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Daniel : une lumière à Babylone

1 Timothée : La triade divine au secours de l’humanité

29 Janvier 2020 , Rédigé par Misha Publié dans #Textes commentés

(Suite de l’article : Dieu manifesté en chair : la marque de la Famille divine)

Version mise à jour le 29/01/2020

« Sans contredit, le mystère de la piété est grand : Dieu a été manifesté en chair, justifié par l’Esprit, vu des anges, prêché aux nations, cru dans le monde, élevé dans la gloire. » 1 Timothée 3.16, version Segond 1979 (Nouvelle édition de Genève).

 

Cette déclaration stupéfiante va plus loin que le néo-aryanisme des Témoins de Jéhovah et que le néo-gnosticisme des spiritualités new age inspirées par le bouddhisme. Que nous apprend le contexte de cette déclaration ?

 

La première épître à Timothée associe de façon remarquable Dieu, en tant que Sauveur, et Jésus-Christ, en tant que Seigneur. Les qualificatifs « Seigneur » et « Sauveur » y apparaissent en effet comme équivalents et donc pouvant s’appliquer au Père ou au Fils, ou encore au Saint-Esprit comme dans 2 Corinthiens 3.17. La fonction de Sauveur, traditionnellement attribuée au Fils, notamment pendant l’incarnation, y est appliquée à « Dieu » plutôt qu’à Jésus-Christ. Inversion des rôles ? A moins que le mot « Dieu » soit un terme général pour désigner la Divinité, comme l’est « Elohim » dans l’AT [1]. Il faut garder à l’esprit que le mot « Dieu », dans le NT, ne désigne pas uniquement le Père, mais aussi le Fils et le Saint-Esprit. Mais voyons un peu comment cela transparaît dans le texte.

— Dans 1 Timothée 1.1-2, Dieu est « notre Sauveur » et Jésus « notre espérance » et « notre Seigneur ». Or, dans l’AT, l’Eternel (YOHEVAH) est le seul Sauveur et le seul Seigneur. Jésus serait-il de la même nature que YOHEVAH (l’Éternel) ? Il faut croire que oui.

— Dans 1 Timothée 1.11, il est question de « l’évangile de la gloire du Dieu bienheureux », ce qui associe de nouveau Dieu à la fonction de Sauveur et qui fait de l’évangile, donc de l’incarnation, « la gloire de Dieu ». Cette même gloire doit illuminer la terre (Apocalypse 18.1), lors de la prédication finale de « l’évangile éternel » annoncée par le texte d’Apocalypse 14.6 et suivants [2]. La gloire divine est associée à la shékinah, donc au temple, donc au sacrifice. La gloire de Dieu vient de l’Est, comme le Messie : voir Ézéchiel 43.1-2 et Michée 5.2 (texte hébreu). Comme le montre la prédicante laïque Lyndi Schwartz dans son très bel exposé intitulé : Agapé, tout le conseil de Dieu, la gloire de Dieu c’est son amour, à la fois humble et parfaitement juste. Jésus-Christ en est la parfaite incarnation.

— Dans 1 Timothée 1.12, Paul rend grâces à « Christ-Jésus notre Seigneur ». Jésus est donc appelé de nouveau « Seigneur », comme en 1.2. Rappelons cependant que « Seigneur », surtout pour parler d’un être céleste, évoque le terme hébreu Adonaï, le SEIGNEUR de l’AT ! De plus il est remarquable que c’est le seul cas du NT où l’on rend grâce nommément au Christ ; partout ailleurs on ne rend grâce qu’à Dieu (Colossiens 1.3) ou, au mieux, au nom de Christ (Éphésiens 5.20) ou par Christ (Romains 1.8 ; 7.25 ; Colossiens 3.17), ou en Christ (1 Thessaloniciens 5.18). Ce passage est donc singulièrement intéressant. Mais il y a plus.

