qui en découle. Les richesses, l’autorité et l’honorabilité dont il jouit ne résultent pas de sa valeur militaire. Ce sont des présents que le Souverain de l’univers lui a confiés pour le bien de ses sujets. Pour la première fois de sa vie, le roi de Babylone perçoit l’existence d’un Sauveur, chargé du bien ultime de l’humanité. Il commence à saisir quel est son rôle : devenir l’administrateur de cet auguste personnage et travailler au bonheur des autres. Son esprit s’éclaire et s’ouvre à de nobles pensées.
Premier Empire
Les origines de la civilisation mésopotamienne sont très anciennes. Babylone aurait été fondée par Nimrod, suite à l’épisode de la tour de Babel. Ce dernier se serait révolté contre l’intervention divine pour empêcher la création d’une société concentrationnaire et uniforme (Genèse 10.8-10). A l’époque de Nabuchodonosor, Babylone brille de tout son éclat : c’est une superpuissance économique et militaire. C’est aussi, grâce aux constructions de Nabuchodonosor, la plus grande métropole connue jusqu’alors.
Il fallait parcourir près de 16 km pour faire le tour de Babylone. Aucune autre ville l’Antiquité n’était comparable à cette merveille, entourée d’épaisses murailles. L’Euphrate la traversait, mais de colossales grilles de bronze gardaient l’accès à la cité par voie fluviale. Des esclaves maintenaient ses jardins et ses bâtiments en parfait état. Deux palais se dressaient sur les rives de l’Euphrate et un tunnel, creusé sous le fleuve, permettait de passer de l’un à l’autre. Les exploits architecturaux de Nabuchodonosor ont sûrement inspiré Saddam Hussein, grand bâtisseur des palaces de l’Iraq moderne. Les Iraqiens ont une histoire, inscrite dans leur mémoire collective, d’où le dynamisme entreprenant dont il savent faire preuve. « Je serai pour toujours, perpétuellement dominatrice », prétend l’orgueilleuse cité, « c’est moi qui compte, et le reste n’est que néant ». « Non, je ne resterai jamais veuve, j’ignorerai la perte de mes enfants. » (Ésaïe 47.7-8) La tête d’or de la statue représentait parfaitement l’empire babylonien de l’époque, le plus riche que le monde avait connu jusqu’alors. Mais qu’allait-il devenir ?
Daniel 2.39 — Après toi, continue Daniel, s’élèvera un autre royaume, inférieur à toi ; puis un autre royaume, un troisième, celui de bronze, qui dominera sur toute la terre.
Après un règne de 43 ans, Nabuchodonosor céda la place à d’autres souverains, qui amenèrent l’Empire à sa décadence. Le dernier roi présent à Babylone au moment de la prise de la ville par les Mèdes et les Perses fut le fameux Belshatsar, alors co-régent[10]. Les armées ennemies réussirent à entrer par le fleuve, à la faveur d’une baisse du niveau des eaux. Daniel vivait encore à cette époque, bien que très âgé. Près de deux siècles avant la chute de Babylone, le prophète Ésaïe (740-700 av. J.-C.) avait clairement annoncé le drame. Il avait identifié par avance le deuxième Empire qui prendrait le contrôle de la région : les Mèdes et les Perses. Il avait même précisé, luxe de détails, le nom de celui qui humilierait l’orgueilleuse Babylone : Cyrus (Ésaïe 44.28 ; 45.1-3)[11].
A présent, la fin de Babylone est proche. Cyrus et son armée la cernent, déterminés à la prendre. Cependant, à l’intérieur des murs, c’est la fête pour tous, soldats et civils, un peu comme à Noël aujourd’hui. Les réserves de vivres sont estimées suffisantes pour de longues années et les jardins, bien arrosés, peuvent produire autant. Aucune armée d’alors n’est capable de démolir des murs d’une telle épaisseur, ni de forcer les énormes grilles de bronze qui empêchent l’accès par le fleuve. Mais Yahveh, par ses prophètes a annoncé que Babylone va être détruite, et sa parole va s’accomplir à la lettre, par des moyens inimaginables pour les défenseurs de la ville. Cyrus est un brillant stratège. Bien informé, il connaît la date à laquelle les Babyloniens s’adonneront aux festivités et à la boisson. C’est ce moment qu’il choisit pour renverser leur Empire.
