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Daniel : une lumière à Babylone

1 Corinthiens 12.3 : Jésus, anathème ou Seigneur, ou quel est notre lien avec l’Esprit de Dieu

18 Mai 2018 , Rédigé par Misha + Daniel Publié dans #Textes commentés

Le texte :

C’est pourquoi je vous certifie que personne, en parlant par l’Esprit de Dieu, ne dit : « Anathème à Jésus ! », et que personne ne peut dire : « Jésus est le Seigneur ! », sinon par l’Esprit saint. 1 Corinthiens 12.3, NBS.

 

Le contexte :

Pour ce qui concerne les pratiques spirituelles, je ne veux pas, mes frères, que vous soyez dans l’ignorance. Vous savez comment, quand vous étiez des non-Juifs comme les autres, vous étiez entraînés et dévoyés vers les idoles muettes. —1 Corinthiens 12.1-2, NBS.

Quand on est encore englué dans la confusion du polythéisme, ou d’un humanisme d’adoration de soi-même ou de n’importe quelle forme de « néo-christianisme », on peut dire et faire tout et n’importe quoi. Nos opinions religieuses, agnostiques ou athées, nos pratiques, notre style de vie, peuvent varier sur une palette qui va du mysticisme ascète à la débauche orgiaque caractérisée, en passant par l’incrédulité lambda qui essaye simplement de se faire une place au soleil sans trop faire de vagues, sans trop savoir où cela finira. Voilà, entre autre, ce que Paul pourrait entendre par « non-juifs comme les autres ».

Au contraire, comme va nous l’indiquer le verset suivant, une fois que l’on a rencontré le VRAI Christ, le Messie juif, celui des évangiles, celui que Paul a croisé sur le chemin de Damas, il n’y a plus que deux options possibles, deux réactions par rapport à cet être unique, deux choix de vies possibles : être avec ou sans l’Esprit de Dieu, être en Lui ou pas en lui, donc être en Christ ou en dehors de Christ. En effet, en Christ, « la plénitude de la divinité » habite « corporellement » (σωματικῶς, Colossiens 2.9). Dès son baptême, le Saint-Esprit est descendu sur lui « sous une forme corporelle » (σωματικῷ, Luc 3.22), « comme une colombe ». Être en Christ c’est donc être baptisé dans l’Esprit de Dieu et réciproquement.

 

Le texte original :

διὸ γνωρίζω μν τι οδες ν πνεύματι θεο λαλν λέγει· νάθεμα ησος, κα οδες δύναται επεν· Κύριος ησος ε μ ν πνεύματι γίῳ. — 1 Corinthiens 12.3, SBL Greek New Testament, 2010.

 

Proposition de traduction littérale :

C’est pourquoi je vous fais savoir que personne, dans l’Esprit de Dieu, en parlant ne déclare : « anathème [est] Jésus », et personne n’a la capacité d’avoir dit : « Adonaï [est] Jésus », si [il n’est] pas dans l’Esprit Saint.

 

Analyse :

Dans les deux cas, la référence est le Saint-Esprit : soit vous êtes dans l’Esprit (ἐν πνεύματι) soit vous n’êtes pas avec Lui, vous êtes en dehors de Lui (μὴ ν πνεύματι).

— Si vous êtes dans l’Esprit de Dieu (ἐν πνεύματι θεοῦ), jamais vous ne direz que Jésus est anathème (nous verrons plus bas pourquoi).

— Si vous n’êtes pas dans l’Esprit Saint (μὴ ν πνεύματι γίῳ) vous ne serez pas capable de déclarer que Jésus est le Seigneur (nous verrons plus bas pourquoi et tout ce que cela implique).

« Si quelqu'un n'a pas l'Esprit de Christ, il ne lui appartient pas », tranchait Paul (Romains 8.9). Selon Paul et les autres apôtres de Jésus, « si quelqu'un est en Christ », il appartient à « une nouvelle création » (2 Corinthiens 5.17, Darby). Donc, soit vous vous reconnaissez en Christ, par la foi, et vous êtes alors baptisé dans l’Esprit de Dieu (ἐν πνεύματι θεο), soit vous refusez d’avoir été incorporé(e) en Christ il y a 2000 ans et vous préférez assurer votre salut seul, en totalité ou en partie, par votre propre sanctification par exemple. A vos risques et périls…

Dans l’Esprit ou pas dans l’Esprit, deux situations spirituelles et deux déclarations différentes :

— Celui qui est dans l’Esprit (ἐν πνεύματι) sera conduit à confesser que Jésus est Seigneur (κύριος). Il le fera peut-être après beaucoup d’égarement dans la propre justice, peut-être après avoir beaucoup renoncé à ce qu’il croyait savoir sur la divinité. Il le fera sûrement après être passé par un début de conversion authentique, sûrement après avoir eu le cœur bouleversé par l’amour incroyable de la divinité créatrice pour ses créatures humaines, amour qui seul peut nous persuader de renoncer au péché. « Celui qui est né de Dieu, ne pèche pas » (1 Jean 5.18) : c’est la vie chrétienne normale !