— Dans 1 Timothée 1.12-17, Jésus-Christ est le sujet principal, omniprésent. Son nom revient 4 fois et le terme « Seigneur », deux fois, ce qui fait six fois en tout. Où est la septième fois ? Dans le verset 17 ! En effet, ce passage se conclut ainsi, inopinément pour nous : « Au roi des siècles, immortel, invisible, à Dieu, seul sage, soient honneur et gloire aux siècles des siècles ! Amen. » 1 Timothée 1.17. Qui est « ce roi des siècles », sinon celui dont on n’a pas cessé de parler depuis le verset 12 ? Jésus fait donc pleinement partie de la famille du « Dieu » « immortel, invisible ». Il est le Roi de gloire annoncé par le Psaume 24.

— Dans 1 Timothée 1.15, Jésus est présenté comme le Sauveur : pas seulement en tant que réalisateur ou exécutant de ce salut, mais en tant que concepteur : il est venu pour sauver, dans le dessein, dans le but de sauver. Or, selon le verset 1, « notre Sauveur » est « Dieu ».

— Dans 1 Timothée 2.3, Paul parle de Dieu « notre Sauveur », comme en 1.1. Cependant, deux versets plus loin, ce Sauveur, rebaptisé alors « médiateur », est Jésus-Christ et, ce qui est troublant, « Jésus-Christ homme » (2.5). Dieu manifesté en chair ! (3.16).

— Dans 1 Timothée 3, outre le fameux verset 16, on note que l’Eglise est « de Dieu » (3.5, 3.15). Cependant, dans le même contexte des fonctions ecclésiales, nous voyons que la foi est « en Jésus-Christ » (3.13). Or la foi ou fidélité (c’est le même terme en grec et en hébreu) est un attribut essentiel de la Divinité, dans toute la Bible.

Dans 1 Timothée 4, « Dieu » (comprenez la famille divine), est le Créateur (4.3-4) et le Sauveur de tous les hommes (4.10). Jésus-Christ est celui qui concrétise cette réalité (4.6), car c’est lui « la parole » qui a créé et qui sanctifie l’humanité (5.6). Il est la présence de la Divinité au sein même de l’humanité ! Cela donne le vertige, mais c’est réel : voir 2 Corinthiens 5.19.

Dans 1 Timothée 5, notre espérance est « en Dieu » (5.5), tandis que l’impiété nous « détache de Christ » (5.11). Autrement dit, notre espérance est en Christ, mais notre impiété peut nous détacher de Dieu !

— Observons néanmoins, dans 1 Timothée 5.21, comment Jésus-Christ est une personne à part entière de la famille divine et non une simple manifestation « spirituelle » d’un Dieu-individu comme dans l’hérésie gnostique : « Je t’en supplie devant Dieu, devant [le Seigneur] Jésus-Christ et devant les anges élus : suis ces instructions sans préjugé et ne fais rien par favoritisme. » (Segond 21) Le texte original dit littéralement : « Je proteste/témoigne devant Dieu ET devant [le] Seigneur [3] Jésus-Christ ET devant les anges élus… ».

En 1 Timothée 5.21, les trois dimensions du monde céleste sont convoquées :

— « Dieu », soit la Divinité en général et le Père, invisible, en particulier ;

— « Jésus-Christ », soit le représentant visible de la Divinité ;

— « les anges élus », soit l’assemblée délibérante du Ciel.

Tout ce que nous disons ou faisons sur Terre a une dimension cosmique, une répercussion sur le grand conflit qui agite l’univers, entre le Bien et le Mal, entre l’altruisme et l’égocentrisme, entre Dieu et les anges déchus !

 

— Dans 1 Timothée 6.1, il s’agit de ne pas calomnier ou blasphémer « le nom de Dieu et la doctrine ». Cependant, deux versets plus bas, il s’agit de s’attacher « aux paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et à la doctrine qui est selon la piété » (6.3). Le Nom, la doctrine, Dieu, le Seigneur et Jésus-Christ sont inséparables ! Il y a « un seul Dieu » (Romains 3.30), « un seul Seigneur, Jésus-Christ » (1 Corinthiens 8.6), « un seul Esprit » (1 Corinthiens 12.11-13), une seule doctrine, « un seul corps » (Romains 12.4-5), comme le résume magistralement l’apôtre Paul dans Éphésiens 4.4-6. L’unité n’empêche pas la diversité, ni dans la famille terrestre, ni la Famille céleste !