Il fait creuser un canal pour détourner le fleuve vers une cuvette, loin de la ville. Tandis que le niveau de l’eau baisse, lentement mais sûrement, les soldats se glissent sous les épaisses grilles de bronze, marchant au fond du lit de l’Euphrate, afin de pénétrer par surprise dans la cité au milieu de la nuit. Or les gardes, en état d’ivresse, n’ont pas bien veillé sur les portes qui donnent accès à la ville depuis le fleuve. Les soldats de Cyrus les trouvent donc ouvertes, exactement comme Yahveh l’avait annoncé ! (Ésaïe 45.1) L’épée à la main, les soldats médo-perses ont beau jeu de s’abattre sur leurs victimes engourdies par l’alcool. La nuit même, le roi Belshatsar est tué, sur son trône, avec les principaux dirigeants du royaume. Le second Empire, représenté par la poitrine et les bras d’argent de la statue, l’Empire médo-perse, prend les commandes du monde civilisé d’alors.
Second Empire
L’argent est moins précieux que l’or ; de même les Mèdes et les Perses ne furent pas aussi riches que les Babyloniens, même si Cyrus venait de soumettre le fameux roi Crésus (560-546 av. J.-C.). En revanche, Cyrus, ce premier conquérant de Babylone, assujettit toute la région comprise entre la mer Égée et les frontières de l’Inde.
La domination médo-persane commence vers 538 av. J.-C. Mais déjà des semences destructives germent au sein de l’Empire. Leur orgueil, leur cruauté et leur penchant pour la boisson viendront à bout de leur propre gouvernement. Dans la Bible, on trouve des indications de cette décadence morale dans le livre d’Esther. C’est une petite nation occidentale, courageuse et conduite par un jeune homme, qui va les renverser. En dépît de leur richesse et de leur immense armée, les Perses sont vaincus par une poignée de Grecs conduits par Alexandre le Grand en 331 av. J.-C.
La victoire fut telle qu’il fallut un mois aux soldats d’Alexandre pour rassembler le butin laissé par les Mèdes après la bataille. Le troisième Empire était né. L’histoire suivait son cours : de la poitrine et des bras d’argent, on était passé au ventre et aux cuisses de bronze. Hormis le livre de Daniel, aucun autre écrit ne dépeint l’histoire des grandes puissances de façon aussi claire et concise.
Troisième Empire
Fulgurante, la carrière d’Alexandre n’en est pas moins brève. Il avait conquis le monde, mais il ne pouvait se gouverner lui-même. Pour employer les termes du Nouveau Testament, on pourrait dire qu’Alexandre s’est adonné à ses péchés « sous l’empire de ce monde, le prince de l’autorité de l’air, cet esprit qui est maintenant à l’œuvre chez les rebelles ». (Éphésiens 2.2) Cette triste condition serait celle de tous les hommes s’il n’y avait un Sauveur. En effet, Paul continue en disant : « Nous tous aussi, nous étions de leur nombre et nous nous conduisions autrefois selon les désirs de notre chair, nous faisions les volontés de notre chair et de nos pensées, et nous étions par nature voués à la colère, comme les autres. Mais Dieu est riche de compassion et, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts du fait de nos fautes, il nous a rendus vivants avec le Christ. » (Éphésiens 2.3-5) Alexandre est un exemple parfait de l’homme qui jouit de toutes les richesses et de tous les plaisirs que le monde peut procurer, mais qui choisit de rester l’esclave de ses passions.
« Mieux vaut un homme patient qu’un guerrier ; mieux vaut celui qui se domine que celui qui prend une ville », constatait le roi Salomon (Proverbes 16.32). Alexandre le Grand était son propre ennemi ; la passion fut pour lui une faiblesse. Parfois, au cours d’une orgie de boisson, il tuait l’un de ses amis. Un jour, il poussa vingt de ses soldats à boire jusqu’à en mourir. L’Histoire rapporte qu’il tomba malade suite à une orgie et mourut le 13 juin de l’année 323, à l’âge de 32 ans seulement. Il anéantit ainsi lui-même le fruit de ses efforts. Un quatrième superpuissance, la plus fameuse de tous les temps, allait lui succéder.
Daniel 2.40 — Il y aura un quatrième royaume, solide comme du fer ; de même que le fer pulvérise et casse tout, il pulvérisera et brisera tout, comme le fer brise tout.
Vers 168 av. J.-C., les Grecs, divisés depuis la mort d’Alexandre, furent assujettis par une autre nation occidentale : les Romains (à la bataille de Pydna). Du ventre et des cuisses de bronze, le pouvoir était passé aux jambes de fer.