— Celui qui reste en dehors de l’Esprit (μὴ ν πνεύματι) rejettera, explicitement ou non, un aspect essentiel de la messianité de Jésus ou de ce que cela implique (nous allons le préciser). Il pourra donc être amené à rejeter purement et simplement Jésus comme le Sauveur du monde et même dire qu’il est anathème (ἀνάθεμα), ce qui est logique pour une personne d’origine juive de l’époque de Paul (et sans doute d’aujourd’hui aussi). Nous verrons plus loin pourquoi.

Deux situations spirituelles, en Dieu ou en dehors de Dieu, deux déclarations différentes et deux manières différentes de le déclarer, dans le texte grec :

— Celui qui est en Christ, donc dans l’Esprit de Dieu (ἐν πνεύματι θεοῦ), jamais en parlant ne dit (λαλῶν λέγει) que Jésus n’est qu’un anathème. Il n’affirme pas cela, il ne conseille pas cette voie, il n’enseigne pas cela, selon les différents sens du verbe λέγω. L’indicatif présent employé ici pour le verbe dire (λέγει) indique qu’être ainsi dans l’Esprit est la situation normale du chrétien au quotidien après sa conversion. Une nouvelle vie a débuté pour lui, une nouvelle parole se forme sur ses lèvres.

— Celui qui reste en dehors de Christ, donc qui n’est pas enveloppé de l’Esprit saint (μὴ ἐν πνεύματι ἁγίῳ) n’est pas capable (δύναται), de reconnaître, de dire ou d’avoir dit (εἰπεῖν) que Jésus est le Seigneur (κύριος) des univers. Or εἰπεῖν est l’inifitif aoriste second de ἔπω, dire, parler, verbe poétique qui prête ici son aoriste au verbe λέγω. Qu’il s’agisse de λέγω ou de πω, peu importe, l’emploi de l’infinitif aoriste pour exprimer le verbe dire, et non de l’indicatif présent comme précédemment, indique que cette incapacité à confesser Christ comme Seigneur n’est pas située dans le temps, dans une histoire individuelle. C’est la situation permanente de l’humanité placée sous la condamnation de la loi depuis la faute d’Adam et Ève en Éden. Que ce soit hier, aujourd’hui ou demain, peu importe, aucune personne (οὐδεὶς) qui n’a pas reçu l’Esprit saint n’est capable (δύναται) de se soumettre au Christ et de le reconnaître comme Seigneur (κύριος) des univers.

Paul décrit ici une situation cyclique, qui se répète de génération en génération. Seule une rencontre avec Christ et avec l’Esprit de Dieu, par la prédication de la Bonne nouvelle, peut rompre ce cycle infernal et inscrire le croyant dans une nouvelle histoire, en vertu de l’amour du Père (1 Jean 4.9-10). Rappelons que cette nouvelle histoire de l’humanité en Christ comporte :

— un commencement (l’incarnation du second Adam, nouveau « container » de l’humanité, Romains 5.14-17 ; 1 Corinthiens 15.47-49),

— une vie parfaitement exempte de tout péché (Jean 8.46 ; Hébreux 4.15)

— une fin expiatoire (« un seul est mort pour tous, donc tous sont morts », 2 Corinthiens 5.14)

— et une nouvelle vie (« vous êtes ressucités avec Christ », Colossiens 3.1).

Quand, sous l’influence de l’Esprit de Dieu, nous nous identifions de tout cœur à cette nouvelle histoire de l’humanité en Christ, notre dire (λέγω) devient enfin sensé et en accord avec la Parole et l’Esprit de Dieu : nous devenons capables d’avouer que Jésus est Seigneur.

Maintenant, pour comprendre pourquoi il en est ainsi, il nous faut étudier le sens biblique des deux mots clés de notre verset (1 Corinthiens 12.3), à savoir « Seigneur » (κύριος) et « anathème » (ἀνάθεμα), utilisés tous deux de façon semblable :

— Ἀνάθεμα ησοῦς : Anathème [est] Jésus

— Κύριος ησοῦς : Seigneur [est] Jésus

Ce sont là deux conclusions différentes et opposées que l’on peut tirer de l’observation de la vie du Christ. Prenons d’abord la seconde, la plus positive et la plus couramment formulée dans le Nouveau Testament, mais peut-être pas toujours la plus facile à accepter.

Jésus Seigneur (Κύριος Ἰησοῦς)

Pour les lecteurs des lettres de Paul et pour les auditeurs de la prédication apostolique, comme pour les juifs de l’époque de Jésus, le mot Seigneur est lourd de connotation. Le mot κύριος, seigneur, maître, traduit l’hébreu adonaï, terme qui remplaçait le nom propre de Dieu (YAHVEH, Jéhovah) dans la lecture de la Bible à haute voix à la synagogue. Ainsi chaque fois que l’on prononçait le mot Seigneur, κύριος, les juifs de l’époque pensait inévitablement à adonaï, donc au NOM qui désigne la divinité unique : יַהְוֶה. D’autant que ce fameux NOM est recensé pas moins de 6220 fois dans la Bible hébraïque, dont une grande partie dans les Psaumes. C’est dire si ce nom était probablement destiné à être prononcé et même chanté au départ, avant la déportation à Babylone.