— Dans 1 Timothée 6.13-14, Paul recommande à Timothée « de garder le commandement sans tâche et sans reproche » (!) « devant Dieu » et « devant Jésus-Christ ». Les deux sont inséparables, décidément, d’où la tragédie de l’incarnation qui a modifié la famille divine pour l’éternité ! Il faut croire que Dieu aime l’humanité.

— Enfin, dans 1 Timothée 6.15, l’apparition future de « notre Seigneur Jésus-Christ » (6.14) est aussi, en soi, une « manifestation » ou une « révélation » « du bienheureux et seul souverain », « Roi des rois et Seigneur des seigneurs, qui habite une lumière inaccessible, qui seul possède l’immortalité », etc. Jésus est en effet ce Roi des rois et ce Seigneur des seigneurs, comme nous le répète Apocalypse 17.14 et 19.16.

En fait, dans le texte grec, ce n’est pas Jésus que le Rois des rois « manifestera » ou « révèlera » — plus littéralement fera voir (grec δεικνύω) — c’est son « apparition » ou sa « manifestation »  ou sa gloire, son éclat (grec ἐπιφάνεια [4]). La traduction Segond : « jusqu’à l’apparition de notre Seigneur Jésus-Christ, que manifestera en son temps le bienheureux et seul souverain… » est donc trompeuse, parce qu’en grec, le « que » est au féminin (ἣν) et donc ne se rapporte pas à Jésus (masculin) mais bien à son apparition (ἐπιφάνεια). Une traduction littérale pourrait donc être :

« l’éclat que montrera/exposera en Son temps le bienheureux et seul prince, le roi des régnants et le seigneur des seigneuries [5] », à savoir Jésus-Christ, LE Seigneur !

A son retour, Jésus-Christ nous montrera son éclat, sa pleine divinité, ce qu’il n’a pas fait quand il est venu sur Terre. La Famille divine nous montrera ainsi la pleine gloire de son membre le plus humble et le plus héroïque, le plus divin en somme dans son caractère !

 

Après cette longue revue du contexte de 1 Timothée 3.16, il est temps pour nous de nous pencher sur le contenu de ce verset et d’en tirer toutes les conséquences.

 

Lire la suite dans l’article : Dieu manifesté en chair : la prouesse héroïque de la Famille divine.

 

[2] Le terme « évangile éternel » est synonyme de « alliance éternelle ». Recherchez le terme « alliance éternelle » dans une concordance de la Bible (à trouver sur : Les meilleurs sites internet pour étudier la bible). Voir le bouleversant décodage que fait le philosophe et théologien adventiste Julius Brown dans ses conférences intitulées : Une percée dans le message des trois anges. Voir un extrait de cette conférence publique sur YouTube.

[3] Le mot « Seigneur » est manquant dans la plupart des versions. Il souligne la pleine divinité de Jésus-Christ et est donc absent de certains manuscrits. Pourtant il est bien présent dans les manuscrits majoritaires du NT, comme on peut le vérifier en consultant les notes de bas de page des éditions critiques du NT en grec.

[4] Le terme épiphanéïa (ἐπιφάνεια) signifie « apparence extérieure ; surface ; air du visage ; apparition, manifestation ; lever d'un astre ; au figuré : éclat, illustration, célébrité. » (Dictionnaire Alexandre).

[5] Ou « le roi des royaumes et le Seigneur des seigneuries ». Darby : « le roi de ceux qui règnent et le seigneur de ceux qui dominent ». Ce sont des participes présents qui sont employés ici (ὁ βασιλεὺς τῶν βασιλευόντων καὶ κύριος τῶν κυριευόντων) et non des substantifs comme en Apocalypse 17.14 (κύριος κυρίων καὶ βασιλεὺς βασιλέων).

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