Quatrième Empire
A chaque changement d’époque, le métal correspondant de la statue perd de la valeur, mais il gagne en résistance et en dureté. De même, Satan, « le prince de ce monde » selon Jésus, gagne de l’influence sur les hommes au fil des civilisations. Chaque nouvel Empire lui permet d’expérimenter de nouveaux procédés pour asservir les êtres humains.
La puissance de l’Empire romain surpassa celle de tous ses prédécesseurs. L’historien anglais Edward Gibbon n’accordait guère de crédit à la Bible. Pourtant il confirme les propos de Daniel quand il écrit :
« La République romaine, qui perdait parfois la bataille mais jamais la guerre, s’étendit rapidement entre l’Euphrate, le Danube, le Rhin et l’Océan. Les statues d’or, d’argent et de bronze, qui avaient pu représenter les nations et leur souverains, furent renversées l’une après l’autre par la monarchie de fer romaine[12]. »
Rome contrôla une portion du monde supérieure à toute puissance antérieure. Elle conquit des parties de l’Afrique, de l’Asie, de l’Asie mineure et de l’Europe.
Daniel 2.41-42 — Et comme tu as vu les pieds et les orteils en partie d’argile de potier et en partie de fer, ce royaume sera divisé ; mais il y aura en lui quelque chose de la force du fer, parce que tu as vu le fer mêlé à l’argile. 42Et comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie d’argile, ce royaume sera en partie solide et en partie fragile.
La plus solide des superpuissances ne pouvait perdurer. Vers 476 ap. J.-C., elle fut divisée, comme l’indiquent les dix orteils de la statue, constitués d’un alliage improbable entre le fer et la céramique. Plusieurs nations qui naquirent de cet effondrement subsistent aujourd’hui : la France, l’Angleterre, l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie. Pour plus de détails sur ce sujet, voir le chapitre sept.
Daniel 2.43 — Tu as vu le fer mêlé à la céramique : c’est au moyen de la semence humaine qu’ils seront mêlés, et ils n’adhéreront pas l’un à l’autre, de même que le fer ne se mêle pas à la céramique.
Rome devait être la dernière puissance a étendre son hégémonie sur le monde. Depuis lors, plusieurs tentatives d’unifier les parties de l’ancien Empire romain ont vu le jour. Prenant modèle sur Alexandre le Grand, des hommes ont tenté de conquérir le monde. Mais leurs efforts n’ont pas abouti. Ces réunifications se sont révélées fragiles, démontrant ainsi la véracité du message de Daniel et son origine divine.
« L’union du fer et de la terre cuite n’est pas solide. De même, dans ce royaume divisé, des rois s’uniront par des mariages, mais ces unions ne seront pas solides. » (Daniel 2.43, Parole de Vie) En Europe, tous les efforts possibles ont été accomplis pour faire mentir cette prophétie. Des empires ont surgi de temps à autre. Ils possédaient une partie de la force de la Rome antique, mais l’argile était toujours là. Les plus forts n’ont jamais pu assujettir les plus faibles de façon permanente : en voici quelques exemples.
Au Moyen-Age, Charlemagne tenta de faire renaître l’Empire défunt. Il fut même couronné empereur, par le pape, à Rome, le jour de Noël. C’était en l’an 800. Mais son royaume se désintégra bientôt. A la Renaissance, à l’époque de Martin Luther, Charles Quint fit maintes alliances dans ce but. Mais les musulmans, frappant aux portes de Vienne, le détournèrent sans cesse de son objectif. A l’époque baroque, aux jours de la prospérité française, l’orgueilleux Louis XIV essaya d’unifier l’Europe, sans y parvenir. Là où d’autres avaient échoué, Napoléon réussit presque. Il fit trembler toute l’Europe et même l’Angleterre. Cependant, on raconte que sur son lit de mort il s’exclama : « O Dieu ! tu as été trop fort pour moi. » Ces quelques mots des Saintes Ecritures, « ils ne tiendront pas ensemble » (Daniel 2.43, Jérusalem), furent pour lui un ennemi plus redoutable que l’Angleterre.
La reine Victoria (1819-1901) pour sa part eut recours aux « alliances humaines » : par des mariages, elle unit ses enfants et petits-enfants à diverses familles royales européennes. Charles Quint déjà avait fait de même. Elle espérait ainsi faire de l’Europe une grande famille heureuse, qui ne songerait plus à se battre. Mais son plan engendra une mauvaise surprise : la Première Guerre mondiale, en 1914. Là encore, un empire s’effondra, en Allemagne cette fois, celui de Guillaume II, qui abdiqua en 1918.