On se souvient que des juifs ont voulu lapider Jésus pour avoir prononcé un simple « je suis » (Jean 8.58 ; voir aussi Jean 8.28 ; 14.20). A combien plus forte raison le titre de « Seigneur et maître » (Jean 13.13-14) qu’il s’attribue était évocateur de la divinité unique pour eux, et à juste titre ! Jésus s’attribue d’ailleurs ce titre de Seigneur (κύριος) dans des circonstances très diverses. Par exemple quand il demande : « Pourquoi m'appelez-vous Seigneur, Seigneur ! et ne faites-vous pas ce que je dis ?» (Luc 6.46) Effectivement seul le Dieu Créateur, l’Unique — même s’il est composé de trois personnes distinctes — a le droit et l’autorité légitime pour exiger qu’on lui obéisse. Aucun de ses représentants ou ambassadeurs humains ou même angéliques ne possède ce droit. Donc Jésus revendique bien ici de posséder la même autorité que celle de Dieu. Cette revendication en elle-même ne prouve pas qu’il est Dieu, bien sûr ; mais puisqu’il affirme et qu’il démontre, par sa vie et par ses actes, qu’il possède vraiment cette autorité, il est parfaitement cohérent qu’il fasse cette revendication. Notamment il manifeste son autorité divine en chassant, à lui seul, tous les marchands du temple de Jérusalem — SON temple — sans que personne n’ose s’interposer.

Sur terre, tout en portant notre nature déchue, Jésus était l’ambassadeur de Dieu auprès des hommes ; c’est seulement quand il est remonté au Ciel, dans une humanité glorifiée, entièrement nimbée dans sa divinité fondamentale et originelle, qu’il est devenu le représentant de l’humanité auprès de Dieu ! Bouleversant paradoxe de l’incarnation. Il devient clair alors que seul un être 100 % divin, comme l’est Jésus, pouvait réaliser une telle double prouesse. Cher ami Témoin de Jéhovah, « où es-tu ??» (Genèse 3.9)

Cependant Jésus lui-même reconnaît le caractère unique de Dieu. Dans Marc 12.29, il cite le Shema Yisrael (Ecoute Israël, Deutéronome 6.4) comme le « premier commandement » de la Torah : « le Seigneur notre Dieu est un seul Seigneur » (Marc 12.29, Darby). Alors que conclure ? Il faut croire que Jésus disait exactement et littéralement ce qu’il voulait dire quand il affirmait, au risque d’être lapidé : « Moi et le Père nous sommes un » Jean 10.30. Or, puisque la divinité est une et indivisible, le sacrifice d’une des trois personnes de cette famille unique en son genre a dû représenter un véritable déchirement, un vraie fracture au sein de la divinité, une perte réelle de Seigneurie. Tout cela, rien que pour nous !

Cependant, quand on prend la peine de comparer plus attentivement Marc 12.29 et Jean 10.30 la similitude entre les deux expressions fait aussi apparaître une petite différence :

Marc 12.29 : Κύριος εἷς ἐστιν : [le] Seigneur un est (citation du Shema Yisraël)

Jean 10.30 : ἐγὼ καὶ ὁ Πατὴρ ἕν ἐσμεν : moi et le Père un nous sommes.

Si, pour parler du Dieu créateur en général, de la famille divine, Jésus utilise l’adjectif numéral un au masculin (εἷς, Marc 12.29), pour parler de l’unité entre le Père et le Fils, il utilise ce même adjectif mais décliné au neutre (ἕν, Jean 10.30). Il s’agit là d’une unicité dans une unité de fonction, de dessein, de caractère, une unité d’association plus qu’une unité d’individu. Car le Père et le Fils sont bien deux personnes distinctes, à n’en pas douter. Chers Témoins de Jéhovah, c’est le seul point sur lequel vous avez raison !

Cette unité parfaite dans la diversité, entre le Père et le Fils, est conforme à la pensée hébraïque, associative plutôt que dissociative. D’ailleurs εἷς (un) est utilisé ici en lieu et place de l’hébreu ehad (אֶחָד), mot employé justement pour parler de l’unité et de l’unicité du Créateur dans le Shema Yisrael (Deutéronome 6.4). Il faut comprendre que YAHVEH, prononcé Adonaï, traduit en grec par κύριος, est le nom de famille de Dieu et non le prénom du Père seulement. Jéhovah est donc à la fois le NOM du Père, celui du Fils et celui du Saint-Esprit, un peu comme « être humain » ou « humanité » est le « nom de famille » de tout descendant d’Adam, qu’il soit femme ou homme. Ainsi chaque membre de la famille divine est unique (εἷς, אֶחָד), indissociable et irremplacable. Quand Jésus nous dit que Dieu nous a DONNÉ son Fils, c’est lourd de conséquence pour la famille divine.

