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Daniel : une lumière à Babylone

L’observation du sabbat chrétien

18 Juin 2016 , Rédigé par Misha Publié dans #Sabbat

Réponse à deux articles de Jean-Claude Guillaume parus sur le site Top Chrétien.

Dans deux articles sur le site « Top Chrétien » (?), « Que signifie le sabbat pour le chrétien ? », et « L’observance du sabbat chez les chrétiens » Jean-Claude Guillaume remet en question une institution plusieurs fois millénaires, qui remonte à la création du monde et qui marque l’autorité du Créateur sur la création et sur ses créatures. Bien plus, le sabbat, est le sceau et le signe de la justice reçue par la foi, la foi dans le sacrifice parfait du Christ, à la fois Rédempteur et Créateur (voir Hébreux 1).

A la création, le sabbat, institué en même temps que le mariage, était le signe de l’œuvre parfaitement achevée du Christ créateur. A la croix, le sabbat est le signe d’une RÉDEMPTION ETERNELLE, parfaitement achevée, où les œuvres humaines n’ont pas de poids salvateur, mais seulement glorificateur pour Dieu. En mourant ce vendredi soir pascal de l’an 27 (ou 26 peu importe), et en ressuscitant le dimanche matin* suivant le Christ donne au sabbat sa signification chrétienne et universelle éternelle : le REPOS dans les œuvres du Créateur. Pourquoi Jésus aurait-il choisi d’achever son œuvre de rédempteur un sabbat, pourquoi aurait-il choisi un symbole aussi fort pour qu’il soit annulé ensuite par les hommes ? Il n’y a vraiment aucune raison !  

* Notez que c’est le premier jour de la semaine et non le septième, selon le Nouveau Testament ! Le dimanche ne peut donc en aucun cas, selon la Bible, être assimilé au jour de repos sanctifié par la présence du Créateur depuis la fondation du monde.

Comment voudrait-on que Dieu nous fasse entrer dans son repos spirituel, maintenant, si nous refusons le repos physique, concret, hebdomadaire qu’il nous a préparé depuis les origines du monde ? Comment serons-nous en communion avec son Esprit si nous persistons à refuser d’aller au rendez-vous hebdomadaire qu’il nous fixe ? Il y a là une contradiction irréductible.

Soit nous croyons aux œuvres de Dieu, et nous acceptons par la foi la délivrance du péché qu’il nous a préparée en Jésus-Christ : alors nous reconnaissons son autorité en observant le sabbat. Soit nous nous fions à nos propres œuvres, et donc aux traditions des hommes, et nous nous croyons autorisés à déplacer le jour du repos du sabbat au dimanche, un changement pour lequel il n’y a pas le moindre fondement scripturaire solide. Sauf à sortir quelques textes de Paul en dehors de leur contexte et à les plier à des traductions doctrinalement orientées et non respectueuses de la pensée hébraïque originale qui anime les écrivains bibliques, il n’est pas possible d’écarter le sabbat du christianisme originel. Une telle tentative consiste à faire le jeu de Rome. Je renvoie donc le lecteur aux commentaires éclairés qu’un internaute a placé sur ce sujet au bas de deux articles de Jean-Claude Guillaume en question (voir liens en haut de cette page). Effectivement, je le confirme, cette exégèse des textes de Paul sur les jours les mois et les années et les sujets connexes semble approximative voire inexistante.

Mais ici je voudrais, plutôt que de rentrer dans l’exégèse, analyser de plus près une partie de l'argumentation utilisée par Jean-Claude Guillaume, de la logique interne propre qu'il emploie dans ces deux articles sur le sabbat. Car il écrivait, dans l’article Que signifie le sabbat pour le chrétien ?  : « Dans les Évangiles et les Actes, le sabbat est souvent mentionné en rapport avec les Juifs. Dans le reste du Nouveau Testament, il est cité seulement deux fois. » Et il s'appuie sur ce fait pour amoindrir l’importance du plus long et plus complet des dix commandements : le SABBAT, qui mentionne par trois fois le NOM propre de Dieu, YAHVEH, et qui rappelle que son autorité pour nous fixer ce rendez-vous hebdomadaire lui vient de sa nature unique de Créateur. De créateur de l’humanité, pas des juifs seulement !