On créa alors la Société des Nations, en 1920 lors du traité de Versailles. Cet organisme devait rassembler les Nations européennes en une société pacifique. La déception fut cuisante : la Seconde Guerre mondiale éclata peu après. Hitler et ses troupes semèrent la destruction dans toutes les parties de l’Europe. Pendant un temps, il menaça l’Angleterre, toujours indépendante. Beaucoup sentirent leur courage faiblir et les lecteurs de la Bible se demandèrent si la prophétie n’allait pas faillir. Mais les Anglais refusèrent de se laisser intimider et, plus tard, les armées allemandes furent vaincues, mais à quel prix ! La prophétie, elle, demeurait inattaquable.
Aujourd’hui, le monde se tourne vers les Nations Unies, son dernier espoir, ou bien vers les États-Unis, cette superpuissance comparable à l’Empire romain. Sous la menace terroriste ou nucléaire, les principaux dirigeants du monde redoutent une guerre qui balayerait toute civilisation. Ils désirent donc vivement s’unir, au niveau mondial cette fois. Mais les paroles prophétiques de Daniel gardent tout leur poids : « Ils ne tiendront pas ensemble, pas plus que le fer ne tient à l’argile. » (Daniel 2.43, Semeur)
L’unité de l’Europe est sans cesse remise en question par les divergences de ceux qui la préparent. Les pays d’Afrique, du Moyen-Orient ou d’Extrême-Orient se heurtent également au problème de l’impossible unité. Même les nations musulmanes, qui prétendent fraterniser, sont en désaccord ou en conflit entre elles. Le ghanéen Kwame Nkrumah (1909-1972) rêvait des « États-Unis d’Afrique », mais cela ne s’est jamais réalisé, au contraire.
Quelques personnes ont cru que la Russie soviétique réussirait là où Hitler avait échoué. Mais le communisme n’a pas fait l’unanimité, au contraire. Le pape et le président américain Ronald Reagan ont uni leurs efforts et anéanti cet espoir. La Parole divine, elle, ne peut être anéantie par personne. Comme un roc, elle émerge des assauts furieux des océans humains. Les paroles de Yahveh résistent aux hommes et aux guerres depuis deux mille ans, au moins. Toutes les puissances et les intelligences de cette planète doivent capituler : elles ne pourront jamais prouver la fausseté des déclarations divines.
« Ils ne s’attacheront pas l’un à l’autre, de même que le fer ne se mêle pas à l’argile. » L’esprit de Dieu a parlé au cœur de Nabuchodonosor au moyen de cette simple image. Cette impossible union entre le fer et la terre cuite ne se limite pas au domaine politique ou militaire. Elle correspond aussi à une réalité religieuse et, d’abord, elle décourage l’union contre-nature entre la religion et l’État. Au Moyen-Age, les papes voulurent attacher les rois occidentaux à l’Église romaine. L’obscurantisme et d’horribles persécutions en résultèrent, sans compter les invasions sarrazines. Pendant plusieurs siècles, la société européenne ne put progresser.
Dieu est l’Auteur de la liberté : il possède l’autorité nécessaire pour en définir les limites. Il ne soutient aucune tentative humaine pour unir la religion et le pouvoir, ni dans la chrétienté apostate ni au sein de l’islam[13]. Alors que l’histoire des civilisations touche à sa fin, Dieu veut que chaque être humain ait la possibilité de décider, en toute conscience, s’il se ralliera ou non au Roi de l’univers pour être à son service.
Le prochain empire sera celui du Créateur
Tous les royaumes terrestres doivent prendre fin, « sans l’intermédiaire d’aucune main » (Daniel 2.34), c’est-à-dire sans intervention humaine. La seconde venue du Fils de Dieu inaugure le royaume indestructible de Dieu. Lui seul a le droit et la capacité de diriger le monde. A lui seul « appartient le juste jugement » (Ézéchiel 21.27, Darby).
En nous communiquant ce songe de Nabuchodonosor, le Chef suprême de l’Univers vise à nous détourner des vains espoirs engendrés par les associations humaines. Il espère que notre allégeance se fonde sur ses déclarations : elles seules sont totalement dignes de foi. Pour ceux qui reconnaissent son autorité, un futur empire se prépare qui garantira à tous la justice et le bonheur (voir Ésaïe 9.6-7).