Cependant, suivant le paradoxe propre à l’amour divin, Jésus est appelé Seigneur (Adonaï, Yahveh) parce qu’il a renoncé à la Seigneurie. Dans Philippiens 2, Paul le résume magnifiquement. Puisque Jésus a accepté de renoncer à son union parfaite avec la triade divine (Philippiens 2.6), puisque Jésus s’est dépouillé du nom de famille de « YAHVEH » (Jéhovah) pour prendre le nom infâmant de « fils Adam », d’être humain, de fils de l’homme, « Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom » (Philippiens 2.9). Or le nom qui est au dessus de tous les autres ne peut être que le nom de Jéhovah, le seul NOM qui mérite de figurer en tête (בְּרֵאשִׁית, Genèse 1.1), puisque c’est le Nom qui engendre tout autre nom, toute autre parole.

Ainsi, selon Paul, Jésus — après avoir subi avec nous la peine de nos péchés — a repris son nom de famille divin en remontant au Ciel. Il est maintenant d’autant plus divin qu’il a renoncé à sa divinité, car ainsi, il a manifesté le caractère d’amour inconditionnel et totalement altruiste du Créateur des univers. Chers Témoins de Jéhovah, il y a quelque chose que vous n’avez pas capté sur le caractère de Dieu !

Remonté au Ciel, sur le trône éternel, Jésus reste cependant un être humain, fait de chair et d’os (glorifiés), comme il en témoigne à ses disciples après sa résurrection (Luc 24.39). Ainsi, nous pouvons être sûrs que la famille divine et la famille humaine restent unies, « mariées » pour l’éternité ! Incroyable et merveilleuse nouvelle (qu’on ne peut apprécier si l’on reste Témoin de Jéhovah). Pour reconnaître une réalité aussi incroyable, divine, il faut avoir été touché par la Bonne nouvelle, il faut avoir été mis en contact avec l’Esprit de Dieu (ἐν πνεύματι θεοῦ). Personne ne peut affirmer que Jésus est le Seigneur, le Créateur, Jéhovah, sans le secours du Saint Esprit (μὴ ἐν πνεύματι γίῳ, comme le dit notre texte). La bonne nouvelle est que partout où l’évangile est prêché dans son intégralité et dans son intégrité, l’Esprit de Dieu est là. Il accompagne toujours la lecture ou la prédication de la Parole divine. Il nous suffit de lui dire « oui », de lui permettre de toucher notre cœur ! Il est vraiment facile d’être sauvé si l’évangile est annoncé intégralement et sans déformation.

Une fois qu’on a reçu favorablement la parole évangélique, que l’on a reçu l’Esprit du Christ, on lui appartient (cf. Romains 8.9) et on en témoigne. Dans 2 Corinthiens 4.5, Paul donne ce résumé très concis et pratique de l’enseignement et de la pratique chrétienne (judéo-messianique si vous préférez) : « Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes : c’est Jésus-Christ le Seigneur (Χριστὸν Ἰησοῦν Κύριον) que nous prêchons, et nous nous déclarons vos serviteurs à cause de Jésus. » (Segond 21). Tout est dit ici : ce que le christianisme n’est pas (nous ne nous prêchons pas nous-mêmes), ce qu’il est (Nous prêchons Jésus-Christ Seigneur) et ce qu’il engendre dans la pratique (nous sommes au service les uns des autres à cause de Jésus). Voilà un texte d’une concision et d’une précision admirables !

Jésus-Christ Seigneur (Χριστὸν Ἰησοῦν Κύριον), Jésus-Christ Adonaï, Dieu unit à l’humanité pour toujours, devient le seul thème de la prédication. Quand nous nous reconnaissons unis à un Messie divin qui s’est uni à toute l’humanité (2 Corinthiens 5.19), alors nous voyons les autres êtres humains sous un autre jour. Nous les voyons comme des enfants de Dieu, TOUS candidats à la vie éternelle. Alors l’amour de Dieu « nous presse » (2 Corinthiens 5.14) à nous mettre au service des autres, pour que le plus grand nombre possible soit sauvé : « Nous sommes vos serviteurs à cause de Jésus », dit Paul.

« Nous ne nous prêchons pas nous-mêmes », annonce Paul d’emblée. « Pas moi, mais Christ », tel était le mot d’ordre des premiers apôtres (Galates 2.20). C’est pourquoi ils étaient totalement au service des autres, parce qu’ils avaient renoncé à être eux-mêmes de petits « seigneurs », parce qu’il avaient été guéris de la maladie de Lucifer, celui qui veut tout le temps s’élever au dessus des autres et de Dieu (Ésaïe 14.13-14). C’est pourquoi leur prédication a été accompagnée de tant de puissance et d’efficacité. C’est pourquoi aussi l’annonce de l’évangile a suscité des réactions violentes : l’être humain étant naturellement égocentré, il peut réagir de façon très hostile à l’amour Agapé, qui condamne son égoïsme.