En préambule, avant d’examiner le bien-fondé éventuel de cette argumentation, éclaircissons un malentendu et écartons une FAUSSE croyance très populaire par rapport à l’ancienne et à la nouvelle alliance. Les dix commandements NE SONT PAS L’ANCIENNE ALLIANCE, ni le texte sur lequel se fonde l’ancienne alliance.

— L’ancienne alliance, celle du Sinaï, est LA PROMESSE DU PEUPLE d’obéir aux commandements divins (le décalogue plus toutes les règles cultuelles et sociales) : « nous ferons tout ce que l’Éternel a dit », annonce le peuple d’une seule voix, avant même que YAHVEH ait parlé (Exode 19.8). Quelle inconscience et quelle prétention ! Le résultat de cette alliance a été le veau d’or, puis plus tard, la déportation à Babylone.

— La nouvelle alliance, celle de la foi, est la foi dans LA PROMESSE DE DIEU de nous protéger, de nous sauver du mal et donc de nous libérer du péché qui est la transgression de la loi (1 Jean 3.4). C’est l’alliance reçue par Adam et Eve, Abel, Abraham, Noé, d’Enoch, Melkisédek…

L’ancienne alliance est l’esclavage dont Paul parle aux Galates, dont certains voulaient imposer à tous la circoncision de la chair (qui ne s’accompagne pas forcément de la circoncision du cœur et c’est bien là le problème !).

Sous l’ancienne alliance, le peuple dit : « QUE DIEU NE NOUS PARLE PAS SINON NOUS ALLONS MOURIR ». (Exode 20.19) Dans la nouvelle alliance, le croyant dit « PARLE SEIGNEUR, TON SERVITEUR ECOUTE ».

L’ancienne alliance, celle du salut par les œuvres, conduit le croyant à offrir au Seigneur le fruit de son travail ou de ses conceptions personnelles, c’est l’OFFRANDE DE CAÏN. C’est le repos dominical, proposition que l’Eglise apostate a fait à Dieu, dans le but cupide d’avoir plus d’influence sur la société (entre le IVe et le VIe siècle de notre ère).

La nouvelle alliance, celle du salut par la foi, conduit le croyant à recevoir du Seigneur le fruit du dur labeur du Messie, à Gethsémané et à Golgotha : c’est l’OFFRANDE D’ABEL, qui accepte humblement, par la foi, de compter sur l’œuvre sacrificielle du Messie et sa puissance créatrice. C’est le repos hebdomadaire du sabbat, proposition que YAHVEH fait à toute l’humanité, depuis la fondation du monde, dans le but de maintenir vivant le souvenir de sa bonté et de son autorité (« Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier : c’est le seul des dix commandements formulé de façon positive !).

L’ancienne et la nouvelle alliance ne sont donc pas des époques, ni des « dispensations » (invention de théologiens du XIXe siècle) mais bien des états d’esprit opposés, selon la Bible. Abraham est entré dans la nouvelle alliance. Moïse et Josué aussi. Ruth aussi. David aussi : ses nombreux Psaumes, dont beaucoup sont aussi prophétiques, en témoignent avec une force incomparable. Et bien d’autres.

 

Ce long préambule étant terminé, analysons maintenant l'argumentation de Jean-Claude Guillaume relative à la faible fréquence des occurrences du mot sabbat dans le Nouveau Testament.