Daniel 2.44-45 — Aux jours de ces rois, le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et ce royaume ne passera pas sous la domination d’un autre peuple ; il pulvérisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera toujours. 45Ainsi, tu as vu la pierre se détacher de la montagne sans l’action d’aucune main, et elle a pulvérisé le fer, le bronze, l’argile, l’argent et l’or. Un grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit arriver dans la suite. Le rêve est sûr, et son interprétation est digne de foi.
Ce royaume indestructible marquera la fin de la révolte contre le Créateur. Lorsque le Messie de Yahveh aura réussi à former un groupe de fidèles qui résisteront au mal aussi bien que lui lorsqu’il était sur Terre (Apocalypse 3.20), ce sera le signal : ce royaume s’établira. Toute l’histoire humaine converge vers ce jour dramatique où les vestiges de l’Empire romain seront avec le reste du monde remplacés par cette mystérieuse pierre qui se détache toute seule. Elle seule subsistera : elle représente le royaume du Créateur.
Quand et comment cela se passera-t-il ? Ce royaume éclatant n’a pas été établi à la première venue du Messie, il y a deux mille ans. Jésus a bien laissé entendre que ce règne se réaliserait plus tard (Matthieu 26.29 ; Jean 18.36 ; Actes 1.6). D’ailleurs l’être humain, dans sa nature actuelle, ne pourrait participer physiquement à cette vie-là (1 Corinthiens 15.50). Le règne de Dieu ne s’établira sur la terre qu’à la seconde venue de son Fils. Ce dernier, de par son alliance avec l’humanité, est en effet mandaté pour juger les vivants et les défunts (2 Timothée 4.1). Jésus apparaîtra alors avec tout l’éclat et la puissance de sa nature divine, accompagné de milliers d’êtres célestes à son service (Matthieu 25.31-34).
Cette pierre, d’origine divine, qui frappe la statue à la base doit donc représenter la seconde venue du Messie. Alors « viendra la fin, lorsque le Christ remettra la royauté à Dieu le Père, après avoir anéanti toute domination, toute autorité et toute puissance hostiles. Il faut, en effet, qu’il règne jusqu’à ce que Dieu ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Et le dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort. » (1 Corinthiens 15.24-26, Semeur)
Rappelez-vous les paroles du larron repentant, crucifié au côté du Fils de Dieu : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume. » Accepteriez-vous de faire la même prière ? C’est aujourd’hui que Dieu forme les sujets de son futur royaume. Il ne cesse par son Esprit d’appeler des hommes et des femmes de diverses origines à lui consacrer toute leur attention. Car il veut les convaincre, ne voulant pas régner sur eux autrement que par l’amour. Jésus est le seul roi de toute l’histoire des civilisations qui a vaincu sans le secours des armes, par la force de son amour. Des millions de personnes aujourd’hui seraient prêtes à mourir pour défendre son honneur.
Daniel 2.46-49 — Alors le roi Nébucadnetsar tomba sur sa face et se prosterna devant Daniel, et il ordonna qu’on lui présentât des offrandes et des parfums. 47Le roi parla à Daniel et dit : Certainement votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois, et il révèle les secrets, puisque tu as pu découvrir ce secret. 48Alors le roi éleva Daniel en dignité, et lui fit de riches présents ; et il l’établit gouverneur sur toute la province de Babylone et chef suprême de tous les sages de Babylone. 49Mais Daniel pria le roi de préposer Shadrac, Méshac et Abed-Négo à l’administration de la province. Et Daniel était à la porte du roi. (Ostervald)
Quel bonheur de constater la modestie persistante de Daniel après tant d’honneurs ! Enfant, il a dû apprendre de ses parents l’humilité et la maîtrise de soi. Puis il a approfondi ses connaissances au sujet du Roi de l’univers. Tout cela l’a préservé de la vanité alors qu’il accédait à des responsabilités plus élevées que celles de ses amis. Aujourd’hui encore, l’Esprit de Dieu agit dans le monde et forme des jeunes qui, comme Daniel, seront capables de rester humbles dans une position élevée. Voilà une pensée très réjouissante.
Sachez que le livre de Daniel est encore d’actualité : il exerce toujours une profonde influence sur les pensées de ses lecteurs et, ainsi, des vies se transforment, grâce à la Vie qui coule généreusement du cœur du Messie. C’est vraiment une excellente nouvelle !
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