Qu’est-ce qui motivait chez les disciples de Jésus une telle abnégation, proprement surhumaine ? C’est encore Paul qui nous le révèle : « J’ai été crucifié avec Christ », écrit-il aux Galates (2.20). Les premiers chrétiens, à l’exemple de Pierre, se considéraient comme « morts au péché » (1 Pierre 2.24), grâce à ce que Christ avait accompli dans sa mort. Ils savaient qu’en Christ, ils avaient subi chacun personnellement la peine de leur péché. Par conséquent, étant morts au péché, ils étaient libérés de l’emprise du péché (Romains 6.7), tout en gardant une nature pécheresse. Vivre sans pécher, c’était et c’est toujours la vie chrétienne normale ! Les premiers chrétiens avaient compris que « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même » (2 Corinthiens 5.19) : ils savaient que Dieu, en Jésus-Christ, avait fait l’expérience de la mort qui échoit à toute l’humanité.

On comprend donc que c’est seulement en se laissant envelopper « dans l’Esprit Saint » (ἐν πνεύματι γίῳ), que l’on peut se reconnaître inclus en Christ il y a 2000 ans, avec toute l’humanité : inclus dans sa vie parfaite, inclus dans sa mort totale et inclus dans sa résurrection éternelle. Ainsi, dans l’Esprit, on peut admettre et s’approprier cette merveilleuse réalité : Jésus de Nazareth est le Seigneur, l’Adonaï, Jéhovah lui-même. Chers Témoins de Jéhovah, vous passez vraiment à côté de quelque chose, là.

 Jésus anathème (Ἀνάθεμα Ἰησοῦς)

L’anathème est l’autre versant de l’incarnation et de la croix. Avant de retrouver sa seigneurie, perdue dès l’incarnation, le Fils de Dieu a dû « devenir péché » (2 Corinthiens 5.21), il à dû « devenir malédiction pour nous » (Galates 3.13 ; cf. Ésaïe 44.22), autrement dit anathème. En effet la gloire de Dieu, ce qui justifie qu’il soit le Seigneur de l’univers, c’est sa capacité à pardonner. Puisqu’il est lent à la colère, « il met sa gloire à oublier les offenses » (Proverbes 19.11). Mais cela a un coût pour Dieu, cela lui porte un coup mortel, car il ne peut pardonner les péchés de l’humanité sans respecter les justes exigences de son gouvernement, qui impliquent la mort éternelle du coupable. Cela veut dire que pour pouvoir en toute légalité pardonner nos péchés, Dieu a dû devenir en la personne de son Fils notre substitut légal, notre garant reconnu, celui qui a le droit de subir notre châtiment en prenant légitimement notre place en se placant dans notre situation exacte, celle de pécheur condamné par la loi.

Dès le début de son incarnation, Jésus était porteur de notre nature déchue, c’est pourquoi Paul précise qu’il est né « sous la loi » (Galates 4.4). Le texte grec dit plus exactement qu’il est « devenu sous la loi, arrivé au fond de la loi » (γενόμενον ὑπὸ νόμον), suivant les sens de ὑπὸ + accusatif et la fonction de l’acusatif qui sert à désigner l’aboutissement d’une action. Or l’aboutissement du régime « sous la loi », pour l’humanité déchue que Jésus portait, c’est la condamnation à la mort éternelle, à l’oubli total de Dieu. Par conséquent, dans les lettres de Paul, l’expression « sous la loi » (ὑπὸ νόμον) signifie fondamentalement « sous la condamnation de la loi, condamné d’avance par la loi ».

Condamné par la loi, c’est là la situation « normale » de tous les êtres humains depuis la révolte et l’infidélité d’Adam et Eve. Or Jésus est devenu le second Adam après 4000 ans de péché : il était donc d’emblée bien positionné pour aller dans la direction de la malédiction et de l’anathème, s’il y consentait. Il avait en effet le choix, étant resté personnellement pur de tout péché. C’est finalement ce qu’il a choisi par amour pour nous et c’est ce qui lui est arrivé pendant la Passion, de Gethsémané à Golgotha, du jeudi soir au vendredi soir : 24 heures en enfer et, du jeudi soir au dimanche matin, trois jours et trois nuits dans les griffes de la mort, conformément au « signe de Jonas » (Matthieu 12.40).

Maintenant que signifie le mot « anathème » ? En grec classique, le mot ἀνάθεμα désigne une chose réservée, à laquelle on ne peut toucher, comme une offrande votive, qui après avoir été consacrée à un dieu, était suspendue au mur ou aux colonnes du temple ou dans quelque endroit bien visible. On remarque immédiatement que Jésus, sur la croix, s’est trouvé dans une situation analogue : suspendu pour Dieu et pour l’homme entre ciel et terre.