1) D’abord, cette argumentation n’est pas protestante, puisqu’elle introduit une discrimination entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament, ce que ni Paul ni les apôtres et bien sûr ni Jésus n’ont fait. Au contraire, ils se réfèrent constamment à l’Ancien Testament. C’est leur INTERPRÉTATION de l’AT qui diffère fondamentalement de celle des religieux de leur époque. Mais leur attachement à la validité intégrale de la loi et des prophètes et des autres écrits demeure inchangé. C’est pourquoi Paul dit que si un adulte veut absolument se faire circoncire, physiquement (ce qui est inutile), il est tenu aussi de pratiquer toutes les lois relatives aux sacrifices et aux jours fériés juifs, qui ont pourtant été parfaitement réalisés dans le sacrifice de Jésus-Christ. Or le sabbat n’entre absolument pas dans cette catégorie de rituels, contrairement à ce que certains religieux de l’époque de Jésus (et de notre époque) pensaient : seule une lecture très partielle et hâtive de la Bible pourrait faire supposer cela. Mais le vrai problème de l’observation du sabbat est ailleurs : il est dans notre motivation profonde pour servir Dieu et nous soumettre à son autorité.

Si nous faisons une discrimination de valeur entre l’AT et le NT, notre position n’est pas fondée sur toute la Bible, mais seulement sur quelques passages de celle-ci. Il peut y avoir là, si l'on s'obstine dans cette position, une arrogance spirituelle qui ferait prétendre que nous avons la capacité et l’autorité de distinguer, dans la Bible, ce qui est inspiré de ce qui l’est moins, ce qui est valable de ce qui n’est plus valable. Cette tendance théologique a été introduite dans le protestantisme au XIXe siècle, entraînant immédiatement la décadence spirituelle de ce mouvement. Il est urgent aujourd’hui de revenir de ce mauvais pas afin d’éviter dans tomber dans les pièges de Rome. Car mettre notre jugement au-dessus de la Parole de Dieu, c’est précisément ce que Rome affirme avoir le pouvoir de faire, grâce à la tradition et à son autorité prétendue. C’est particulièrement ce que Rome a fait au sujet du sabbat de YAHVEH, le déplaçant au dimanche, SANS AUCUN FONDEMENT SCRIPTURAIRE. En sanctifiant le dimanche, nous nous soumettons, malgré nous, à l’autorité de Rome. Donc nous sortons du protestantisme. Si Luther existait aujourd’hui, il délaisserait le culte dominical et observerait le sabbat sans hésiter une seconde !

Cette prétention à modifier les lois divines constitue un blasphème, du point de vue du Ciel tout au moins, puisqu’on s’arroge ainsi un droit que seul le Législateur divin possède. OR LUI N’A PAS JUGÉ BON D’USER DE CE DROIT : parce qu’il sait, Lui, que ses lois sont éternellement bonnes pour nous.

2) Ensuite cette argumentation n’est pas cohérente, car si l'on rejette les très nombreux textes de l’Ancien Testament soulignant la pérennité des dix commandements en général et du sabbat en particulier, ON DEVRAIT AUSSI REJETER EN CONSEQUENCE TOUTES LES LOIS DES DIX COMMANDEMENTS. De même, on devrait rejeter toutes les PROPHETIES qui, à première lecture s’adressent au peuple d’Israël, et qui pourtant se rapportent à tous les vrais croyants, la descendance spirituelle d’Abraham dont le NT parle. Notamment la prophétie d’Habakuk 2:4 : « le juste vivra par la foi » (ou « la fidélité », le champ sémantique de la racine hébraïque aman impliquant la notion de fermeté et de constance). Cette prophétie n’a-t-elle pas été annoncée à des juifs ? On devrait écarter également de sa théologie, pour être cohérent, les prophéties relatives à la nouvelle alliance de Jérémie 31 : un texte qui a une portée COLLECTIVE et non individuelle. Si le sabbat est pour les juifs, uniquement, la nouvelle alliance dont parle Jérémie, écrire la loi dans les cœurs, est aussi pour le peuple juif uniquement. On devrait aussi rejeter comme périmées toutes les prophéties relatives au rétablissement d’Israël, appliquées (à tort) à la création de l’État hébreu en 1948… Mais c’est une autre histoire.

3) Enfin, cette argumentation est fausse. En effet, pour être juste, Jean-Claude Guillaum aurait dû compter dans ses statistiques, toutes les mentions et allusions relatives aux dix commandements dans le NT, et non se contenter des occurrences du mot « sabbat ». On arriverait alors à une fréquence d’allusions au sabbat et aux 9 autres commandements qui gravitent autour de lui très supérieure à ce qui est avancé.

On pourrait citer ici une foule d’autres exemples bibliques montrant l’incohérence de cette position stigmatisante à l’égard du sabbat, à commencer par les propos très conservateurs de Jésus lui-même par rapport à la loi et aux prophètes. L’avez-vous remarqué ? Jésus n’amoindrit pas la portée des dix commandements : au contraire il l’amplifie. A l’observation factuelle des commandements, il ajoute l’observation spirituelle, comme Paul d’ailleurs. Par exemple, non seulement il ne faut pas commettre d’adultère (passage à l’acte), mais il ne faut pas transgresser ce commandement en pensée ! Pas question de zyeuter une femme dans la rue qui pourrait ne pas être la mienne ! Ainsi l’observation apparente des commandements, très en vogue à l’époque, est dénoncée par Jésus comme de l’hypocrisie. Il en est de même pour tous les commandements, y compris le sabbat.

Certes, nous ne pouvons pas prétendre observer le sabbat, si nous sommes dans un état d’esprit légaliste de salut par les œuvres. Sinon, notre observation du sabbat n’est qu’une comédie et non une adoration de Dieu en esprit et en vérité. On peut même, a contrario, être dans l’esprit du sabbat, celui du salut par la foi, tout en allant à l’Église le dimanche, parce que l’on ignore l’enjeu spirituel et prophétique du jour du sabbat ou parce que l’on a été mal enseigné, dans une théologie partiale ou fautive. Mais cette possibilité de pécher par ignorance se réduit comme une peau de chagrin au fur et à mesure que les années de la patience de Dieu s’écoulent. C’est prophétique. Les chrétiens d'aujourd'hui sont-ils prêts POUR LE CONFLIT IDEOLOGIQUE FINAL SUR TERRE ENTRE DIEU ET SATAN ? Sont-ils prêts à braver des persécutions pour rester fidèle aux commandements de Dieu, comme Jésus les y appelle dans l’Apocalypse : « C'est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus. » (Apocalypse 14:12) Cette prophétie de Jean est bien pour les temps de la fin : elle n’est pas spécifiquement pour les juifs, je pense !

Les chrétiens ne peuvent pas prétendre observer l’esprit du sabbat, tout en persistant à le renier et le dénigrer dans les faits, à partir du moment où ils sont informés que le changement du sabbat au dimanche est le fait d’hommes pervertis et non du Législateur. Comme un homme ne peut pas prétendre être fidèle « en esprit » à sa femme tout en se permettant d’aller voir une prostituée. C’EST LA MÊME CHOSE. C’est pourquoi les prophètes hébreux ont souvent comparés l’infidélité spirituelle aux commandements de Dieu à l’infidélité conjugale ou à la prostitution. L’apôtre Jean continue cette tradition dans l’Apocalypse d’ailleurs (chapitre 17 notamment). Et puis peut-on vraiment soutenir que Jean, un juif pure souche, puisse parler d’un autre jour que le sabbat quand il parle du « jour du Seigneur », dans le prologue de son livre ? C’est impossible à défendre sérieusement.

PAS UNE LETTRE DE LA LOI NE DOIT CHANGER, JUSQU’À LA FIN DU MONDE, selon Jésus (Matthieu 5:18). Et Jean-Claude Guillaume, du site Top Chrétien, aurait voulu justifier le changement de tout un commandement ! Encore une fois, cette position n’est ni biblique ni protestante.

 

JESUS EST LE SEIGNEUR DU SABBAT

Les observateurs du sabbat ne sont pas pour cela des légalistes. Le sens réel de ce mot, légaliste, pourrait bien s’appliquer aussi à la théologie toute humaine et fautive qui tente de justifier l'observation du dimanche dans un contexte protestant et biblique. C’est bien « la parole de la foi que nous prêchons », la foi dans le SEIGNEUR du sabbat, Jésus lui-même. Trois fois dans les évangiles, en effet, le Fils de l’homme se dénomme le maître ou seigneur (grec κυριος) du sabbat : Matthieu 12:8 ; Luc 6:5 ; Marc 2:28. TROIS FOIS, de même que le nom propre de YAHVEH apparaît trois fois dans le quatrième commandement (pris dans Exode 20). Ce n’est pas un hasard.