Dans la Bible, le mot anathème (ἀνάθεμα) a d’abord été utilisé dans la LXX pour parler d’un objet, d’un animal ou d’une personne dévouée par interdit, destiné(e) à Dieu, mis(e) de côté pour un sacrifice, pour la destruction ou la mort. Ἀνάθεμα traduit généralement le mot hébreu hérem (חֵרֶם) par exemple dans les passages suivants :

Levitique 27.28-29 : c’est la loi générale sur les « interdits » (herem, ἀνάθεμα) : que ce soit des objets, des animaux ou des personnes. Ils ne peuvent être ni vendus, ni rachetés. En ce qui concerne les personnes, « elles seront mises à mort » (27.29), pas de grâce pour elles ! De même le Christ, en tant qu’être humain, ne pouvait éviter la mort sans retour s’il s’identifiait à l’humanité. Il n’y a pas de grâce pour le péché, seulement pour le pécheur ; et encore, il lui faut un substitut.

Josué 6.17 : la ville de Jéricho est vouée par interdit (herem, ἀνάθεμα) avec tout ce qu’elle contient, à l’exception de la prostituée Rahab et de tous ceux de sa maison. Ce passage nous enseigne que le salut ne dépend nullement de notre niveau de sanctification mais de notre soumission à l’Esprit de Dieu et notre collaboration totale avec lui au moment où il nous appelle. A méditer.

Josué 7.12 : lorsque Akan transgresse l’interdit (herem, ἀνάθεμα) et prend en cachette du butin de Jéricho, sa désobéissance place tout son peuple sous l’interdit (לְחֵרֶם), et le peuple hébreu subit une sanglante défaite devant la ville d’Aï. Il doit alors ôter cet interdit du milieu de lui. Akan sera lapidé puis brûlé avec son butin et les Hébreux retrouveront le succès dans la conquête de Canaan. Pas de grâce pour l’interdit, mais un mort maudite, sans espoir de retour. C’est le sort prévu par la loi du Ciel pour le péché et pour le pécheur.

Deutéronome 7.26 : c’est la loi qui précise l’interdiction de détenir chez soi des choses interdites (herem, ἀνάθεμα), idoles ou butin non autorisé par Dieu.

Dans l’optique biblique une personne vouée à l’anathème (ἀνάθεμα) ou interdit (herem חֵרֶם) ne peut qu’être maudite définitivement par Dieu, comme le condamné qui était pendu au bois (Deutéronome 21.22-23). Or c’est exactement dans cette situation spirituelle puis physique redoutable que Jésus s’est trouvé à Gethsémané puis à Golgotha. Rien d’étonnant alors à ce que des juifs puissent le considérer comme anathème et que des juifs de son époque aient insisté pour qu’il soit crucifié (Matthieu 27.22 et par.), au lieu de le lapider comme le prévoyait la loi de Moïse en cas de blasphème (Lévitique 24.16).

Rien d’étonnant non plus qu’il se soit écrié dans son angoisse désespérée : « Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15.34 et par.) Il ne parle plus de son « Père », à cette heure tragique, mais il dit « mon Dieu », comme le dirait n’importe quel descendant d’Adam. A ce moment, plus encore qu’à Gethsémané, il est comme complètement coupé de la famille divine, étant devenu un avec la famille humaine, jusque dans l’anathème.

C’est donc en toute légalité que Dieu a arraché le genre humain à la mort éternelle. C’est dans le respect de sa parole immuable prononcée dès le jardin d’Eden : « le jour où tu en mangeras tu mourras » (Genèse 2.17). L’idôlatrie, l’adoration de soi, l’élévation de soi introduits dans la pensée humaine par le serpent luciférien du jardin d’Eden, constituent une négation du Créateur. Manger de ce fruit mensonger conduit forcément à la mort éternelle, puisque cela renie et repousse le Dieu d’amour pour toujours. Cette mort éternelle était le destin inévitable de l’humanité. Pour nous éviter d’en faire l’expérience irréversible, il fallait que Dieu lui-même, en la personne de son Représentant, passe par là. Il fallait qu’il porte toute notre humanité, donc notre anathème.

Alors, pour revenir à notre texte de 1 Corinthiens 12.3, pourquoi, dans l’Esprit de Dieu (ἐν πνεύματι θεοῦ), personne ne dira jamais que Jésus est anathème, alors qu’il l’est bel et bien devenu à Golgotha ? Parce que, soumis à l’Esprit de Dieu, soumis à la puissance de la Bonne nouvelle, on reconnaît que Jésus est celui qui porté NOTRE anathème, mais que lui est resté pur de tout péché. Il est devenu anathème pour nous, à un moment précis de son histoire terrestre, mais il n’est pas resté anathème. Il n’est pas resté dans le tombeau mais il est ressuscité, libre de tout péché à porter.

Jésus n’est pas resté dans la mort parce que lui-même, dans son être, ne possédait aucune malédiction, aucun anathème, étant pur de tout péché et même de tout désir de pécher, et cela de toute éternité. Mais, portant notre anathème, portant notre mort, il a vaincu notre anathème et notre mort en les subissant. Ainsi, cet anathème, cette malédiction et cette mort ne peuvent plus nous atteindre, si du moins nous nous identifions à lui ! Car puisque nous avons déjà subi notre condamnation en lui, nous sommes libéré de cette condamnation. Dieu ne peut pas nous condamner une deuxième fois, sauf si nous y tenons personnellement… Nous sommes libres de marcher « en nouveauté de vie » (Romains 6.4), sans pécher, sans céder au mal. Car quiconque est né de Dieu, né de l’Esprit (Jean 3.6-8), ne pèche plus (1 Jean 3.9 ; 5.18).