Dans la Bible, toute information capitale est répétée deux fois. Mais quand une information est répétée TROIS fois, dans la Bible, c’est qu’il s’agit d’une information relative à Dieu lui-même, à son autorité, ses prérogatives ou son caractère. Autant dire, vu sous cet angle que, quand Jésus se nomme « maître » du sabbat, cela ne veut pas dire qu’il fait du sabbat ce qu’il a bien envie d’en faire : mais cela veut dire que le SABBAT EXPRIME UNE PARTIE DES ATTRIBUTS DIVINS ESSENTIELS.

Une étude plus attentive de ces trois passages des évangiles montre que l’ordre des mots est identique pour Matthieu et Luc alors qu’il diffère un pour Marc. Modification ou altération tardive du manuscrit ? Peut-être.

Matthieu 12 :8 : κύριος γάρ ἐστιν τοῦ σαββάτου ὁ υἱὸς τοῦ ἀνθρώπου.

Luc 6.5 : κύριός ἐστιν τοῦ σαββάτου ὁ υἱὸς τοῦ ἀνθρώπου.

Marc 2.28 : κύριός ἐστιν ὁ υἱὸς τοῦ ἀνθρώπου καὶ τοῦ σαββάτου.

En fait la différence d’ordre des mots, dans Marc n’est pas significative si on la place dans le contexte hébreu-araméen dans lequel la phrase a été probablement pensée en premier. En revanche l’ajout du καὶ a pu permettre plus tard à certaines traductions d’ajouter « même ».

Quoi qu’il en soit, dans une tournure très hébraïque, le mot le plus important de la phrase, κυριος, SEIGNEUR, est toujours placé en premier dans cette phrase, dans les trois évangiles concernés ! « SEIGNEUR EST, le Fils de l’homme, du sabbat ! »

Ajoutons que dans la traduction grecque de l’AT (la LXX), κυριος est le mot pour remplacer l’hébreu Adonaï, qui lui-même remplace, à l’oral, pendant la lecture, le tétragramme YHWH, le nom propre de Dieu ! C’est pourquoi quand le NT dit que « Jésus est le Seigneur », on veut nous dire qu’il est YAHVEH, le Créateur ! En fonction. Attention ! nous dit Jésus, par moi c’est le Créateur qui vous parle, celui qui a institué le sabbat aux origines du monde ! Je ne suis pas un « simple » prophète ! Voilà le message de Jésus : pas étonnant que l’on ait essayé plusieurs fois de le lapider. Allons-nous nous aussi continuer de crucifier le Seigneur de gloire en persistant à adopter le dimanche qui n’est pas SON jour ?

Pas de doute, pour le croyant éclairé, le Fils de l’homme est vraiment le SEIGNEUR (Yahveh) du sabbat ! Pas le Seigneur des anneaux, mais le Seigneur du sabbat ! Pas de doute, Jésus est ce Fils de l’homme que Daniel a vu en vision siéger au jugement (Daniel 7). Or ce jugement, comme tout jugement, se fait par rapport à des critères, par rapport à des lois. Le sabbat ne devrait pas faire exception à la règle. Sinon Dieu serait accusé de partialité dans le Ciel, voire d’antisémitisme.

Pourquoi, en effet, Dieu aurait-il imposé le sabbat aux juifs pour en libérer ensuite les chrétiens ? Pourquoi une telle « méchanceté » (si du moins on interprète le sabbat comme un joug, comme le font les chrétiens d’aujourd’hui) envers un peuple faible et sans envergure, de simples bergers nomades ? Non, Dieu n’est ni cruel ni injuste, il propose les mêmes règles pour tout le monde. Si YAHVEH a institué le sabbat c’est que le sabbat est bon, puisque Dieu est bon. Et si le sabbat est bon pour l’homme, qu’il a été fait pour l’homme, comme Jésus l’a enseigné et démontré, alors il est bon pour TOUS les hommes. A condition de l’affranchir de l’hypocrisie religieuse et du salut par les œuvres, ce que Jésus à fait.