Cette bonne nouvelle est pour chaque homme, chaque femme et chaque enfant qui a vécu, qui vit et qui vivra sur cette planète. Cependant, en résistant aux appels de l’Esprit saint, on peut mépriser et rejeter ce cadeau si précieux de la vie retrouvée dans l’Esprit.

 

Application personnelle

La personne qui se reconnaît en Christ est baptisée journellement dans son Esprit. Le cœur et l’orgueil brisés par l’amour inconditionnel de Dieu, elle accepte volontiers d’avoir été associée à la famille divine dans l’humanité déchue portée par le Christ il y a 2000 ans. Dans l’histoire de Christ, cette personne voit l’histoire de l’humanité. Elle se voit en lui sur la croix. Par conséquent, en espérance, dans son cœur, elle a déjà adopté la nouvelle humanité glorifiée, libérée de la culpabilité et de la déchéance du péché. Elle se voit assise dans les lieux célestes en sa personne ressuscitée (Éphésiens 2.6). Par conséquent, concrètement, elle cesse de commettre des péchés et elle repousse les pensées pécheresses, sous l’impulsion du Saint-Esprit.

Pour cette personne, le Christ est la référence, il est tout (Colossiens 2.10). Elle reconnaît pleinement que Jésus, à Gethsémané et à Golgotha, a porté notre malédiction, est devenu malédiction pour nous (Galates 3.13). Elle reconnaît que Jésus est devenu notre anathème en quelque sorte, qu’il est devenu anathème à notre place et AVEC NOUS, dans notre situation, DANS notre place et non à notre place seulement, pour que Dieu reste juste et punisse le pécheur en la personne de son substitut légitime et légal.

Cette personne reconnaît par là que cet anathème, cette malédiction de l’Eden, est restée dans le tombeau. Elle vit sa vie présente « dans la foi au Fils de Dieu » (Galates 2.20 ; Hébreux 4.14), car elle sait qu’en réalité elle est déjà morte pour l’éternité avec Jésus il y a 2000 ans et qu’elle est restée dans le tombeau. Elle sait aussi que Jésus — en ressuscitant en tant qu’homme glorifié — a perdu tout lien avec notre anathème. Jésus est ressuscité avec un corps d’une structure et d’un matériau très différents du corps que Dieu lui avait « formé » (Hébreux 10.5). Par conséquent la personne qui est baptisée dans l’Esprit de Dieu sait qu’une nouvelle vie l’attend dans le Ciel, à la résurrection, et que cette nouvelle vie n’a plus aucun lien quelconque avec le péché.

Cependant Jésus reste lié pour toujours à la famille humaine : nous sommes toujours « ses frères » (Hébreux 2.11-17). Par conséquent, cette personne, dans le Saint-Esprit, garde la conviction que Jésus peut l’aider, par le Saint-Esprit, dans ses difficultés spirituelles, psychiques et existentielles, afin qu’elle ne pèche plus contre Dieu, ici et maintenant. Elle n’oublie pas que l’Esprit saint est là, à ses côtés 24 heures sur 24, pour « lui apprendre la vie du Ciel », comme le dit si poétiquement Julius Brown.

Ainsi, par la foi, si nous croyons que Jésus est devenu notre frère et que nous sommes devenus ses frères et ses sœurs, alors nous pouvons savoir que le mariage entre la famille divine, tripolarisée (Père, Fils, Esprit), et la famille humaine, bipolarisée (homme, femme), est irréversible. Dieu, en Christ, n’a pu réconcilier « le monde avec lui-même » (2 Corinthiens 5.19) qu’au prix de la perte définitive d’une des trois personnes de la famille divine, qu’au prix de l’association d’une personne divine avec l’ADN marqué par le péché de la vierge Marie, au prix de l’association de Dieu avec « une chair semblable à celle du péché » (Romains 8.3). Au prix du don de la personne la plus précieuse de la famille divine, celle qui était « l’image du Dieu invisible » (Colossiens 1.15), celle qui permettait à YAHVEH de communiquer avec ses autres créatures. Glorifié suite à son incarnation victorieuse sur le mal, ce représentant visible du Dieu invisible n’en demeure pas moins donné à l’humanité pour toujours (Jean 3.16). Voilà qui ne cesse de susciter l’admiration et l’étonnement des anges non-déchus ! Et la nôtre ? Et la vôtre, chers amis Témoins de Jéhovah ?

Jésus est de Dieu et uniquement de Dieu et « Dieu est amour » (ἀγάπη). 1 Jean 4.8, 16. Jésus n’EST pas anathème, mais il A ÉTÉ anathème ou, mieux dit, il a PORTÉ notre anathème, il est devenu anathème avec nous et pour nous. C’est pourquoi Jésus mérite vraiment le nom d’Emmanuel, « Dieu avec nous », et c’est pourquoi il a reçu « le nom qui est au dessus de tout nom », comme le formule avec une rare audace Paul dans Philippiens 2.9, c’est-à-dire le nom de Jéhovah lui-même (je ne sais pas comment les Témoins de Jéhovah « interprètent » ce verset, mais cela doit être curieux…).