Il y a donc bien un relent d’antisémitisme qui subsiste dans le monde chrétien d’aujourd’hui par rapport au sabbat. C’est un hommage de plus rendu à la cruauté et à la fourberie de Rome, dont le silence, pendant la Shoah, est aussi éloquent que son aide apportée aux criminels nazi pour qu’ils fuient en Amérique du Sud, en 1945. Ne nous rendons pas complices de ces abominations : gardons le sabbat de l’Éternel !

 

En conclusion, je me permets de retourner l'argumentaire de Jean-Claude Guillaume : il examine la fréquence du mot sabbat dans le NT et constate qu’elle est faible. Alors examinons aussi, en toute justice, la fréquence du mot « dimanche » dans le Nouveau Testament : ELLE EST NULLE. En effet dans la culture hébraïque, à laquelle le christianisme est censé être rattaché, SEUL LE SABBAT à un NOM. C’est logique puisqu’il est le jour du NOM, de YAHVEH le Créateur et Rédempteur lui-même. Les autres jours n’ont pas de nom. On parle de « premier jour de la semaine » pour le dimanche, qui est donc un jour comme les autres, sans lien spirituel, sans poids symbolique, sans portée cultuelle, contrairement au sabbat des Écritures.

Si le sabbat a fait problème à l’époque du Nouveau Testament, à cause du légalisme, il est clair, en revanche que la question du dimanche ne s’est jamais posée. Sanctifier le dimanche ? Quelle drôle d’idée ! vous aurait-on répondu à l’époque des apôtres qui croyaient que quiconque pèche contre UN SEUL commandement se rend coupable de tous (Jacques 2.10).

Si l'on admet que l’expression « le premier jour de la semaine » dans le livre des Actes et dans les lettres de Paul désigne bien le futur dimanche romain, admettons aussi que, d’après le contexte, ce jour n’est rattaché à AUCUN CULTE HEBDOMADAIRE ni à AUCUN REPOS HEBDOMADAIRE, seulement à une collecte de fonds. Se permettrait-on, dans la culture judéo-messianique des premiers chrétiens, de faire une collecte de fonds pendant le saint jour de repos du Seigneur ? Évidemment non ! C’est le « premier jour de la semaine », un jour profane, que l’on fait ses comptes et que l’on met à part ses dons pour les apôtres : certainement pas le « sabbat », que l'on soit chrétien ou non !

Il est clair, pour tout lecteur sérieux et honnête de la Bible, que le NT ne fournit aucun indice de changement du jour de repos. Ce changement est le seul fait de Rome, qui l’a fait de sa propre autorité, par esprit de profit et en complicité avec le pouvoir politique impérial. Ce changement s’est fait progressivement, à partir du IVe siècle, sur le plan politique, pour aboutir sur le plan religieux à partir du VIe siècle.

Encore au Ve siècle, tous les chrétiens, sauf ceux de Rome et d’Alexandrie, se réunissaient pour célébrer la cène le samedi*, selon un témoin oculaire de l’époque, l’historien Socrate le Scolastique (c. 380 - 450), deux siècles après Constantin ! Ce changement du sabbat au dimanche s’est donc fait très progressivement et la chrétienté a sombré dans le Moyen-Age sans même s’en rendre compte. Même la peste de Justinien n’a pas suffi à réveiller le christianisme officiel de Rome ! Seuls les Vaudois, dont certains observaient le sabbat, ont gardé vivante la foi dans la Parole écrite de Dieu pendant plus de mille ans. Tous les protestants doivent leur existence aujourd’hui au courage et à la ténacité des Vaudois, car sans eux la Réforme n’aurait pas pu arriver : nous serions toujours les esclaves de Rome et de la monarchie absolue !

* Socrate le Scolastique, Histoire ecclésiastique, tome V, p. 289 (de l’édition anglaise)

Ainsi tout ce que des théologiens protestants peuvent affirment sur la sanctification du dimanche chez les chrétiens avant Constantin** est de l’histoire reconstruite, de l’enfumage : un indice de l’influence de certains théologiens et historiens catholiques sur la pensée protestante !! Sortez de Babylone, vous mon peuple !

** Citons par exemple l’étude de Owen D. OLBRICHT, « Le jour du seigneur », une approche évidemment partisane, sans analyse sérieuse des textes bibliques et surtout qui ne prend pas en compte l’ensemble de la théologie biblique du sabbat et de la loi. Elle trahit une fausse conception de la justification par la foi. Rome, encore Rome, toujours Rome !!

Ce glissement de la Rome païenne à la Rome papale, qui s’est fait au début du Moyen Age, est qualifié « d’abominable », dans les prophéties de Daniel, même « d’abomination qui désole », parce que blasphématrice. Ce mot peu flatteur, « abomination », est repris par Jésus dans son discours eschatologique (Matthieu 24.15). Il est repris par l’apôtre Jean dans Apocalypse 17:4-5, à propos de la religion apostate, « Babylone » (l’apôtre Jean, déjà emprisonné à Patmos, ne peut se permettre d’écrire « Rome » et puis Babylone c’est une belle référence de plus à Daniel !) Il y a lieu de prêter attention aujourd’hui à ces avertissements des prophètes, des apôtres et de Jésus !

En effet, selon Jésus :

« Quand vous verrez l'abomination qui causera la désolation, qui a été prédite par Daniel le Prophète, être établie dans le lieu saint, (Que celui qui lit ce Prophète y fasse attention), alors que ceux qui sont en Judée fuient dans les montagnes ». Matthieu 24:15, Marc 13:14, Martin.

Fuir dans les montagnes : c’est ce qu’ont fait les chrétiens en l’an 70. C’est ce qu’ont fait les Vaudois à partir du VIe siècle, quant l’intolérance de Rome est devenue insupportable. C’est ce qu’ont fait nos ancêtres spirituels les Huguenots. ET C’EST-CE QUE NOUS ALLONS DEVOIR FAIRE AUSSI BIENTÔT. Etes-vous prêts ?

Le triple message angélique d’Apocalypse 14 avertit les croyants de se démarquer de la tendance religieuse apostate dominante POUR REVENIR AU CULTE DU CRÉATEUR, le Dieu du sabbat. Il s’agit bien de fuir Jérusalem et son Etat hébreu intransigeant et non de s’y rassembler. Car notre cité à nous est dans les cieux ! Philippiens 3:20

C’est la grâce que je vous souhaite, cher lecteur, par le Saint Esprit. Amen.

Pour aller plus loin (comme on dit chez nous…) :

THE GLAD TIDINGS Galatians Made Clear by Ellet J. Waggoner Revised with INTRODUCTION by Robert J. Wieland

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J
Bravo pour cette brillante démonstration !!! Chapeau !<br /> Je voudrais juste apporter ici mon témoignage personnel : je suis attentif au repos sabbatique depuis des dizaines d'années et je peux témoigner que l'on ressent la présence apaisante de l'Esprit divin pendant ces 24 heures là d'une façon unique. Même le temps qui s'écoule semble prendre une autre dimension, une autre qualité, comme vous l'écrivez ailleurs sur ce site. Même mon corps ne réagit pas exactement de la même façon que pendant les autres jours de la semaine ! C'est un repos complet, spirituel, psychique et physique. A condition d'y rester attentif et de mettre de côté toute préoccupation séculière. C'est un vrai délice, comme le dit le prophète Esaïe ! Et puis le sabbat, cela se planifie, se prépare. "tu travailleras six jours et tu feras tout ton ouvrage" dit le commandement. Si on le suit, on peut vraiment se détendre le sabbat, du vendredi soir au samedi soir. C'est vrai, cela marche !!! C'est vraiment Jésus, le Seigneur du sabbat, qui nous donne rendez-vous ce jour là ! Merci pour vos explications savantes !!
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