 

Au contraire, la personne qui reste en dehors de Christ refuse, à des degrés divers, d’avoir été associée à Dieu dans l’humanité terrestre du Christ, une humanité affaiblie par 4000 ans d’hérédité sous le poids du péché, une humanité tombant sous le coup de la condamnation de la loi. Cette association insolite et bouleversante n’est pas acceptable pour un esprit charnel. Que le Roi des univers, le Créateur des mondes, se soit marié avec la famille humaine déchue, pour vivre sans pécher dans une chair de péché — performance déjà déchirante —, pour condamner le péché dans la chair, c’est-à-dire faire l’expérience de la mort du pécheur, la condamnation de la loi à la mort éternelle, afin de réintégrer les pécheurs repentis dans sa famille divine, tout cela est difficilement acceptable pour une personne qui n’est pas dans l’Esprit. Que Jésus soit ainsi « le Dieu héroïque » d’Ésaïe 9.6-7 est irrationnel pour cette personne ; c’est humiliant pour l’orgueil humain, naturellement propre juste. Aussi cette belle confession, « Jésus est le Seigneur », ne vient pas sur ces lèvres.

Pour la personne qui résiste à l’Esprit, Jésus, à Golgotha et à Gethsémané, n’est finalement soit qu’une simple créature pendue au bois, maudite pour elle-même, un banal anathème, soit un Dieu innocent qui meurt injustement à la place des coupables, qui joue une tragédie pour nous apitoyer, comme le veut la nouvelle théologie de l’influence morale. Un Dieu qui meurt au mieux « à notre place », mais pas AVEC NOUS.

Même si elle croit que Jésus est mort à notre place, cette personne placée en dehors de l’Esprit de Dieu ne s’identifie pas complètement à Jésus dans sa mort, comme lui s’est identifié à nous. Elle ne se laisse pas associer complètement avec lui dans l’Esprit (ἐν πνεύματι). Certes elle croit que Jésus est mort « pour elle » mais alors il est mort en toute illégalité puisque la loi de Dieu ne permet en aucun cas de condamner un innocent à la place des coupables. C’est pourquoi, souvent, ce type de croyant rejette l’autorité de la loi de Dieu, puisqu’il croit que, pour le sauver, Dieu doit enfreindre sa propre loi, ce qui est impossible. Au contraire Jésus est mort pour faire respecter la loi de Dieu : or il n’a pu le faire que s’il est devenu NOUS, que s’il est réellement le second Adam (Romains 5.14-17).

Paul précise que le second Adam, Jésus, est devenu « un esprit vivifiant » (πνεῦμα ζωοποιοῦν, 1 Corinthiens 15.45). Ainsi « tous ceux, qui sont conduits par l'Esprit de Dieu (Πνεύματι Θεοῦ ἄγονται) sont fils de Dieu » (Romains 8.14). A l'inverse, le croyant qui n’est pas dans l’Esprit saint (μὴ ν πνεύματι ἁγίῳ) ne se considère pas réellement « mort au péché » et ne vit jamais vraiment « pour la justice », (1 Pierre 2.24 et parallèles), mais il vit d’abord et fondamentalement pour lui-même. Cette personne refuse par conséquent, consciemment ou non, la nouvelle humanité céleste que Christ a revêtue en sortant du tombeau et, en conséquence, elle fait de son humanité présente déchue la référence ultime. Qu’elle soit bouddhiste ou chrétienne, cette personne compte quelque part sur ses propres mérites pour se tirer d’affaire. Jésus n’est pas réellement pour elle le SEIGNEUR, le Créateur, l’Unique (et notamment si cette personne est Témoin de Jéhovah). Dans ces conditions, Jésus ne peut pas être réellement pour elle son Sauveur.

 

Triste situation que la vie en dehors de l’Esprit du Christ, de l’Esprit du Père. Mais Dieu se languit de nous faire sortir de cette impasse ! Il n’y a qu’un seul moyen pour cela : que nous nous laissions convaincre par son Esprit, que nous cessions de le repousser. Cela implique de ne rien écarter du message biblique, qui reste la référence spirituelle unique et ultime. Cela implique aussi de recevoir avec enthousiasme les messages et les messagers particuliers qu’il peut nous envoyer à un moment particulier de notre histoire, personnelle ou collective, afin d’éviter d’attrister l’Esprit saint comme l’a fait la Conférence générale des adventistes du septième jour, à Minneapolis en 1888. Que Dieu donne à la Conférence générale actuelle un esprit de repentir et d’humilité, qui seul permettra à l’Esprit de Dieu d’imprégner à nouveau l’Eglise adventiste du septième jour !

« Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! » (Galates 4.6)

« Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint-Esprit soient avec vous tous ! » (2 Corinthiens 13.13) 

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